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Posts Tagged ‘Lucien Roux’

Remise des prix par Monsieur Lucien Roux

Leur administration ne leur facilite pas la tâche, les médias guettent leurs faux-pas, la société bien souvent les ignore : le contexte social dans lequel évolue la communauté éducative est chaque jour plus stressant et pourtant ils sont là, les profs ! Avec leur public devenu black-blanc-beur, les hussards noirs de la République sont souvent le dernier rempart face à la fragmentation et l’individualisation de la société française. Fidèles au poste, ils ne se résignent pas. Jusqu’à quand ?

En tout cas, au collège Jules Valéri, ils ont encore fait la preuve cette année de leur engagement pour et avec leurs élèves. Même si quelques vents contraires sont venus empêcher le spectacle prévu pour cette fin d’année… Il devait être grandiose, à l’instar de celui de l’année dernière et tout le monde y était impliqué, personnels du collège compris. Rien n’avait été laissé au hasard: l’une des profs de musique devant prendre son congé de maternité, son collègue allait mener les répétitions à leur terme. Patatras ! Des problèmes de santé survenus dans les dernières semaines l’en ont empêché. La comédie musicale se trouve donc reportée à l’année prochaine.

Pour autant, il n’était pas question de baisser les bras. Et c’est ainsi que ce samedi 19 juin, toute la petite communauté de l’établissement se retrouvait pour la fête traditionnelle. Cette année, la Fête de la science, qui se déroulait d’ordinaire en même temps, avait eu lieu deux semaines plus tôt. Avec Patrick, nous avions pu profiter des explications érudites des jeunes participants et de leurs professeurs et assister à des expériences inédites (j’ai même pu voir mon ADN !). Car, bien que chapeautée par l’association du Planétarium , cette fête aurait bien du mal à se tenir sans l’implication des élèves (venus, pour certains, d’autres établissements), de leurs enseignants et de l’administration du collège.

Deux manifestations portes ouvertes de ce genre à quinze jours d’intervalle et pendant que la vie scolaire continue, ce n’est pas rien ! Heureusement, le Principal, Monsieur Lucien Roux, blessé à la veille de la première et néanmoins présent, était remis de son accident de vélo…

Retenue par d’autres obligations, ce n’est que dans l’après-midi que je peux enfin me mêler au public qui, à l’occasion de la pause déjeuner, a déjà fait honneur au buffet proposé par les parents d’élèves qui, eux aussi, participent très activement à la vie de l’établissement. Les incertitudes du temps ces jours derniers dans notre région avaient prudemment conduit à choisir de localiser le différentes activités sous le préau et à l’intérieur.

A peine arrivée, je me précipite dans la salle où il est rendu compte du voyage de la mémoire fait en mars par les élèves à Auschwitz. C’est que j’avais été du déplacement, avec les enseignants qui les encadraient, Madame Dupré et Monsieur Novelli. Quelle ne fut pas ma stupéfaction de voir le remarquable ouvrage auquel il avait donné lieu ! Un grand livre dont la forme est à la hauteur du contenu, avec son épaisse couverture et ses pages de papier glacé, et dans lequel sont reproduits les textes des élèves sur leur ressenti avant, pendant et après leur expérience, et les terribles et néanmoins superbes photos du camp de la mort. Un exemplaire de cet ouvrage a été envoyé au Président du Conseil général. Il constitue un bel hommage à ces déplacements organisés par notre collectivité.

