
Insolite conseil municipal en ce 4 mai – nous vivons une période où tout est insolite – avec cinq heures et demi en présentiel dans la salle des délibérations de la mairie de Nice, puis, après une courte pause et un rapatriement chez moi, deux heures en visioconférence.
Ce fut l’occasion pour les présidents de groupe présents dans la salle de donner leur sentiment voire leur vision sur la période actuelle. En tant que présidente du groupe « Radical et Divers Gauche », j’ai même eu le privilège de parler tout de suite après le maire qui venait de faire, avec un ton empreint d’une grande sérénité, un exposé exhaustif des actions municipales depuis le début de la crise.
C’est sur cette question que je me suis exprimée dans la première partie de mon intervention.
« Tout au long de la crise, au jour le jour, les initiatives de la Ville et de la Métropole sont apparues pour nos concitoyens – j’en ai eu de nombreux témoignages – pertinentes et bien ajustées. La lecture de la délibération 0.2, qui fait office de synthèse, restitue quantitativement et qualitativement toute la dimension de l’activité que vous avez dirigée pour amortir, à Nice, les effets de cette crise inattendue aux effets humains, sociaux et économiques dévastateurs. J’ajoute que vous l’avez fait avec une certaine humilité en ne cherchant pas à alimenter des polémiques vaines.
Votre action, d’une certaine façon, est révélatrice de l’éveil d’une France horizontale qui a pris le relais de la France verticale et jacobine qui a souvent été dépassée par les événements depuis le début de la crise.
Cette France horizontale, c’est celle bien sûr des maires et des élus de terrain. Dans notre département, dans notre région mais aussi ailleurs, ils ont souvent pris des initiatives qui ont permis d’amortir le choc de la pandémie. Mais je pense aussi à des secteurs comme l’Hôpital ou l’Éducation Nationale. L’Hôpital qui a su doubler ses capacités, notamment en réanimation, en se mobilisant au-delà des hiérarchies, des règles stérilisantes et des instructions parfois contradictoires de l’administration centrale. Pareil pour les enseignants qui ont relevé avec conscience et inventivité le défi du télé-enseignement face, là aussi, à un certain flou de l’administration centrale. On pourrait ainsi multiplier les exemples mais ceux-là sont particulièrement significatifs.
Tous nous démontrent que dans le monde de l’après-crise, il va falloir pour le moins rompre avec la culture jacobine et centralisatrice française en faisant plus confiance aux acteurs de terrain. En termes de décentralisation, cela signifie l’activation obligatoire du principe de subsidiarité : tout ce qui peut se faire mieux à l’échelon local devra se faire à l’échelon local. Au-delà des polémiques stériles et politiciennes, ce sera le vrai enjeu de demain. Et quelque chose me dit qu’à Nice nous ne serons pas les plus mal placés pour faire avancer ce débat. »
Dans la deuxième partie, j’ai tenu à évoquer les difficultés rencontrées par un secteur particulièrement impacté par la crise : la culture. Je l’ai fait car c’est aussi précisément un des domaines clés du déconfinement et du retour à la normale pour une population qui ne peut se satisfaire de la culture médiatisée par les réseaux sociaux (sur cette partie de mon intervention, on peut voir le blog de Patrick Mottard).
Mais bien sûr, au-delà de ce tour d’horizon, , il y avait 65 délibérations qui étaient soumises à notre vote. Le compte administratif de l’année 2019 a permis de constater, malgré une forte augmentation des dépenses d’investissement, un résultat excédentaire du fait d’une forte baisse des dépenses de fonctionnement (au-delà même de ce qui était exigé dans le cadre du contrat financier passé avec l’État) et qui sera bien utile au financement des mesures économiques et sociales liées à la crise, ce que j’ai tenu à relever :
« C’est peu dire que ce compte administratif témoigne de la réalisation de votre budget prévisionnel. Concernant les investissements prévus à 85 millions d’euros (et donc déjà en augmentation par rapport par rapport à 2018 où ils étaient de moins de 81 millions), ils s’élèvent finalement à 109,9 millions d’euros avec des réalisations importantes telle, par exemple, la cuisine centrale. Et comme parallèlement les dépenses de fonctionnement ont fortement diminué, les économies réalisées permettent de couvrir – et même au-delà – ces investissements supplémentaires. (…) Les politiques que vous avez menées, même si je ne suis pas une maniaque de l’orthodoxie budgétaire, permettent finalement de dégager un résultat libre d’affectation de 14,7 millions d’euros. Ce résultat sera très utile pour participer au financement des actions entreprises pour contrer la crise sanitaire liée au COVID-19 et ses conséquences économiques et sociales. »
Également à l’ordre du jour, des subventions à différentes associations dans tous les domaines (social, sportif, culturel…), la création d’une Agence de sécurité sanitaire, environnementale et de gestion des risques dans un souci de prévention…
Plus de huit heures d’un Conseil exceptionnel, forcément exceptionnel, avec des acteurs graves et responsables, quelques joutes d’inspiration nationale en pointillé, mais aussi des fous-rires dus aux situations pittoresques créées par la technique de la visioconférence…

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