Encore un mariage ce week-end ! Il est vrai que je suis très sollicitée dans mes fonctions d’officier d’état civil… par intérim (à chaque mariage, je reçois une délégation individuelle du Maire visée par le Préfet). L’adjoint compétent m’a d’ailleurs fait remarquer que j’étais, sur ce terrain, la conseillère d’opposition la plus active, toutes oppositions confondues !
Le mariage de ce samedi était particulièrement émouvant car j’avais assisté en live, il y a trois ans, à la rencontre des deux futurs époux lors de la Fête de la Musique au Prieuré du Vieux Logis, un ancien billet de ce blog en atteste (Le Prieuré fait son cinéma en musique). Iryna, violoniste classique, et Philippe, le rocker, ne se sont plus quittés depuis ce soir-là. Ayant été quasiment le témoin des débuts de l’idylle, il était donc logique que je sois à la conclusion heureuse de celle-ci.
J’ai ainsi pu rappeler en ces termes aux heureux époux la soirée de leur rencontre :
« Nous sommes le 21 juin 2012, jour de la Fête de la Musique. La nuit tombe doucement sur le jardin du Prieuré de Saint-Barthélemy ; à travers les branches d’oliviers, on voit poindre les premières étoiles. L’air est doux au pied du petit podium dressé pour la circonstance à côté du bâtiment aux murs ocre. Le public vêtu de couleurs claires est à la fois calme et excité comme on l’est au début des vacances.
Sur scène, un quatuor nous fait rêver. Morceau après morceau, il parcourt l’univers des musiques de films. Pendant la Sarabande de Haendel, tout en me glissant dans l’univers de Barry Lindon, je remarque sur scène une jeune et jolie violoniste très inspirée : c’est Iryna !
Plus tard dans la soirée, changement d’ambiance, c’est au tour de View Master de mettre le feu dans l’univers bien sage du Prieuré. Un petit groupe de rock capable de transformer des familles Le Quesnoy en membres hystériques du fan club de Mick Jagger. En fin de soirée, le chanteur offre au public une interprétation très personnelle du Hallelujah cher à Leonard Cohen. Mon athéisme en prend un coup : dans la nuit tiède, je suis aux anges. Ce chanteur, vous l’avez deviné, c’était Philippe !
Eh bien, j’étais loin de me douter que ce soir-là, en coulisses, la violoniste et le rocker allaient se rencontrer. Pour la vie. »
Et Iryna étant Ukrainienne, j’ai ainsi terminé mon petit discours :
« Pour conclure, je vous propose de nous téléporter là-bas, dans le pays d’Iryna. Plus exactement à Odessa, au pied du célèbre escalier. Celui-ci est monumental. En hauteur, en largeur, en profondeur. C’est donc avec humilité que vous entreprenez de le gravir. Il est si grand que vous vous demandez même si vous allez finir par atteindre le sommet. Mais avec un peu de courage et de persévérance, vous réussissez à rejoindre la plateforme d’arrivée. Là, vous vous retournez : à vos pieds, le port d’Odessa et ses bateaux, au loin, scintillante et infinie, la mer, avec ses rêves inachevés et ses promesses d’ailleurs.
Iryna, Philippe, vous avez gravi lentement et même, Iryna, avec difficulté, ce satané escalier. Remerciez-le : il vous a conduit à la soirée du Prieuré. Aujourd’hui, vous êtes en haut et vous pouvez vous tourner vers l’avenir en esquissant, pourquoi pas, quelques pas de danse.
Avec au loin, pour vous, la mer, ses rêves inachevés et ses promesses d’ailleurs. Vous l’avez bien mérité. Bon voyage. »
Superbe métaphore…
Qu’est-ce-que tu écris bien, Madame !
Il y a des personnes qui inspirent 🙂
Il y avait bien ce soir-là au prieuré une ambiance à tomber…amoureux !
(Pardon, Dom !)
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