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Posts Tagged ‘François Hollande’

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À l’annonce de l’intervention de François Hollande au JT, on sent que le moment va être important. Quand il apparaît sur l’écran, c’est encore le « Président normal » qui est là. J’ai toujours aimé cette façon qu’il avait de se présenter. Ça n’empêche pas la dignité. Surtout après un mandat de Nicolas Sarkozy dont j’aurais tellement aimé qu’il soit un peu plus « normal »…

Quand il commence à parler de son bilan – et quoi qu’en disent ses détracteurs il a un bilan qui n’est pas si mauvais –, je ne sais plus que penser. Quand il évoque ses réalisations, je me dis qu’il ne le ferait pas ainsi s’il avait décidé de se représenter. Il parle aussi de ses erreurs. J’aime sa façon de s’exprimer sans « faire des phrases ». Ça n’empêche pas la gravité. Et quand il rappelle qu’il est socialiste et qu’il se doit d’être lucide dans l’intérêt de la gauche, parce que c’est l’intérêt de la France de ne pas laisser la place à la droite et à l’extrême droite, la messe est dite, il va annoncer qu’il ne briguera pas un second mandat.

Il le fait. En vrai homme d’État. Je me dis qu’il a raison mais je suis très émue. En colère aussi. Je pense à tous ceux qui n’ont jamais cessé de lui savonner la planche dès son élection, à cette droite qui a passé son temps à mentir, mais surtout à cette gauche si petite, toujours dans la surenchère, alors que le pays traverse une des plus grandes crises, à tous les niveaux, de son histoire. Son nouveau statut de non-candidat devrait tous les calmer.

Quelques minutes plus tard, mon téléphone sonne. C’est ma mère. Elle a 90 ans et elle pleure d’avoir entendu le Président faire cette annonce. En essayant de lui remonter le moral, j’agis aussi sur le mien. Il sera encore aux affaires pendant cinq mois. Et il n’aura pas besoin de penser à sa réélection…

P.S. Ce matin, j’avais signé la pétition « Stop au Hollande-bashing »…

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86-roses-pour-les-victimes

Les visages des élus que nous retrouvons pour emprunter la navette en face du Monument aux morts sont plus graves qu’à l’ordinaire, même si, parfois, on parle un peu, de tout et de rien. Pudeur ? Difficulté de s’exprimer avec des mots déjà tellement éculés de ce qui s’est passé, ce 14 juillet dernier à Nice.

Arrivés en haut de la colline du Château, nous sommes pris en charge et conduits sur une estrade de côté. Face à nous, sous les pins parasols, la Garde Républicaine, derrière elle, au loin la mer, aussi bleue que le ciel. Sur notre droite, la tribune rassemblant les familles des victimes. L’arrivée de personnalités nationales suscite une discrète animation dans nos rangs : ancien président de la République, anciens premiers ministres, présidents du Sénat et de l’Assemblée Nationale…

À l’heure prévue, le Président de la République est là. L’orchestre ouvre la cérémonie avec la Marseillaise. Une jeune femme, Cindy Pellegrini, prend la parole au nom de l’association de victimes « Promenade des anges ». Ses mots simples sont poignants : « En ce 14 juillet, vous vouliez admirer le ciel et non pas le rejoindre… ». Accompagné d’un piano, Julien Clerc entonne sa chanson : « je veux être utile, à vivre et à rêver… ».

Puis c’est le moment sans doute le plus éprouvant de la cérémonie, celui au cours duquel 86 élèves du lycée Masséna viennent déposer une rose blanche pendant qu’étaient prononcés le nom et l’âge de chacune des victimes. Très peu de personnes ont pu retenir leurs larmes. Tous les âges, toutes les régions du monde…

François Hollande intervient. Le ton est juste. Compassion pour les victimes, unité nationale, exigence de vérité sur ce qui s’est passé. Et le chœur des enfants de l’Opéra de Nice reprend la Marseillaise : « Nous entrerons dans la carrière, Quand nos aînés n’y seront plus, Nous y trouverons leur poussière, Et la trace de leurs vertus… »

Le Président traverse l’esplanade en direction de la fontaine provisoire où ont été déposées les 86 roses et s’incline devant les familles. Elles applaudissent longuement. Pendant que le chef de l’État les rencontre individuellement, à l’écart, je quitte les lieux avec Marc Concas et Fabrice Decoupigny.

