
Ouf ! Une bonne chose de faite.
Disons-le tout net : je ne suis pas une fanatique des primaires. Et le premier débat programmé ce soir entre les six candidats de la gauche socialiste et radicale m’apparaissait potentiellement très dangereux. Qui allait dégainer le premier ? J’aurais parié sur… laissons tomber… Bref, c’était la soirée de tous les dangers.
Le très mauvais souvenir que j’avais gardé – avec l’ensemble des Français sans doute – des débats organisés à l’occasion de l’investiture du candidat socialiste pour la présidentielle de 2007 me faisait craindre le pire, même si on avait pu constater que, au cours de ces dernières semaines, les prétendants avaient, dans l’ensemble, fait preuve d’un sens certain des responsabilités. Mais ils n’avaient pas encore eu l’occasion d’échanger ensemble.
Mes craintes ont vite été levées. Dès les premières interventions, confrontés l’un après l’autre aux questions des journalistes, on a senti que ça allait bien tourner, que les petites phrases assassines ne seraient pas de la partie et que chacun, même s’il était dans son rôle, tenait à montrer qu’il était à la hauteur de l’enjeu. Si l’on a pu constater, au départ, une certaine crispation, celle-ci a rapidement disparu, et c’est avec sérénité que tous se sont attachés à montrer tout à la fois leurs différences et leur unité. Conscients de l’importance de l’enjeu dans la période de crise économique que nous traversons, face à un pouvoir politique qui montre chaque jour davantage tout à la fois son indigence et son arrogance, ils avaient à cœur de montrer que la gauche était prête à répondre aux attentes des Français, qu’elle n’était plus dans les attaques personnelles des uns contre les autres, et qu’une fois les primaires passées, chacun allait se serrer les coudes.
Même lorsqu’on est passé à la deuxième partie de l’émission, alors qu’ils pouvaient s’interpeller les uns les autres, la pédagogie l’a emporté sur l’invective. Les accrochages ont été rares. Dans ces conditions, on pourrait penser qu’on a eu droit à un débat ennuyeux : nous sommes tellement habitués à voir notre personnel politique passer son temps à s’égratigner ! Mais non, bien au contraire. Tant pis pour les journalistes qui, en vain, ont essayé d’opposer les candidats ; tant pis pour la droite qui, toujours prête à ironiser sur les divisions de la gauche (qui, il faut bien le reconnaître, lui tend souvent le bâton…), n’aura rien demain à se mettre sous la dent.
Difficile de savoir à qui ce premier débat aura profité, lequel a gagné, lequel a perdu. Les prochains débats permettront sans doute de préciser les choses, de mettre davantage l’accent sur les différences de fond entre eux (entre Valls et Montebourg, c’est déjà fait). Mais peu importe. Ce soir, j’étais fière d’appartenir au camp de ces femmes et de ces hommes de qualité. Et il y avait longtemps que ça ne m’était arrivé.
Décidément, une bien bonne soirée. Vivement les prochaines !
Voir également le blog de Patrick Mottard
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