
De gauche à droite : Evelyne Rigouard, José Garcia-Abia, Dominique Boy-Mottard, Marc Daunis, Marc Orsatti, Marc Vignal (absente : Rosalba Nicoletti-Dupuy)
On en parle peu, hors du microcosme politique, mais les élections sénatoriales vont se dérouler à la fin du mois. Pourtant, l’enjeu est important. C’est la raison pour laquelle j’ai accepté de participer, en tant que candidate, à la liste Alpes-Maritimes solidaires conduite par Marc Daunis, sénateur sortant.
LA DÉSIGNATION DES SÉNATEURS
C’est le 28 septembre qu’auront lieu les élections sénatoriales dans la moitié des départements qui permettront la désignation de 178 sénateurs sur les 348 que compte la Haute Assemblée : en effet, les sénateurs sont élus pour 6 ans et renouvelables par moitié tous les trois ans.
Le mode de scrutin est particulier à plusieurs points de vue. Déjà, il diffère selon les départements : l’élection se fait au scrutin majoritaire dans les départements qui ont à désigner moins de trois sénateurs, à la proportionnelle dans les autres. Ensuite et c’est sans doute le plus notable : les sénateurs ne sont pas élus au suffrage universel direct. Ils sont élus par ceux que l’on appelle « les grands électeurs » à savoir les élus locaux : conseillers régionaux, généraux et municipaux. Dans les petites communes (moins de 500 habitants), il n’y a qu’un électeur, au-delà le nombre varie en fonction du nombre d’habitants de la commune. Dans les grandes villes, les conseillers municipaux doivent en plus désigner un certain nombre de délégués supplémentaires afin d’éviter une surreprésentation trop importante des zones rurales par rapport aux zones urbaines.
Du fait de ce suffrage indirect, la population se sent en général assez peu concernée puisque dans sa grande majorité elle n’a pas à voter.
Pourtant, le Sénat joue un rôle important dans nos institutions puisqu’il est l’une des deux assemblées parlementaires à côté de l’Assemblée Nationale et est donc amené à voter la loi. En cas de désaccord persistant entre les deux chambres, le dernier mot revient à l’Assemblée Nationale ce qui, selon certains, a pour conséquence de poser la question de l’utilité d’une seconde chambre. Je ne tiens pas spécialement à ouvrir ce débat, mais si ça vous amuse…
L’ENJEU DE L’ELECTION DU 28 SEPTEMBRE
L’enjeu de l’élection est important pour la gauche tant sur le plan national et local.
Sur le plan national parce que la gauche y avait obtenu la majorité pour la première fois de l’histoire de la Ve République en 2011, mais de très peu. Sur le plan local, parce que le département des Alpes-Maritimes est concerné par ce scrutin du 28 septembre : les grands électeurs auront ainsi à désigner au scrutin de liste et à la proportionnelle à un tour cinq sénateurs pour remplacer les sortants. Or, il y a parmi eux un sénateur qui est le seul parlementaire de gauche sur les quatorze que compte notre département (neuf députés et cinq sénateurs).
Compte tenu du climat politique actuellement dans notre pays et du fait que cette élection est fortement impactée par les scrutins locaux (notamment, pour cette fois, par les élections municipales de mars dernier perdues par la gauche qui aura donc forcément moins de grands électeurs que la droite), les chances sont faibles pour elle de conserver sa majorité.
LA LISTE « ALPES-MARITIMES SOLIDAIRES »
En tant que conseillère municipale de Nice, j’ai eu à désigner six délégués (et un suppléant) qui m’accompagneront le jour du vote qui se déroulera au CADAM. Mon rôle aurait pu s’arrêter là. Ce ne sera pas le cas puisque je figure comme candidate, au nom du PRG, sur la liste conduite par le sénateur sortant Marc Daunis (maire de Valbonne).
Si j’ai accepté, c’est parce qu’avec mes amis, nous avons estimé que, devant l’importance de l’enjeu, il fallait témoigner de notre détermination à obtenir le renouvellement du sénateur sortant qui, par son travail, est loin d’avoir démérité.
Nous ne pouvons pas nous permettre de n’avoir dans ce département que des représentants de l’UMP-UDI. Nous savons bien sûr que la droite y est majoritaire et même hégémonique. Mais, dans toutes ses composantes, la gauche représente au moins un tiers de l’électorat et il n’est pas normal, d’un point de vue démocratique, qu’elle n’ait aucune représentation dans les assemblées nationales. Malheureusement, elle va, une fois de plus et de façon suicidaire, partir dispersée. Nous aurions pu nous aussi présenter une liste différente de celle des socialistes comme le font, chacun dans leur coin, le Front de Gauche et les Verts. Mais une candidature purement symbolique ne nous intéressait pas. Nous aurions pu ne présenter personne et nous contenter de voter. Mais, face au risque de perdre le seul parlementaire de gauche des Alpes-Maritimes, nous avons préféré nous impliquer davantage : c’est ce dont témoigne ma seconde position sur la liste derrière Marc Daunis.
Cette liste (Alpes-Maritimes solidaires) est par ailleurs composée de Marc Vignal (maire de La Penne) et d’Evelyne Rigouard (maire de Cuebris), n’ayant pas d’appartenance partisane et dont la présence témoigne du souci de la tête de liste de s’attacher à défendre les communes du haut et moyen pays, et de José Garcia-Abia (conseiller municipal du Cannet). Elle compte enfin, deux suppléants : Rosalba Nicoletti-Dupuy (conseillère municipale de La Trinité) et Marc Orsatti (conseiller régional et conseiller municipal de Saint-Laurent-du-Var).
LES LISTES DES ALPES-MARITIMES