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Posts Tagged ‘Election présidentielle 2012’

Dominique Boy Mottard, Patrick Mottard, Jean-Christophe Picard

Sentiments partagés ce soir après les résultats du 2e tour de la Présidentielle. D’abord et surtout, la satisfaction, bien sûr, de voir François Hollande élu. Même si je n’avais guère de doutes sur l’issue du scrutin (j’avais pronostiqué un 53% – 47%), on se sent quand même mieux quand le résultat est là.

En même temps, je n’ai rien ressenti de comparable à la joie éprouvée lors de la réélection de François Mitterrand en 1988… sans parler de l’intense bonheur provoqué par sa victoire le 10 mai 1981.

Peut-être est-ce dû à la difficulté de la tâche qui attend maintenant François Hollande quand on sait que la crise est toujours là ?

Et est-ce parce que ce sentiment est partagé par l’ensemble de nos concitoyens que le rassemblement sur la place Masséna à Nice ne ressemblait en rien aux fêtes qui avaient suivi les précédentes victoires ? Seulement quelques centaines de personnes avaient pris la peine de se réunir ce soir, sur le forum de la place Masséna qui autour semblait bien vide. Très peu d’exubérance, plutôt une sorte de soulagement en se disant que peut-être, mais peut-être seulement, les choses allaient pouvoir enfin changer. Pour plus de justice, plus de solidarité, plus de respect.

Pourtant, ce soir, j’ai envie d’y croire. Même si dans mon département, dans ma ville, les chiffres du 2e tour confirment hélas ceux du 1er tour et donnent à Nicolas Sarkozy ses meilleurs résultats de l’hexagone.

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Il est minuit, je viens d’éteindre la télé. Tentative d’analyse personnelle à chaud avant le déferlement des commentaires.

1er round : l’économie, la croissance, le déficit
Arguments rabâchés. Un brin soporifique… Ça commence mal
Egalité

2e round : le social
Sarko frise le KO. Sur l’éducation, sur la justice fiscale, sur la justice sociale, il et dans les cordes. L’efficacité de François Hollande est totale. Justice et rassemblement sont l’essence même de sa candidature.
Sarkozy : « Vous voulez moins de riches et je veux moins de pauvres »
Hollande : « Et on a eu plus de pauvres et des riches de plus en plus riches »
Avantage Hollande

3e round : l’Europe
François Hollande, renforcé par toutes les prises de position européenne en faveur de la croissance (il a raison de dire que le 1er tour n’y est peut-être pas pour rien) domine Nicolas Sarkozy qui, du coup, se retrouve bien seul pour défendre l’austérité pour l’austérité.
Avantage Hollande

4e round : immigration
Le débat est plus équilibré même si Hollande finit fort sur la laïcité.
Egalité

5e round : le nucléaire
Plombé par l’accord avec les Verts, François Hollande est mal à l’aise pour la première fois du débat et l’argumentation de Nicolas Sarkozy est cohérente.
Avantage Sarkozy

6e round : le style de la présidence
Même si elle était un peu artificielle, la tirade « Moi, Président de la République, je ne serai pas… » de François Hollande définit assez bien les contours d’une Présidence vraiment exemplaire (plus que « normale »).
Avantage Hollande

7e round : l’International
Le statut de Président en exercice donne un léger avantage à Sarkozy, Hollande ne se démarquant pas vraiment sur des questions qui font dans l’ensemble l’objet d’un consensus.
Avantage Sarkozy

8e round : conclusion
Une bonne synthèse (sûrement très préparée) des candidatures respectives. On n’est pas loin du clip.
Egalité

Par conséquent, victoire finalement assez nette de François Hollande (par trois points contre deux et trois égalités) si l’on considère que la séquence 2 – où Nicolas Sarkozy était proche du KO – est celle qui était la plus attendue par les Français. Une victoire d’autant plus évidente que c’était Sarko qui avait besoin de marquer des points ce soir…

Enfin, une dernière remarque : un débat c’est bien, trois bonjour les dégâts… Avec ces trois heures, nous avons assez de matière pour voter dimanche.

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A la fois débriefing du 1er tour et mobilisation pour le second, la permanence de Cyrille Besset s’est spontanément remplie ce soir pour un débat du vendredi au parfum de présidentielle.

Confiants mais pas inconscients, les copains restent très mobilisés et seront massivement présents à la manifestation du 1er mai et au meeting du « Che » et de Taubira jeudi 3 mai à 19 heures à Acropolis.

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Le tableau qui suit vise à comparer le scrutin présidentiel de dimanche et le premier tour des cantonales de mars 2011 pour pointer les degrés véritables d’implantation locale des candidats, particulièrement ceux des partis de gauche présentés ou soutenus par le PS (PS – PRG – FDG – EELV).

La comparaison a été faite avec le seul François Hollande quand le candidat PS-PRG n’avait pas le soutien d’autres partis de gauche, avec le total réalisé par François Hollande et Eva Joly quand il s’agissait d’une candidature commune entre le PS et EELV (ou quand EELV, sans soutenir, n’avait pas présenté de candidat contre le PS-PRG), et avec le total réalisé par François Hollande, Eva Joly et Jean-luc Mélenchon quand il y avait aux cantonales une candidature unique de la gauche.

