La gauche peut enregistrer avec satisfaction une nette progression aux municipales et aux cantonales sur l’ensemble du pays.
Ce n’est évidemment pas le cas des Alpes-Maritimes, où, sous la férule d’un premier secrétaire indigent, les résultats sont à chaque scrutin plus mauvais.
Je ne reviendrai qu’un moment sur la situation de Nice puisque tout le monde a pu maintenant constater que celui qui prétendait pouvoir gagner en 2001 là où Patrick Mottard avait été battu de 3 500 voix (3% d’écart avec la liste gagnante de Jacques Peyrat), se révèle l’un des pires candidats que le PS a jamais trouvé pour le représenter dans la capitale azuréenne. Et pourtant ! Il nous en a parlé de cette union en alignant comme à la parade toutes les étiquettes des partis présents sur sa liste. Tout ça pour finir à 22,30 %. Il n’avait sans doute pas compris qu’additionner les partis, les courants, les sous-courants, ce n’est pas forcément un rassemblement, ça ne donne pas forcément du souffle. Cela permet tout juste d’obtenir une investiture en interne. En refusant la main que nous lui tendions pour une fusion des listes au 2e tour, comme cela se fait dans la plupart des villes de France (même quand les candidats n’en ont pas besoin pour l’emporter), il a laissé éclater au grand jour son principal objectif : être calife à la place du calife dans l’opposition au Conseil municipal. C’était ça, le but essentiel de sa démarche, but d’ailleurs validé par celles et ceux qui ont été présents sur sa liste en sachant très bien qu’il allait faire perdre la gauche. Il n’était point besoin d’être grand clerc pour savoir que Patrick Allemand n’a jamais réussi à attirer sur son nom d’autres voix que celle du PS et éventuellement de ses alliés (et même quelquefois moins) : il suffisait de savoir lire – et surtout de vouloir lire – les résultats électoraux qu’il enregistre scrutin après scrutin. Et à Nice, les étiquettes ne suffisent pas.
Mais ça ne s’arrête pas là. Tout entier tourné vers ce seul objectif (prendre la place de Mottard aux municipales niçoises), il n’a pas hésité à sacrifier les intérêts du PS et de la gauche dans tout le département des Alpes-Maritimes, avec la complicité des partis de gauche, eux-mêmes mobilisés par leurs propres intérêts partisans. Et c’est ainsi que sont bradées les têtes de liste dans les communes, des candidatures uniques dans des cantons… juste pour pouvoir réaliser une union sur Nice qui s’est révélée bien inutile.
Conséquence : les résultats sont en baisse presque partout dans le 06, tant aux municipales qu’aux cantonales. La comparaison avec 2001 est rude. Si on met à part les villes dans lesquelles il était difficile de faire un encore moins bon résultat qu’en 2001 parce qu’on partait déjà de très bas (Cannes, Antibes), on enregistre des résultats assez médiocres. Comment, par exemple, est-on passé de plus de 21% à 12% à Vence ? de presque 25% à 21% au Cannet ? Autre exemple que je connais bien : celui du 4e canton de Nice. J’y avais été candidate en 2001 et mon résultat avait constitué une forte progression par rapport aux scrutins précédents (plus de 20%). Et là, pour faire passer la pilule d’une mauvaise place sur la liste municipale, on met une candidate (numéro 2 du PS local) qui finit à 15%… Et, je le répète, tout ça dans un contexte de progression de la gauche au niveau national.
Cela ne remet pas en cause le travail qui peut être fait ici ou là par les militants locaux du PS, mais c’est tout simplement révélateur du désintérêt de notre fédération pour tout ce qui ne sert pas directement l’ambition du premier secrétaire fédéral. Parce que c’est là que le bât blesse : le cumul des mandats est contestable en ce qu’il ne permet pas aux élus de remplir correctement la mission pour laquelle ils ont été élus. Mais c’est encore pire quand s’y ajoute le cumul des responsabilités internes au sein du parti : c’est ainsi qu’on a des candidats et des élus dont les choix politiques au sein de l’appareil sont entièrement dictés par l’intérêt personnel. Patrick Allemand, vice-président de région, conseiller général, et 1er secrétaire fédéral du PS dans le 06 ne s’est pas préoccupé un instant de ce qui pouvait être bon dans telle ou telle commune, dans tel ou tel canton. Il n’y a qu’à voir le désert électoral que constituent les communes de l’est du département (à l’exception de Menton). Et pourtant, il fut un temps où nous y avions des représentants capables de gagner des élections. Maintenant nous n’avons même plus de candidats…
Dans un monde sensé, cela devrait conduire les intéressés au moins à s’interroger. Pensez-vous… Rien. On continue à le laisser faire. Pourquoi ? Pour quoi ? Des miettes de pseudo pouvoir ou responsabilités… Il n’y en a pas un qui bronche. Il faut croire que tout le monde y trouve son compte, son si petit compte…
P.S. Ce soir avait lieu une réunion de la fédération du PS. Je suis sûre que, dans une belle unanimité, tout le monde s’est félicité des « remarquables » résultats obtenus par la gauche lors de ce 1er tour. Vous avez dit langue de bois ?
un exemple de grande alliance PS-PC-Verts-MODEM à Lille, alors même que Martine Aubry, avec sa liste PS-PC est déjà à 46% au premier tour contre 21% pour son adversaire UMP. Elle n’a pas « besoin » d’une aussi large alliance, et pourtant elle le fait, elle, et elle devrait arriver à peu ou prou à 65% des voix.
