Nos années (les miennes en tout cas) sont souvent rythmées par des événements qui reviennent grosso modo aux mêmes périodes. Et je reconnais bien aimer ce côté un peu routinier de ma vie peut-être parce qu’elle comporte aussi par ailleurs de belles surprises et de nouvelles rencontres.
En mai, c’est le Festival de Cannes. Avec ses questions rituelles : à quoi va ressembler la sélection ? est-ce que le dernier Woody Allen sera un grand Woody Allen ? est-ce qu’il va encore pleuvoir ? Et avec ses préoccupations essentielles : va-t-on pouvoir se procurer des places pour tous les films de la compétition officielle ? où peut-on en récupérer au dernier moment ? avec qui peut-on faire éventuellement des échanges ?
Cette année n’échappe pas à la règle. Pour les places, ça a bien commencé : nous sommes tranquilles pour le grand week-end de l’Ascension ce qui n’est jamais évident car c’est le moment où les visiteurs – qui sont autant de spectateurs potentiels – déferlent nombreux sur la Croisette.
Et les habitudes ont vite été prises. Après une séance d’ouverture pas plus folichonne que ça (c’est de plus en plus souvent le cas), le film de Ridley Scott (Robin des bois) qui m’a un brin fatigué (je ne fais pas de critiques de films sur ce blog : je laisse ce soin à Patrick bien meilleur que moi dans ce rôle, quitte à commenter à l’occasion ses billets), et la sortie sous la pluie, le rituel pouvait commencer.
7 h 30 : petit déj’ avec Michel, arrivé la veille sur Cannes, au café Le Noailles, retrouvailles avec le serveur qu’on a toujours connu là, qui nous accueille comme si nous l’avions quitté la veille et ne manque jamais de nous souhaiter, avec une gentille ironie, bon courage pour la dure journée qui nous attend.
8 h : direction le Palais en slalomant au milieu des cinéphiles moins chanceux en quête d’une place de dernière minute et sous les harangues des vendeurs de journaux (« Libé, achetez Libé ! »), montée des marches en courant pour rejoindre au plus vite le Balcon et prendre « nos » places (le dernier rang avec personne devant pour pouvoir étendre les jambes).
8 h 29 : « Mesdames et Messieurs, veuillez rejoindre vos places, la séance va commencer. Nous vous rappelons qu’il est interdit d’utiliser des téléphones portables dans la salle. Ladies and Gentlemen, would you please take your seat … ». Ceux qui papotent avec des amis retrouvés à l’intérieur, s’empressent de rejoindre leurs sièges (ce fut le cas aujourd’hui de Christine Charles, adjointe à Carros, alors qu’elle nous parlait du Festival consacré au film méditerranéen par sa ville qui se déroule en octobre et pour lequel elle vient faire son « marché » à Cannes).
8 h 30 : la salle est plongée dans l’obscurité, le jingle du Festival (pourvu qu’ils ne le changent jamais !) ouvre la séance et c’est parti. Ce matin, ce fut pour deux fois une heure cinquante de bonheur avec les deux premiers films projetés (chinois et français).
A la sortie, nous refilons vite fait une place pour la deuxième séance du film chinois à Véronique, et c’est le retour vers Nice. Le ciel, entièrement bleu en début de matinée, est devenu noir. Nous rentrons sous une pluie battante. Normal. Un temps idéal quand on s’apprête à corriger des copies…
Les critiques des trois premiers films sur le blog de Patrick. Les autres suivront régulièrement.
Un grand merci pour la découverte du film chinois que j’ai beaucoup apprécié même si le sujet n’est pas des plus légers… une très belle quête individuelle du visage au milieu d’une multitude vertigineuse. On espère ce rapprochement des êtres qui s’esquisse dans le couloir de l’hôpital, la main hésitante est enfin posée sur une épaule, et dans la dernière image, le geste devient un véritable accomplissement du parcours.
Hors champ: Brad Pitt m’a fait faux-bond, Michel galabru est arrivé deux heures plus tard à la gare… Si j’avais su!
