Par deux fois, Patrick Allemand prononcera ces mots au cours de sa diatribe matinale lors de l’Assemblée Plénière du Conseil général. Cette expression n’est pas fortuite : elle a été prononcée pour blesser. Groupe familial, cela évoque le favoritisme, le népotisme, l’esprit de clan…
Or, soyons clair : par qui est composé ce « groupe familial » ? Par un homme, élu en 1998 et réélu en 2004 dans le canton de Jean et Jacques Médecin, et par une femme, élue en 2005 dans des conditions particulièrement difficiles sans aucun soutien (et c’est le moins que l’on puisse dire) de la Fédération du PS 06.
En effet, je ne suis pas Conseillère générale parce que je suis l’épouse de Patrick (encore que porter pour partie son nom était loin d’être un handicap), mais parce que je me suis battue pour obtenir en 2004 un résultat inespéré dans un canton dont personne ne voulait à gauche, parce que je me suis défendue en plaidant moi-même devant le tribunal pour obtenir l’annulation d’un résultat contestable, parce que, avec l’aide de mes amis, j’ai fini par battre l’adjoint à la Sécurité de la ville dans le canton le plus à droite de Nice.
Je n’ai pas peur des mots : Monsieur Allemand, votre sous-entendu est tout simplement dégueulasse.
Monsieur Allemand, puisque vous aimez les histoires familiales, laissez-moi vous rappeler celle-ci. A peine élu Vice Président de la Région, vous avez, au nez et à la barbe des fonctionnaires catégorie A, fait nommer votre nouvelle compagne à la tête de l’antenne administrative de la Région dans les Alpes-maritimes. Admettez que le mérite avait peu de place dans cette promotion. Eh bien là, pour le coup, des esprits aussi chagrins que le vôtre auraient pu à juste titre parler d’antenne familiale.
Dégueulasse !!! On ne peut pas dire moins. Je m’associe.
Ca y est!
Encarté au PS depuis 2002, et jusqu’à l’exclusion récente (finalement avec une tel fédé c’est pour moi un honneur et une grande fierté de ne plus en faire parti), j’ai enfin compris quel est le rôle du premier secrétaire fédéral, et accessoirement certains de ses sbires.
Son rôle voyez-vous, c’est de faire prospérer la droite sur le terreau de la bêtise de gauche, enfin, d’une certaine gauche plutôt.
Celle dont on ne se reconnaît plus depuis longtemps.
ANTONIN
Il y a peu de chance que le « patron » du PS local marque l’histoire du socialisme dans les A-M, ou alors ce sera comme le fossoyeur de la gauche.
c’est qui sur la vignette?
curious, il s’agit du personnage principal de l’album d’Astérix « La zizanie ».
Je m’associe également. Parler de « groupe familial » est tout simplement insultant après la bataille menée pour ton éléction !
N’empêche, cette histoire me rappelle une anecdote, ou plutôt une suite d’anecdote:
Quand je suis arrivé au PS. les personnes qui n’aimaient pas « les Mottards » présentaient Patrick comme un politicien sans scrupule qui tentait de « placer sa femme » afin d’avoir une esclave consentante, une extension de lui même au sein de la classe politique.
Quelques années plus tard, les MÊMES personnes présentaient Dominique comme une Jézabel des temps moderne, qui cherchait à « tout contrôler » à travers son mari, passé dans leurs discours du rang d’ambitieux sans scrupule à celui de pantin.
Outre le côté particulièrement insultant (et mensonger) de ce type de discours, on retrouve quand même le même vieux cliché de la femme politique, qui est:
– Ou une « dinde »: créature stupide et sans volontée utilisée comme prête-nom par un homme
– Ou un monstre de cynisme qui manipule sans honte son entourage.
Et après on donne des leçons de parité à la terre entière…
Merci Marion.
Laurent, tu as tout à fait raison. L’attitude des militants (et des militantes !) du PS et, n’en doutons pas, des autres partis politiques, n’a pas beaucoup changé.
Pour ce qui me concerne, je n’ai pas eu de problèmes tant que je n’avais aucune velléité élective (c’est-à-dire, quand même, pendant 25 ans de militantisme…). Après, comme tu le soulignes, on a essayé de faire passer le message de « la femme de… ». Et puis on s’est rendu compte que c’était difficile (j’étais quand même la seule femme du PS à avoir été élue dans un scrutin uninominal et pas sur un scrutin de liste…), et donc on est passé à la deuxième phase, celle de la « manipulatrice ». Tout cela bien sûr avait un unique but : atteindre Patrick.
A vrai dire, aussi bien l’une que l’autre attitude ne m’ont jamais émue.
Ça me rappelle les sondages diffusés aux USA en cette période de duel Obama/Clinton:
Quand on demande « seriez vous près à voter pour une femme/pour un noir », 90 à 95% des personnes intérogées répondent oui
Quand on leur demande « pensez-vous que vos concitoyens sont près à voter pour une femme/pour un noir » 50 à 60% des personnes intérogées répondent non.
Et on a là la base des attaques racistes et/ou sexistes qui existent au sein du monde politique (qu’il soit Américain, Français, ou autre: je pense entre autre à Sonia Ghandi qui a eu droit aux attaques sexistes ET aux discours xénophobes): ce n’est pas tant que les militants ou les élus soient majoritairement passéistes ou intolérants: c’est « juste » qu’ils sont souvent persuadé que la société comporte une quantité importantes d’individus manipulables à coup d’attaques sous la ceinture, et on se retrouve avec des discours de collégiens proférés par des individus persuadé d’être suprèmement habiles.
En matière de couples socialistes en politique il convient de citer outre la famille Allemand plus récente dans le microcosme niçois, car sratégie de pouvoir oblige, il faut occuper le terrain pour bien contrôler le système. n’oublions pas le couple Cuturello et le couple Concas, chacun se partageant les mandats, bien commode pour contourner la règle du cumul pourtant largement défendue par toutes les sensibiltés la main sur le coeur à chaque congrès, oui vraiment comme le disait le titre du post du premier fédéral « pitoyable ».
Rumpe tantifle, je fais quand même la différence entre la femme de Cuturello, qui est une militante de longue date (et qui est entrée au PS très jeune avant de connaître son compagnon qui a adhéré plus tard), et les deux autres…
[…] Ce matin, à nouveau sur deux pages, on retrouve le gentil maronier du journal local sur la politique en famille. Si le ton de l’article est plutôt bienveillant, celui-ci m’oblige, une fois encore, à mettre les choses au point car je n’ai pas oublié certaines attaques perfides. […]