Des exemples comme ça, il y en a effectivement à la pelle!
Faudra-t-il que je reprenne mon argumentaire sur la mentalité de rentier? Il peut être confortable pour un individu d’être un éternel opposant, de se dire que malgré tout, on est « plus haut placé » que le commun des mortels.
N’empêche, les résultats sont effectivement mauvais sur l’ensemble du département, on sort donc bien du « simple » problème nisso-nissartes.
Moi, contrairement à tous, je dit merci, mille fois merci M. Allemand pour ce qu’il a fait, et surtout, surtout, ce qu’il a dit.
A tel point que mon amertume de ce lendemain de premier tour s’en est trouvée un peu, (mais juste un peu) atténuée.
Continue comme ça. Allez, encore un effort, tout le monde va finir par enfin te comprendre, te connaître. Même ceux qui sont avec toi, avec leur air ébahis ou énamourés, et qui font semblant de ne rien voir.
il faut dire qu’il m’a rendu un immense service en s’exprimant très clairement dimanche soir.
Des semaines et des semaines que je m’évertuai, auprès de certains amis, membre de ma famille et entourage professionnel à expliquer et reexpliquer ma démarche, et la démarche de tous les membres et soutiens de Nice Autrement.
Pourquoi Patrick a fait le choix de se présenter sans l’investiture du PS.
Pourquoi nous avons pris le risque de nous faire exclure.
Pourquoi nos convictions et notre démarche n’avait pour but que de vouloir faire passer nos convictions, notre façon de faire de la politique autrement, contre des appareils, tout ceci pour servir l’intérêt général et la belle endormie.
Pourquoi nous avions, et avons toujours la volonté sincère de vouloir faire bouger et changer les choses, etc, etc.
Des jours et des jours.
« Mais voyons Antonin, vous divisez la gauche. »
« Tu fait de la politique, tu devrait savoir que ça se fait comme ça »
« Tu a tort de ne pas respecter les consignes », et tout le reste.
Et soudain, d’une simple phrase, d’un simple refus stupide et exprimé avec une certaine naïveté, ils ont tous compris.
« Oui Antonin tu a eu raison »
« C’est vraiment scandaleux »
« c’est se moquer de tous les électeurs de gauche », etc, etc.
Donc encore une fois merci M. Allemand.
Mais hélas, la politique s’en trouve encore un peu plus salie par une certaine stupidité ambitieuse.
ANTONIN
7887, C’est le nombre de Niçois qui a choisi l’intelligence. C’est pas mal dans une ville qui compte 70 % d’électorat de droite. Donc qui a choisi entre autre, Peyrat pour son tramway, ou Estrosi pour… le clientélisme ?
Beaucoup se sont abstenus, et 22 % ont choisi la médiocrité : la liste « changer d’ère ». Je le dis sans amertume, mais on n’est pas rentré en dissidence si on avait cautionné les principes et les pratiques induits par cette médiocrité. J’ai même parlé du cumul des mandats avec un très ancien militant que je respectais jusqu’à dimanche, et qui m’a dit qu’il était normal qu’un premier fédéral pouvait se présenter à toutes les investitures, et qu’après il choisissait.
La captation des pouvoirs, les cumuls, la délation, (car il m’en a mis une bonne couche sur Mottard), sont les pratiques soutenues par les militants PS du 06 qui restent, les militants du PC qui est un parti satellite du PS, idem pour les verts ou le MRC, et que personne n’ignore.
Faire le choix de l’intelligence implique une petite implication de la part de l’électeur : celle de se tenir informer, sinon, pourquoi ne pas donner le droit de vote à un poisson rouge.
J’invite ces 7887 niçois à une grande bouffe géante, tous les 9 mars au mont Vinaigrier pour la fête de l’intelligence.
Joli idée Richard que ce retour annuel au Mont Vinaigrier ! C’était décidément une bien belle journée.
Chère Dominique,
Je ne change pas une virgule à cette analyse lumineuse et pertinente en tous points.
Salut Dominique
Avec toi langue de bois ne veut pas dire langue de Boy
Amitié
Bonjour Jean-Pierre,
Un petit rectificatif sur la cantonale d’Antibes-Biot où on enregistre quand même une progression de presque 3 % du candidat du PS !
Mais n’y aurait-il pas pu y avoir une alliance avec le PC entre municipale et cantonale : la tête de liste aux Municipales pour les uns, la candidature à la cantonale pour les autres ? Remarque, à la Trinité c’est encore pire : la Fédération du PS a donné la tête de liste des Municipales au PC et le candidat PS aux cantonales avait un communiste contre lui. On marche sur la tête… Mais bien sûr, en échange, le PC a passé l’accord sur Nice…