Si l’on avait besoin d’avoir la preuve de leur utilité, voici l’extrait du texte d’une élève, Elodie, écrit plusieurs semaines après son retour :

« Après, on prend du recul. On réfléchit. Quand d’autres gens parlent de ça, on se sent concerné. On se dit qu’on sait. Qu’on a vu, nous. On se rappelle. Toutes ces personnes. Ce procédé atroce qui ne doit pas se reproduire. La leçon qu’on doit en tirer. Le devoir de mémoire. Ne jamais oublier. Tant qu’on pensera à eux, ces gens continueront d’exister. Tout ça nous donne envie de lutter. Pour eux. De faire ce qu’il faut. De transmettre aux autres ce qu’on a vu. Ce qu’on a vécu. Le respect est là pendant la visite. La tristesse vient après. Le choc aussi. Que faire ? Si on avait pu les sauver. Une des plus grandes erreurs de l’histoire qui nous crie de ne pas recommencer. Ecoutons-la. Pour une fois. »

Ayant malheureusement raté les représentations théâtrales des clubs de Mesdames Breton (en anglais) et Gilli et Pujo (en français), je peux toutefois assister au spectacle de l’association sportive de danse de Madame Babonneau (dont un déplacement au Forum de la danse avait été en partie financé par le CG) qui s’est terminé en apothéose avec une reprise (édulcorée, rassurez-vous) du très jacksonien Thriller.

Dans les expos, une fois de plus, l’environnement est à l’honneur. Il faut dire que la classe spéciale qui lui est consacrée – qui continue à s’intéresser à la Méditerranée, ses tortues et autres posidonies – a, cette année, conduit ses travaux sur les volcans autour de l’éruption de l’Eyjafjöll, mais aussi des volcans italiens dont l’étude a été ponctuée par un voyage à Pompéï. Mais c’est tout le collège qui s’implique sur ces questions puisque nous pouvons également voir le résultat des travaux réalisés en cours de SVT. Madame Brun me fait découvrir ceux des 4e qui se sont penchées sur les causes, les manifestations et les conséquences des séismes (réflexion menée à partir des séismes d’Haïti et du Chili, primée à la Fête de la Science) ; quant aux 6e, elles nous présentaient, sous forme de tableaux, les actions positives et négatives de l’homme sur l’environnement.

Dans un autre domaine – qui me passionne – Mesdames Martin (professeur de français) et Sacreste (professeur d’histoire-géographie) continuent l’expérience « Collège au cinéma » avec un travail fort à la fois sur l’image et sur le fond : les trois films retenus cette année étaient La forêt d’Emeraude de John Boorman (avec un débouché sur la faune et la flore de la forêt amazonienne), Abouna de Mahamat-Saleh Haroun – prix du jury du festival de Cannes 2010 pour Un homme qui crie – (les collégiens ont pu découvrir le rôle du griot en Afrique… et celui du football !) et Mon oncle de Jacques Tati (qui a permis aux élèves de se pencher sur la société des années 50-60, sa mode, son Solex, ses automobiles et sur la fameuse et caricaturalement moderniste villa Arpel).

Il faudrait encore citer les déplacements scolaires linguistiques dont il est rendu compte dans des tableaux (manifestement ils font la part belle à la découverte des musées), cette intéressante étude sur la synesthésie  (dont j’ignorais tout avant…) en liaison avec la Villa Arson, et bien d’autres choses. Je n’ai malheureusement pas le temps de m’attarder partout car la fin de la journée approche et il est l’heure de remettre les prix aux élèves les plus méritants.

Monsieur Roux rappelle que se ne sont pas forcément ceux qui ont les meilleurs résultats qui sont récompensés, mais ceux dont le comportement général mérite une reconnaissance. L’importance et l’enthousiasme de l’assistance, parents, élèves, personnels enseignants ou pas, témoignent de l’intérêt de chacun pour cette manifestation. Le public est placé en face d’une grande fresque colorée réalisée dans la journée par les collégiens en hommage, je crois, à leurs professeurs : les phrases qu’ils y ont insérées me font souvent sourire. C’est avec un bonheur égal à celui de l’année dernière que je participe à ce moment privilégié. Les visages sérieux des récipiendaires qui reçoivent leur prix sous les applaudissements de leurs camarades, l’émotion de certains, notamment les primés de la classe FLS (et celle de leur enseignante…), font plaisir à voir. Les sportifs sont également à l’honneur avec la remise d’un trophée et d’une coupe à l’équipe victorieuse en voile sur le plan régional.

