A l’occasion d’un bref passage au Conseil municipal ce vendredi en mairie de Nice, à propos de la énième délibération relative à la Gare du sud et la nouvelle grande mairie que veut y construire le maire, le conseiller municipal Auguste Vérola intervient.
Parmi les réalisations annexes du projet (parkings, salle de sport…), il relève que n’est pas précisé l’emplacement devant être réservé à la création d’un commissariat à la Libération.
Cette question avait été abondamment évoquée pendant la campagne législative par la candidate de l’UMP dans la 2e circonscription, Madame Marland-Militello dont Auguste Vérola était le suppléant : elle avait, prétendait-elle, obtenu grâce à sa détermination (et, sous-entendait-elle, grâce aux bons rapports qu’elle entretenait avec le Président de la République) cette ouverture d’un commissariat. Moi-même candidate, j’avais eu l’occasion de répondre, renseignements pris, qu’il n’y avait rien de vrai dans ce propos et que, à l’heure où l’on fermait des commissariats à Nice, il était peu probable qu’on en ouvre un nouveau dans ce secteur de la ville. D’ailleurs le maire, du même parti qu’elle, avait publiquement affirmé qu’il n’avait pas entendu parler de quoi que ce soit dans ce domaine. Mais la candidate a continué à promettre un commissariat, c’était même l’essentiel de son programme pour la circonscription.
Aujourd’hui encore, Monsieur Peyrat a renvoyé Auguste Vérola dans les cordes, en lui disant d’arrêter de fabuler puisque aucun commissariat n’était prévu et que lui et la candidate devenue depuis députée le savaient très bien.
Madame Marland a menti aux électeurs et les électeurs l’ont crue. Quelle sanction pour elle ? En démocratie, la seule sanction possible c’est le vote. Mais le vote est loin en ce début de législature…
Les habitants de notre ville (et d’ailleurs) se plaignent régulièrement des « politiques » en général. Ils leur reprochent notamment de ne pas tenir leurs promesses. Ils ont raison : c’est souvent le cas. Mais que feront-ils dans la 2e circonscription dans cinq ans, lors du vote ? Si les citoyens ont la mémoire courte, ils ne doivent pas se plaindre d’avoir des élus qui les mènent en bateau : ils ne font que surfer sur la vague qui leur est offerte.
C’est la même chose en matière de cumul des mandats : que de fois ne les entend-on se plaindre que leurs élus occupent trop de fonctions. Mais qui les a élus à ces multiples postes ?
Et si, après tout, les électeurs avaient les élus qu’ils méritent ?
Même histoire en 2004 : pour les cantonales Mme MARLAND avait innondé de tracts le quartier en annonçant qu’elle avait obtenu de ses amis de la Canca que les rues du Soleil et Puget soient réservées aux riverains… Candidat j’avais dénoncé l’imposture ! Au final, la dame avait été battue, mais en 2007 elle a quand même fait un trés beau score dans le quartier !
Ce post m’inspire la réflexion suivante:
En 2002, Lionel Jospin est sanctionné par les Français en n’étant même pas qualifié pour le deuxième tour.
Et ce, malgré un bilan gouvernemental honorable, par exemple comptes sociaux équilibrés, T.V.A 5,5% dans le bâtiment favorisant l’investissement des entreprise et l’emploi massif dans ce domaine, etc, etc.
En 2007, une politique de droite a été reconduite pour 5 ans.
Et ce, malgré l’explosion de la dette, plus de 62% du P.IB., malgré les déficits des comptes sociaux, malgré la dégradation du commerce extérieur, malgré une insécurité qui augmente en changeant de nature, l’atteinte aux personnes, plus grave, prenant le pas sur le vol ou la dégradation des biens.
Rappelons que l’insécurité avait été le principal argument de campagne de la droite.
Voila donc le bilan qu’une majorité de Français ont décidé de reconduire.
Alors si l’on peut dire que les électeurs ont les élus qu’ils méritent, on peut aussi dire que les tréfonds de l’âme de certains de nos concitoyens restent un mystère insondable, et même parfois totalement étanche au simple bon sens.
ANTONIN