Nous venons de quitter Gjirokastër et faisons route – en prenant le chemin des écoliers – vers la Grèce où Thessalonique nous attend. Nous n’avons pas envie de nous presser car nous tenons à profiter encore un peu de la vallée et des montagnes qui l’entourent.
Notre bref séjour dans la plus belle ville du sud du pays marquera sans nul doute notre voyage. Le site où elle se situe, son vieux bazar, ses maisons de la vieille ville aux toits de pierres grises desquelles émergeait notre hôtel disposant d’une vue exceptionnelle, nous ont coupés du reste du monde.
Mais un tel endroit se mérite. La ville s’étend à flancs de colline voire de montagne et la parcourir tant à pied (épuisant) qu’en voiture (angoissant) est compliqué. Je dois à la vérité de dire que mon compagnon a eu bien du mérite de nous conduire à travers les ruelles étroites tout en montée jusqu’au parking de l’hôtel (que la voiture ne quittera plus avant notre départ) avec un GPS aléatoire et une passagère qui ne cessait de paniquer à côté de lui. Mais quelle récompense à l’arrivée en sirotant sur l’une des terrasses le verre de bienvenue qui nous était offert. Où que se tournait notre regard, c’était un émerveillement.
Il a bien fallu quitter ce havre de paix et reprendre la route.
Nous nous efforçons, autant que faire se peut, d’éviter les grands axes et d’emprunter des itinéraires qui nous permettent de nous immerger dans la nature, tour à tour grandiose ou villageoise. Seul ce moyen de transport individuel qu’est la voiture – n’en déplaise à mes amis écolos – nous permet de faire ça : on s’arrête (presque) quand on veut, on va où les touristes ne vont pas… Bref, on profite vraiment du voyage.
Depuis quelques jours, après une pause appréciée, nous avons retrouvé – et même en pire – les grosses chaleurs. La sécheresse n’a épargné ni le sud de la Bosnie, ni l’Albanie et c’est pitié de voir les champs de maïs et de tournesols entièrement brûlés par le soleil et l’absence d’eau.
Prendre les chemins de traverse n’est pas de tout repos : les kilomètres défilent moins vite, les routes sont parfois en très mauvais état et c’est très tard que l’on arrive à destination, à la nuit tombée, ce qui n’est pas toujours simple pour débusquer notre nouvel hôtel. Nous avons fini par arriver à la frontière grecque qui est en même temps celle de l’Union Européenne et nous avons pu constater que les Hellènes faisaient consciencieusement leur travail de « gardiens ». Quelques kilomètres après la douane notre identité a été à nouveau très sérieusement contrôlée sur cette petite route que nous avions empruntée et sur laquelle nous n’avions croisé personne.
Encore plus d’une centaine de kilomètres pour arriver à destination. Je ne me souvenais pas de cette particularité des bords de route grecs : la présence d’innombrables petites chapelles édifiées tant pour les défunts que pour les victimes de la route « miraculeusement » sauvées (une sorte d’ex-voto). Bientôt nous ne pouvions plus les identifier : la nuit commençait à tomber, ça allait encore être la galère pour arriver à l’hôtel et trouver un parking…