En empruntant les premières marches qui nous conduiront à la vieille ville, nous passons devant le musée de la Marine. Au-dessous s’étendent la mer et la Promenade des Anglais.

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Valls et Holande

Pas de demi-écolo, pas de simili centriste, exit les opposants du PS et les Verts : nous avons un gouvernement Valls pur sucre pour appliquer la politique décidée par le Président de la République pour sortir le pays de la crise.

Conséquences :

Si le gouvernement Valls II réussit sur le terrain du chômage et du déficit, la victoire sera pour l’actuel premier ministre qui deviendra incontournable et pour le Président de la République requinqué pour sa propre succession.

Si le gouvernement Valls II échoue, c’est l’ensemble de la gauche qui paiera les pots cassés.

Moralité : dans les semaines et les mois qui viennent, il faudra (surtout du côté du PS) beaucoup réfléchir avant de jouer la défaite de Valls.

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actus août2014

Il n’y a pas si longtemps, la trêve politique estivale, qui démarre traditionnellement après le 14 juillet, s’étirait paresseusement jusqu’aux premiers jours de septembre au moment où se tiennent les Universités d’été des partis politiques.

Depuis quelques années, cette trêve se réduit comme peau de chagrin.

Ainsi, depuis la mi août, nous avons eu droit à la déclaration (très importante) de Juppé, au brûlot de Dufflot, à une visite officielle du Président dans les DOM-TOM, au Jamboree des Verts, et ce soir à la démission de Mélenchon de la co-présidence du Parti de Gauche pour préparer l’avenir vers la présidentielle…

Au niveau local, quand je consulte mon agenda d’élue, je suis un peu surprise par la densité des réunions pour les jours qui viennent. D’ailleurs j’ai participé ce soir à la première d’entre elles, un 22 août…

C’est un peu comme si le monde politique, conscient de sa marginalisation sociétale, avait peur qu’une absence un peu trop longue conduise à l’oubli total.

Du coup, cette précocité ne correspondrait pas à une nécessité mais serait plutôt le symptôme d’un mal-être…

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Les Français ont le moral dans les chaussettes. On ne compte plus les manifestations de mécontentement des uns (la droite) et des autres (l’extrême gauche et même la gauche). Assez paradoxalement, ce ne sont d’ailleurs pas ceux qui auraient le plus à se plaindre, ceux qui se heurtent aux difficultés les plus grandes (emploi, logement, santé…), qui s’expriment le plus fort. D’ailleurs ces manifestations que les médias pointent du doigt à l’envi (au besoin en manipulant l’information et en truquant les plans de photos) ne réunissent finalement pas tellement de monde. Mais on en parle beaucoup et, pas de doute, ça fiche un coup au moral.

Évidemment l’exagération est de mise : notre économie serait plus que chancelante, notre pays serait au bord du gouffre. Il y a peu un de mes interlocuteurs ne m’affirmait-il pas, avec une grande conviction, que la France allait bientôt faire l’objet d’un « déclassement » comme la Grèce, en étant rétrogradé de « pays développé » à « pays émergent » ? Il faut dire que la récente décision de l’agence de notation Standard & Poor’s de faire passer la note de la France de AA+ à AA tout court ne risque pas d’améliorer la confiance. Même si très peu de personnes savent de quoi il s’agit…

Mais le mécontentement de nos concitoyens n’est pas le seul à être mis en exergue. Pas un jour ne passe sans qu’on nous fasse part des violentes critiques des dirigeants et des médias étrangers (britanniques en tête) sur les politiques menées en France.

