Au fil des années et pour des raisons hautement familiales (Cruzille), je suis devenue une aficionada de la Bourgogne du Sud où je fais de nombreux séjours.
Pour la Niçoise pure souche que je suis, ces petites collines, ces vallons plantés de vignes, ces champs de blé blond, ces troupeaux de Charollais ou ces bois de buis, représentent une forme d’exotisme qui développe chez moi un sentiment d’apaisement et de sérénité.
Mais le plus émouvant, dans ce paysage si français, c’est incontestablement l’œuvre de ces hommes qui, du XIe au XIIIe siècle, ont construit, village après village, ces petits temples, produits et symboles d’une foi rurale intense et probablement un peu naïve, que sont les églises romanes du Mâconnais, du Clunisois ou du Tournugeois. Des chefs d’œuvre à l’architecture austère, aux formes souvent trapues, aux campaniles parfois improbables plantés solidement comme un défi au temps qui passe.
On retrouve ces petites églises dans pratiquement tous les villages. Chaque année, nous essayons – sans jamais y parvenir vraiment – de faire le tour de ce chapelet sans fin.
Si elles se ressemblent, elles ne sont jamais vraiment les mêmes… et les préférences sont admises. Patrick, depuis longtemps, ne jure que par Chapaize. Pour ma part, c’est à l’église d’Ozenay que je pense quand je cherche dans ma mémoire l’église parfaite. Au détour d’un virage d’une petite route départementale, elle apparaît, sobre mais orgueilleuse dans un site agreste en face d’une immense ferme-château. Avec son porche, la voûte en berceau brisé de son unique nef et son clocher peu élevé, l’église d’Ozenay, construite au XIIe siècle, est de style roman tardif et consacrée aux saints Gervais et Protais.
Mais, très honnêtement, de tout cela je m’en fiche un peu : c’est avant tout l’église dont la découverte fait battre mon cœur après ce fameux virage de départementale.
Ci-dessous, quelques-unes des chapelles vues (le plus souvent revues) en juillet. Hors concours, une photo de l’intérieur de l’abbaye de Saint Philibert à Tournus (dans laquelle je ne manque jamais d’entrer), l’un des plus importants monuments romans de France.
Et en supplément, bien qu’elle ne présente pas selon certains un grand intérêt architectural, la petite église de Cruzille, toujours debout grâce à la volonté d’Edgard Ponthus, le grand-père de Patrick, maire de Cruzille de 1929 jusqu’à ce qu’il soit déporté pour résistance, et dont le nom figure sur le monument aux morts voisin. Contre l’avis des paysans peu croyants de la commune, athée lui-même, Edgard Ponthus, soucieux du patrimoine communal, avait fait refaire le toit de l’église. Et aujourd’hui, elle a pu être réhabilitée.
Eglise de Cruzille
Et l’énigme de « comment trouver la clé « pour pouvoir rentrer dans l’église ou la chapelle…Cela exise-t-il aussi en Bourgogne?
Il faut dire que la région, contrairement à la Bresse voisine, est plutôt anticléricale… Illustration : pour évoquer un risque de fortes pluies, l’expression « il va tomber des bonnes soeurs à cheval sur un curé »…
Après réflexion, l’expression est plutôt « des curés à cheval sur des bonnes soeurs ». Cela dit l’idée générale est la même !!!
Merci pour ce clin d’oeil de Bourgogne que je connais bien et ces photos de chapelle dont je suis fan aussi depuis longtemps. Connaissez-vous le « Val St Benoit » ? A voir lors de votre prochain passage dans la région…
Bonnes vacances à tous les deux « on the road again »… oubliant les vicissitudes de la vie politique niçoise pour y mieux revenir à l’automne…
Je me rends compte que j’avais oublié de répondre à l’interrogation de LP. Je le fais donc avec presque un an de retard : en règle générale ces églises sont ouvertes et nous avons rarement eu de problèmes pour y entrer. Je ne crois pas que c’était dû uniquement à la chance…
Rôôôôô….
On dit aussi : « Il va en dépocher » (De l’eau le ciel va en « déposer »).
Il y a des Ouaches qui à quelques Km se changent en Oillasses (Les pies) que nos ainées dénichaient pour les manger « au saut du nid ».
A Massy, entre Cluny et Salornay il y a une petite merveille d’église en son écrin.
Je ne sais qui va chevaucher qui, mais effectivement les nuages s’amoncellent!
[…] le but final de ma course : la tour-clocher presque toscane de l’église de Chapaize (voir sur le blog de Dominique le billet sur les églises romanes du Mâconnais), pour moi la plus belle des romanes de la […]
[…] même de députation pour ce jeune notable qui avait réussi l’exploit de faire financer la restauration du toit de l’église par une population plutôt […]
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