Faire de la politique – surtout en ce moment – n’est pas une sinécure. Pourtant, parmi les intérêts qu’il lui arrive de présenter, l’opportunité de faire des rencontres n’est pas le moindre.
Ces rencontres peuvent être enrichissantes – pas toujours je vous l’accorde – et même parfois passionnantes.
Elles furent multiples lors de la dernière élection municipale, ce qui a permis de faire passer la pilule d’une campagne qui n’était pas toujours à la fête compte tenu de l’ambiance dominante dans la population.
Parmi celles-ci, j’ai fait plus ample connaissance avec ma colistière Françoise. Je ne parlerai pas ici de ses qualités professionnelles (c’est une avocate reconnue) ni de son investissement politique, mais d’un autre de ses talents.
Ma surprise fut grande lorsque j’entraperçus celui-ci pour la première fois. C’était à la fin de notre premier meeting lors duquel les candidats avaient été présentés. À peine les premières notes de la Marseillaise eurent-elles retenti (ça, c’était moyennement mon truc : après tout on n’ambitionnait pas de présider la République !), que j’entendis auprès de moi s’élever une voix qui me fit me retourner. C’était la voix de Françoise. J’étais bluffée et, à partir de ce moment-là, je n’ai eu de cesse d’avoir envie de l’entendre à nouveau.
L’occasion m’en fut donnée un peu plus tard à l’occasion de la dernière répétition d’une conférence chantée qu’elle devait faire à la Maison du Barreau à Paris et à laquelle elle m’avait aimablement conviée.
Cette conférence chantée sur le thème de « Chansons justes, chansons de justice », elle l’a reprise – et actualisée – dans un spectacle présenté ce mardi à la Galerie Depardieu, cadre particulièrement adapté à la prestation de la vedette de la soirée. C’est peu dire qu’elle ravit un public qui était accouru nombreux pour l’entendre. Pendant plus d’une heure, elle se révéla être en plus une actrice confirmée tant elle vivait son récit et les chansons qu’elle avait choisies pour illustrer son propos, revisitant l’histoire de la justice à sa manière.
Il y a ainsi parfois des moments de grâce. Il me plaît à penser que c’est finalement l’engagement politique qui m’a permis de vivre celui-ci.