Pourtant des efforts sont faits par nos gouvernants, même s’ils manquent souvent de lisibilité. Personne ne s’en aperçoit. Personne ? Pas vraiment : il semblerait bien que le monde de la finance – au moins pour le moment – ne soit pas du même avis. Ce même monde que François Hollande avait désigné comme son adversaire, est le seul actuellement à lui ficher la paix. Les taux d’intérêt sont près de leurs plus bas niveaux historiques (depuis l’élection de François Hollande, l’écart avec les taux allemands s’est réduit de plus de moitié). Ceux-là même qui prêtent à la France seraient-ils donc des kamikazes ? Se moqueraient-ils de perdre de l’argent ? Certainement pas. Peut-être sont-ils tout simplement influencés par la baisse du déficit budgétaire de notre pays (à 4,1% du PIB cette année contre un déficit en hausse à 6,4% pour le Royaume-Uni, une dette publique inférieure à celle d’outre-Manche ) ? En tout état de cause, les financiers considèrent que la France est un pays plus sûr que beaucoup d’autres en Europe (et aussi plus rémunérateur).

Est-ce que ça va durer ? Difficile de répondre tant certains paramètres nous échappent (attitude de l’Allemagne, de la réserve fédérale américaine…). Mais, ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a pas, économiquement, le feu en la demeure.

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Christiane Taubira à Nice en mai 2012

Christiane Taubira à Nice en mai 2012

Comme vous pouvez l’imaginer, la colère dont je vous ai fait part la semaine dernière sur ce blog ne s’est pas calmée. Bien au contraire. Il y a longtemps que je n’avais pas ressenti un tel écœurement face à ce qui se passe dans notre pays.

Écœurement essentiellement devant le lynchage de notre gouvernement. Tout n’est pas parfait, certes, et loin de là. Des erreurs sont commises et je veux bien le reconnaître.

Mais un cap été franchi dont je n’imaginais pas qu’il le serait un jour. Celui qui nous fait passer du débat et de la revendication, légitimes dans une démocratie, à la mise en pièces de notre République.

« On est allé trop loin en huant le Président de la République à l’occasion des cérémonies du 11 novembre », « on est allé trop loin en attaquant de cette manière notre Garde des Sceaux », disent ceux-là mêmes qui ne les ont pas ménagés depuis que la gauche a gagné les élections (ça, ils ne l’ont toujours pas digéré). Ça fait longtemps qu’on est allé trop loin et ils en sont les premiers responsables. En radicalisant comme ils l’ont fait le discours politique, ils ont légitimé la haine et le racisme.

Que l’UMP arrête de souffler sur les braises des feux allumés par les extrémistes de tout poil et elle retrouvera un minimum de dignité, que les médias cessent de faire passer le moindre fait divers pour un drame sociétal et ils feront leur boulot, que les uns et les autres cessent d’organiser la contestation. Parce qu’ils l’organisent : les élus UMP en annonçant systématiquement qu’ils ne vont pas respecter les lois adoptées (hier le mariage pour tous, aujourd’hui la loi sur les rythmes scolaires) et en initiant un certain nombre de manifestations (on est particulièrement servis dans la région), les médias en gonflant artificiellement la moindre revendication en usant et abusant des gros titres racoleurs. Aujourd’hui encore dans Nice-Matin – et ce n’est qu’un exemple – une demi-page est consacrée au compte-rendu d’une manifestation à Nice de ceux qui se font appeler « les sacrifiés », des artisans protestant contre les charges sociales et la fiscalité (quel scoop…). Si vous passez rapidement sur l’info, vous pensez que tous les artisans sont descendus dans la rue. Que nenni ! En y regardant de plus près (et même si la photo est prise volontairement en gros plan), vous constatez que les sacrifiés en question n’étaient que quatre. Et pour atténuer sans doute le constat, la légende précise qu’ils manifestaient de façon symbolique. Moi si je prends trois copains et que je vais manifester symboliquement devant la mairie de Nice, est-ce que j’aurai droit au même traitement de la part du journal local ?

