Marc Bouiron, pendant sa conférence
Parmi les activités favorites des comités de quartier figurent en bonne place les vide greniers. Entre une « fiesta latina » et une assemblée générale, le comité de quartier de Claude Lubrano avait organisé le sien à Sainte Colette, sur un terrain appartenant aux sœurs Clarisses voisines. Lors du déjeuner pris sur place (auquel s’étaient joints des responsables d’autres comités de la ville), nous avons pu évoquer, entre le savoureux pan bagnat et la délicate tarte aux pommes, le cycle des Rendez-vous avec Cimiez qui vient de se terminer avec la conférence donnée par Marc Bouiron, Directeur du Patrimoine historique de la Ville de Nice.
Exceptionnellement, pour cette période intéressant l’histoire médiévale, nous avons fait des infidélités à Cimiez pour nous intéresser à Nice. Il faut dire que du XIe au XIVe siècle c’est davantage à Nice qu’à Cimiez que se faisait l’Histoire. La colline était devenue une zone essentiellement rurale.
Après avoir rappelé la saga politico-administrative de Nice – la viguerie de Nice passant du comté de Provence sous dynastie angevine à la Savoie – le conférencier nous a parlé des découvertes faites dans le Vieux Nice. C’est la vieille ville, en effet, qui fournit les meilleures sources pour les recherches ainsi que la colline du Château où avait été édifiée la cathédrale initiale avant que son siège ne soit transféré à l’église Sainte Réparate au XVIe siècle, dans la partie basse de la ville.
Dès le XIXe siècle, des fouilles ont été effectuées sur le site de l’ancienne cathédrale et, au siècle suivant, on s’est aperçu qu’il y avait en fait deux cathédrales superposées. Les vestiges les plus anciens pourraient dater de l’Antiquité tardive, les autres sont de l’époque médiévale.
Marc Bouiron a terminé son exposé en nous donnant quelques informations sur l’évolution de la ville au Moyen Age à partir du XIe siècle. C’est au XIIe siècle que l’habitat vient s’ajouter au Château (et aux quelques terrains qui le bordent dans la partie nord de la colline), notamment sur les terrains de la Condamine supérieure (pentes occidentales du Château) et de la Condamine inférieure (avec la chapelle Sainte Réparate). Il se développera au siècle suivant avec la création d’un réseau de rues, et l’implantation des ordres mendiants dominicains au sud (site de l’actuel Palais de Justice) et franciscains au nord (aujourd’hui place Saint-François), mais aussi, plus éloignés, les Carmes et les Augustins. La présence de ces ordres (qui acquerront rapidement d’abondantes richesses) est significative de l’importance de la ville au XIIIe siècle. C’est à cette période qu’est édifiée l’église Saint-Jacques… l’actuelle Sainte-Rita, patronne des cas désespérés, si chère au cœur des Niçois.
C’est en beauté que s’est donc achevé ce cycle des « Rendez-vous avec Cimiez ». Mais que ceux qui les ont ratés se rassurent : une nouvelle saison débutera en octobre… et son programme est déjà presque bouclé !
Pour ceux qui souhaitent rattraper leur retard, il est possible de se procurer les DVD des conférences auprès du comité de quartier. Elles ont en effet étaient filmées grâce à Nicetéléweb qui avait par ailleurs couvert la conférence de presse annonçant ces manifestations.
Liens vers les comptes-rendus des précédentes conférences :
Sur la préhistoire
Le comité explore le temps
Sur le projet de restauration du site Cimiez
La restauration programmée de Cemenelum
Sur l’origine médiévale de l’abbaye de Saint Pons
Quand Saint Pons occupait Cimiez
Sur la création et l’évolution de la province des Alpes-Maritimes
L’origine des Alpes-Maritimes
Sur Cemenelum, une cité romaine et mérovingienne éphémère
La nouvelle datation des espaces de Cemenelum
[…] eu, à plusieurs reprises, l’occasion de parler des nombreuses activités du comité de quartier de Cimiez, de celui de Saint Maurice, qui organise d’ailleurs ce samedi sa fête de la musique sur la place […]
Très bonne idée que de nous offrir « le sommaire » des Notes sur ces conférences.
Tu sais que je suis savoyarde, nous avons donc une histoire commune plus longue que celle que nous partageons avec les autres Français.
En 2010 cela fera seulement 150 ans que nous sommes français, voilà pourquoi le nationalisme m’est totalement étranger !
Rosa, joli « le nationalisme… étranger »! Cela dit, chez nous, d’aucuns ont remplacé ça par un nationalisme niçois qui m’est tout autant insupportable…
Louis-Paul, je me demande si ce sommaire n’est pas fait tout spécialement pour toi… pour te remercier de ta fidélité à ces notes !
J’ai un neveu qui rêve d’un retour au royaume de Piémont-Sardaigne alors je connais.
[…] Sur l’histoire médiévale de Nice Et Nice prit son envol… […]