Peu à peu, chacun quitte à regret l’établissement. Le principal et son adjointe, Madame Régine Dossetto, qui ont été toute la journée « au four et au moulin », peuvent enfin baisser les bras. Ouf ! Tout c’est bien passé. Autour du petit buffet généreusement préparé par le personnel, chacun se détend en commentant la journée.

Je dois filer accompagner ma nièce à l’aéroport. Avec ceux du Conseil d’administration, on se dit « A mardi ! » : n’en déplaise à l’ineffable Sheila, l’école n’est pas encore finie…

Moment de détente à Pompéï : les profs heureux font des élèves heureux !

P.S. On imagine aisément que pour finaliser ces activités, les profs et l’administration du collège dépassent largement leurs horaires de service. Ils travaillent plus. Ils ne gagnent pas plus.

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Chants andalousBrésil 2

Photos DBM

Ce soir, les collégiens de Jules Valéri ont fait voler en éclats les frontières de mes préoccupations européennes.

Il n’était pas question que la conseillère générale manque le spectacle « Les voix du monde » que donnait, au Forum Nice Nord, la chorale entraînée par les professeurs d’éducation musicale du collège, Laetizia Armand et Jean-Baptiste Tonnot.

Si l’Europe était bien là – celle du flamenco andalou, des Tziganes de Roumanie ou encore des polyphonies bulgares -, elle n’était pas la seule. En une heure trente, nous avons voyagé tour à tour au rythme des tam-tams africains, de la samba brésilienne ou la salsa cubaine, des mélopées pygmées de la Grande forêt équatoriale, sans oublier les chants tahitiens ou les berceuses indiennes et égyptiennes.

Enchaînant et mêlant chœurs, solistes, danseuses, la représentation s’accompagnait sur grand écran d’images des différentes contrées projetées par un enseignant que je côtoie au Conseil d’administration, Patrick Russiano. Les séquences étaient annoncées par deux jeunes apprentis ethnomusicologues, Sylvain et Jean-Baptiste, qui avaient troqué l’habit traditionnel de Monsieur Loyal pour celui, plus adapté à la circonstance, du chercheur à blouse blanche. Une bonne connaissance de leur texte, de l’humour : de vrais pros !

Et c’est bien volontiers que la salle pleine à craquer les a suivis dans leur périple musical, claquant des mains, tapant des pieds ou encore dodelinant du chef.

Quand les voix se sont tues – après que le public en a redemandé et que les artistes ont accepté sans se faire prier – je n’en revenais toujours pas. Pour obtenir une telle qualité à partir de choix à ce point ambitieux (on ne compte pas le nombre de langues dans lesquelles les enfants et adolescents ont chanté…), il en a fallu des heures et des heures de préparation, comme me l’a confirmé Monsieur Lucien Roux qui était ce soir un Principal heureux. Les deux professeurs, qui sont passés, tour à tour, de la direction de la chorale à l’orchestre (par ailleurs constitué d’enseignants venus d’autres établissements prêter main-forte ), n’ont pas ménagé leur temps tout au long de l’année pour parvenir à ce résultat, et leur enthousiasme est manifestement communicatif. D’autres personnels ont également contribué – qui à la technique, qui à la chorégraphie… – à faire de cette soirée un succès.

Nul doute qu’ils ont travaillé plus… sans gagner plus. Sauf l’estime et l’admiration de ceux qui ont pu voir le résultat de leur investissement.

Le 13 juin aura lieu la traditionnelle Fête du collège (qui se double toujours, à Valéri, d’une Fête de la Science). La chorale sera au programme de l’après-midi. Ne la manquez pas !

CubaDanse africaineSoliste flamencoLes ethnomusicologuesBerceuse indienneTahitiOrchestreLucien Roux et J-BDBM

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