Face à ce rouleau compresseur politico-médiatique, on pourrait imaginer que la gauche serre les rangs et fasse front vent debout. Pensez donc ! Et là, je ne parle pas de Mélenchon dont la démagogie populiste n’est plus à démontrer. Je parle des socialistes, ceux des rangs desquels sont sortis le Président et la majorité de l’Assemblée Nationale. Hurler avec les loups n’a jamais été ma tasse de thé. Mais le faire contre son propre camp quand il se trouve dans une situation particulièrement critique est indigne. Si l’UMP souffle sur les braises, eux jouent avec le feu. Et ils n’auront aucun marron à tirer de ces feux-là.

Qu’espèrent-ils ? Que les électeurs de droite oublieront qui ils sont au moment de mettre en bulletin dans l’urne lors des prochaines municipales ? Ceux qui sont prêts à transiger avec leur honneur pour conserver ou gagner une municipalité prennent le risque de perdre et l’un et l’autre. Je suis candidate, à une place modeste, aux municipales de Nice. Qu’on ne compte pas sur moi pour me taire.

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SYRIA-POLITICS-UNREST

Photo prise sur le site « A l’encontre« 

Pas question ici pour moi d’émettre un avis sur ce qu’il convient réellement de faire face à la guerre civile syrienne. Je n’ai pas les compétences nécessaires me permettant d’affirmer, comme d’aucun ne se gênent pas pour le faire : « Y a qu’à… faut qu’on… »

J’ai simplement du mal à admettre que rien n’est possible et qu’il faille laisser face à face un dictateur et ses opposants, le premier massacrant les seconds, quelles que soient les armes utilisées, traditionnelles ou chimiques.

Mais deux choses m’insupportent parmi les arguments invoqués par ceux qui s’opposent à l’intervention.

– Il y a ceux qui disent que ça ne nous regarde pas, qu’on a bien assez de problèmes avec la crise chez nous, que le gouvernement ferait mieux de s’occuper des difficultés du pouvoir d’achat des Français… Ce repli sur soi me semble indigne, comme l’est le fait de traiter Hollande de va-t’en-guerre : comment peut-on imaginer que c’est avec plaisir qu’on participerait à une intervention armée, quelle que soit la forme que celle-ci pourrait prendre ? Qu’on cesse avec ces minables procès d’intention. D’ailleurs, cette exploitation politicienne de la situation en Syrie à des fins intérieures est assez inédite dans notre pays où l’on assiste à un ballet désordonné des opposants de tout bord : parce que, à côté de ceux qui ne veulent surtout rien faire, il y a ceux qui reprochent au Président français d’attendre la position des Américains. Que voudraient-ils ceux-là ? Qu’on parte tout seuls la fleur au fusil ?

– Et puis, il y a ceux qui, de plus en plus nombreux, s’empressent de faire surgir (ils le font d’ailleurs à tout propos), la théorie du complot du grand impérialiste américain qui serait à l’origine de tout ça (y compris l’utilisation d’armes chimiques) via la CIA bien sûr, et évidemment pour satisfaire les ambitions non moins impérialistes de leurs amis sionistes israéliens. Il est très inquiétant de voir à quel point aujourd’hui cette théorie trouve un écho démultiplié par le biais des réseaux sociaux.

Le seul argument que je suis prête à entendre, c’est le risque de faire arriver au pouvoir les opposants islamistes dont on sait qu’ils sont puissants, toujours mieux organisés que les vrais démocrates, et qu’ils bénéficient des moyens financiers de leurs fortunés amis arabes. Il est vrai qu’avec l’Iran, ça ferait beaucoup. Mais j’ai quand même du mal à me satisfaire de ça pour justifier l’impuissance de la communauté internationale. Et, une fois de plus, de l’Union

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Patrick Mottard

Aujourd’hui, le combat pour l’égalité des droits a fait un grand pas. Grâce à François Hollande qui a voulu cette réforme, grâce à Christiane Taubira qui l’a ardemment défendue, grâce aux députés de gauche qui l’ont votée, envers et contre ceux, toujours les mêmes, qui ont tout fait pour empêcher cette avancée considérable.