Je me demandais enfin ce qui justifiait le port du manteau de fourrure d’une « dame « que j’ai croisé à la sortie… mais l’apparition soudaine de la pluie ne permettait visiblement pas de conclure aussi hâtivement que j’ai pu le faire à la simple coquetterie.
Véronique, la critique du film chinois est maintenant sur le blog de Patrick. Effectivement, le sujet n’est pas léger, mais cette quête est très émouvante.
Même avec la pluie, je ne pense pas que le manteau de fourrure se justifiait…
il est bon d’avoir des nouvelles de Cannes lorsque l’on y est pas; une chronique amusante sur les dessus de Cannes:
Ah, moi, ce n’est pas « Libé, achetez Libé », mais « France-soir à 50 centimes seulement! » On brade, on brade !
Moi j’ai trouvé le film de Mathieu Amalric épatant par le choix des actrices, mais le pourquoi du comment du film n’était pas très clair et souvent on se demandait s’il allait pouvoir continuer son film tellement ça se perdait un peu dans la fumée des cabarets, et surtout comment il allait terminer…. ce qui fait que ça paraissait un peu long à conclure !
Le film chinois « Chongquing Blues » (en anglais, on comprend mieux…) était aussi très original avec ses 3 aspects qui s’entremelaient, l’enquête casi policière du héros pour savoir pourquoi son fils est mort, l’étude sociologique du fossé entre la génération des jeunes et celle des parents, de 50-60 ans reflété aussi par le changement de la ville et des vieux quartiers qui disparaissent, et la douloureuse découverte pour un père que finalement tout a été de sa faute par son absence.
Véronique, Rosemarie, j’ai transféré la partie de vos messages qui intéressent les films que vous avez vus dans les commentaires du billet du blog de Patrick qui parle de ces films-là.
Véronique, Rosemarie, j’ai transféré la partie de vos messages qui intéresse les films que vous avez vus dans les commentaires du billet du blog de Patrick qui parle de ces films-là.
Comme si j’y étais…
Merci Dominique.
Moi j’dis que Pat & Doms ils ont de drôles de jeux… Nan sérieux, mettre tous les badges autour du cou, ça sert à rien Péhèm !! L’en faut qu’un seul !!
AlleZ, amusez vous bien !!
La sélection de cette année me plaît vraiment beaucoup.
Comme je suis nulle en géographie, dis-moi à quelle distance est Cannes par rapport à Nice ?
Multipseud, je l’ai dit à PM qu’un seul badge suffisait… mais 40 précautions valent mieux qu’une !
Rosa, c’est vrai que la sélection est intéressante (cela dit, je la trouve presque toujours intéressante…). Vu le Tavernier ce soir. Un vrai plaisir ! Après le superbe Mike Leigh et le très plaisant Woody Allen d’hier, les festivaliers ont de quoi se régaler ! Entre Nice et Cannes, il y a un peu moins de trente kilomètres. La porte d’à côté, quoi… Mais les deux villes ne font pas toujours bon ménage : Cannes, c’est de l’autre côté du Var (le fleuve, pas le département), qui sépare le comté de Nice de la France ! Au fait, puisque tu t’intéressais au 150e anniversaire de l’annexion de Nice, on va avoir un grand spectacle pour reconstituer l’événement à la mi-juin.
ça me fait super plaisir que t’aies aimé le Mike Leigh !! J’adore ce réal, tous ses films sont aussi bons…
Pour la petite histoire, ses acteurs n’ont pas de script, ou si peu, ils ont l’histoire générale et chaque jour il leur demande à chaud de jouer les scènes qui sont prévues…
C’est pour quand la super fête du 150ème anniv ??
La super fête devrait être le 14 juin puisque c’est la date officielle du rattachement (ou de l’annexion selon les goûts…). Mais il faudrait vérifier. En tout cas, cela ne sera pas plus tôt (j’ai vu passer la date, mais je ne m’en souviens plus précisément).