Alors bien sûr, ces derniers vont continuer à essayer de retarder l’inéluctable en saisissant le Conseil constitutionnel (ce sera vraisemblablement peine perdue). Cela n’a pas empêché les partisans du mariage pour tous de se réunir pour fêter l’adoption de la loi nouvelle. Sans exubérance, tant la communauté homosexuelle semblait encore marquée par la violence qui s’est exprimée à son encontre ces dernières semaines. Mais avec soulagement.

J’ai aimé partager ce moment important : comme nous le rappelait récemment un ami sur un réseau social, à propos du mariage pour tous, dans la devise de notre République, il y a la Fraternité. Aujourd’hui, elle aussi a triomphé.

Président LGBTDominique Boy MottardBenoît Arnulf

Voir aussi, sur ce sujet, le blog de Patrick Mottard

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De la vérité en politiqueDécidément, je l’aime bien ce Bayrou… jusqu’à parler parfois comme son personnage des guignols de l’info (en terminant les mots par un « e » qui traîne) comme le fait remarquer régulièrement Patrick : « Arrête de faire ton Bayrou ! ». Encore plus quand je lis les commentaires rageurs que suscitent ses choix quand ceux-ci font l’objet d’un retour médiatique. Ce fut le cas aujourd’hui, notamment, à la suite du post de l’un des blogs du Monde. C’est ce qui m’a conduit à faire ce billet absolument pas prémédité (je ne pense pas au Béarnais tous les matins en me levant…)

J’avais été assez déçue de l’attitude de Solférino, lors des dernières législatives que le leader du MoDem allait perdre dans son fief, attaqué sur sa gauche et sur sa droite, après avoir pourtant appelé à voter pour Hollande au second tour de la Présidentielle. Bien sûr, c’est le risque (assumé dans son cas) quand on se situe au centre. Le PS voulait être assuré d’avoir seul la majorité à l’Assemblée Nationale, et puis, après tout, ce sont les électeurs qui ont nettement choisi son adversaire socialiste pour siéger au Palais Bourbon : je n’ai pas coutume de juger des qualités d’un candidat à la seule aune de son électorat, mais on ne peut non plus en faire abstraction !

Quoi qu’il en soit – et même si je ne l’ai pas encore lu – les propos qu’il tient (d’après les comptes-rendus qui en ont été faits) dans son livre, De la vérité en politique, me font encore plus regretter son éloignement (involontaire) de la scène politique française. François Bayrou n’a pas de rancune et ne regrette rien : Sarkozy était un choix impossible pour lui, il ne lui pardonne pas d’avoir joué « les passions noires, la détestation et la haine du voisin » dans l’espoir de se faire réélire et, surtout, de se refuser, encore aujourd’hui, à tout inventaire de sa politique.

Il plaide toujours, compte tenu de la situation nationale, pour l’ouverture de l’actuelle majorité. Cette ouverture existe au niveau local, alors, pourquoi pas ? D’autant que le Président de la République semble continuer à trouver grâce à ses yeux : « François Hollande est intelligent, vif, esprit volontiers caustique, et assez secret pour être intéressant. »

Tout laisse à penser que les mois et les années qui viennent risquent d’être difficiles pour la cohésion de la société française. A-t-elle vraiment les moyens de se passer de celui qui, en refusant d’être le supplétif de la droite, est en fait le seul véritable leader centriste de notre pays ?

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La dernière partie de l’intervention de François Hollande est sans doute celle dans laquelle il a développé les idées les plus ambitieuses dans le but d’améliorer notre système de santé.

SECONDE PRIORITÉ : MODERNISATION DE NOTRE ORGANISATION DE SANTÉ

1. Une politique de santé publique repose d’abord sur la prévention, l’éducation à la santé, la sécurité sanitaire.

L’objectif est de dépenser moins et mieux en améliorant la santé de la population par l’éducation à la santé. Cela suppose d’informer les patients et de mieux former les médecins car la France est en retard en ce domaine : « Moins de médicaments, mieux évalués et mieux connus, mieux prescrits et mieux contrôlés : voilà une exigence de santé publique. »

Et pour que la prévention soit efficace, les actions doivent s’organiser autour de priorités claires. Or notre politique de prévention ne cible pas suffisamment les publics les plus exposés (enfants et jeunes) et ne prend pas assez en compte les risques liés au travail, à la précarité et à l’environnement.

Il faut abandonner la logique des dispositifs fragmentaires et la multiplication des « plans » de santé publique car une prévention efficace doit s’inscrire dans un cadre plus large. La loi de santé publique votée en 2004, qui devait être actualisée cinq ans plus tard, ne l’a pas été. « Je propose donc d’y revenir pour consolider les objectifs, les moyens et les budgets de la prévention, dans la perspective pluriannuelle de la stratégie nationale de santé. »

2. D’autre part, il faut mettre fin aux cloisonnements dans la prise en charge des malades.

La médecine a évolué : développement de le chirurgie ambulatoire, nouveaux traitements transformant des maladies jadis mortelles en maladies chroniques avec lesquelles le patient vivra de nombreuses années. « La médecine de demain sera celle de la personne et non plus de la maladie. »

Cela implique de nouveaux modes d’organisation plus coopératifs, pluridisciplinaires et plus ouverts. Les hôpitaux devront développer de nouvelles manières de travailler avec les autres structures de soins et l’ensemble des médecins de ville pour assurer en permanence des soins de qualité.

Les distinctions entre les soins de ville, l’hôpital et le médico-social n’ont plus de sens quand il s’agit d’assurer une prise en charge globale des patients. « Je demande au gouvernement de réfléchir à une nouvelle architecture de la dépense, qui elle-même doit être maîtrisée et donc évaluée. »

Pour répondre à la demande légitime d’information et de transparence des Français (où se soigner ? à quel coût ? quelle prise en charge ?), il faut « rassembler dans un service unique l’ensemble des données disponibles afin d’offrir à la population et aux professionnels un site public, fiable et exhaustif d’information santé, comme cela a été fait avec l’information retraite. »

Les patients doivent devenir pleinement les acteurs de leur santé : c’est une exigence morale qui illustre la belle idée de « démocratie sanitaire ». Dans le même esprit, les agences sanitaires, qui se sont multipliées, devront évoluer (affaire du Mediator) : nous devons repenser leurs missions, leurs organisations et l’articulation entre elles. Leurs décisions sont trop importantes pour être prises sans y associer les citoyens, concernés au premier chef.

Et de conclure : « C’est une nouvelle politique pour notre système de santé que nous devons porter ensemble. Elle repose sur plusieurs exigences : la qualité des soins, la solidarité dans leur couverture, la responsabilité dans les financements. (…) La santé se situe au point de rencontre des deux impératifs du redressement : la compétitivité et la solidarité. Notre société ne retrouvera confiance en elle-même que si elle fait à la fois le choix de la justice et de la performance. »

S’adressant aux congressistes de la Mutualité française : « Ce choix est aussi le vôtre, depuis des décennies, au service des Français. La solidarité n’est pas seulement une belle idée. Vous avez montré qu’elle pouvait être créative. La solidarité, c’est la condition même de l’engagement, de l’effort, de l’esprit civique, de la cohésion nationale. La solidarité, c’est la force de la France. En ce sens, la Mutualité est une institution de la République ».

(Ovation du public, bien sûr)

P.S. Au moment de publier ce billet, j’apprends qu’un accord vient d’être trouvé entre partenaires sur les dépassements d’honoraires.

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