Résumons :

Dans trois cantons seulement les candidats de gauche aux cantonales font mieux que François Hollande à la présidentielle sur leur secteur (ce qui témoigne de leur implantation et confirme la remarque qui avait déjà pu être faite en comparant les cantonales de 2011 avec les régionales de 2010) :

+ 6,11% pour Nice 7 (Dominique Boy Mottard, PRG)

+ 6,02% pour Nice 5 (Patrick Mottard, PRG)

+ 1,94% pour Nice 11 (Claude Giauffret, PS)

Dans tous les autres cantons, les candidats de gauche font un moins bon résultat qu’à la présidentielle :

– 1,54% pour Nice 10 (Dario Lutchmayah, PS)

– 1,54% pour Nice 3 (Jacques Victor, FDG)

– 5,21% pour Nice 8 (Juliette Chesnel-Le Roux, EELV)

– 11,49% pour Nice 14 (Paul Cuturello, PS)

– 13, 42% pour Nice 12 (Frédérique Grégoire-Concas, PS)

Ces chiffres me suggèrent deux commentaires.

1) Une petite fierté de voir mon travail de terrain reconnu ainsi que celui de Patrick : « Gauche Autrement » et le PRG sont à l’honneur ! Et ce pourcentage largement supérieur lors de la cantonale de Nice 7 à celui réalisé par François Hollande ne tient pas au fait que le score du candidat à la présidentielle y serait anormalement faible : en effet, ce dernier progresse plus dans le 7e canton depuis l’élection présidentielle de 2007 (+ 2, 78%) que sur l’ensemble de la ville de Nice (+ 1,94%).

2) Une grande amertume de constater que les manœuvres électorales de l’adversaire et politiques d’un partenaire n’ont pas permis à la gauche de bénéficier de mon travail puisque, du fait de la division, je n’ai pu être présente (pour 16 voix) au second tour des cantonales.

Une dernière remarque qui prouve qu’il y aurait une réflexion à mener pour le choix des candidatures : les trois seuls candidats qui ont un solde positif (qui apportent donc un plus électoral par rapport aux résultats purement partisans) ne sont pas candidats aux élections législatives. Cherchez l’erreur !

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Harlem Désir à Nice, au marché de la Libération

Comme pour le patinage artistique, les campagnes électorales ont leurs figures imposées. La tournée sur le marché en est une.

C’est avec Harlem Désir que les socialistes et les radicaux de gauche azuréens ont parcouru le marché de la Libération ce samedi. Ce fut l’occasion de rencontrer les partisans des autres candidats de gauche et ceux de François Bayrou et de remarquer que certains militants (pas tous, heureusement !) du Front de Gauche devenaient quelque peu agressifs envers les soutiens de celui pour lequel leur candidat a déjà appelé à voter au second tour. Sans doute l’approche du scrutin échauffe-t-elle les esprits et rend-elle parfois nerveux…

Ce fut surtout l’occasion de rencontrer un certain nombre d’électeurs. Cela dit, il faut bien remarquer qu’à quinze jours de l’élection, la rue est encore calme. Et, même si les propositions de François Hollande sont plutôt bien reçues, on trouve encore pas mal de personnes qui hésitent encore. A nous de les convaincre.

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Mes concitoyens me plongent dans des abîmes de perplexité.

Chaque fois que je croise une connaissance ici ou là, c’est le même refrain : « Vous en pensez quoi, vous, de cette campagne ? ». Et avant que j’aie pu répondre, la sanction tombe : « C’est une catastrophe, les candidats ne s’intéressent pas aux vrais problèmes des gens… »

Pour être franche, ça commence à me barber. Cette campagne avait pourtant bien commencé. Oui, on a parlé des vrais problèmes, oui on a parlé de la crise, de la dette, du déficit, de l’Europe, des retraites, du pouvoir d’achat, du chômage… Certes, ce n’est guère rigolo d’entendre dire que, quoi qu’on fasse, demain on ne pourra pas raser gratis ! Hollande posait les vrais problèmes, Bayrou posait les vrais problèmes, ceux auxquels sera confronté le nouveau Président au lendemain de l’élection.

Et puis, patatras ! Sarkozy est entré dans la campagne : c’est sûr que sur ces questions-là, il n’avait pas grand-chose à dire car il aurait été obligé de parler de son bilan. Réorientation de la campagne : on se croirait en 2007, sus à l’insécurité ! Là-dessus, les drames malheureux de Toulouse et de Montauban arrivent pour lui à point nommé : il va pouvoir aller draguer encore un peu plus du côté de l’électorat du Front National et siphonner les voix de Marine Le Pen.

Et les médias de s’emballer, de jouer à fond le jeu du Président sortant, de parier sur la peur des gens : c’est que ça fait vendre du papier. Ceux qui trouvent la campagne pas intéressante ne sont pas les derniers à commenter, dans leur Café du commerce, les événements en question.

Le jeu des petites phrases repart à qui mieux mieux. On les reproche aux candidats, mais pourquoi les médias ne parlent-ils pas d’autre chose ? Non, les candidats ne font pas que des petites phrases : mais ce sont elles que la télé ou les journaux diffusent parce que ce sont elles qui plaisent à la plupart des gens même s’ils refusent de l’avouer. C’est sûr que c’est plus facile à retenir que les pages de programmes qui nous sont pourtant proposées, au moins par certains d’entre eux. Pour avoir personnellement lu celui de François Hollande, je le trouve sérieux, bien expliqué, financé, social, crédible. Il ne nous promet pas le grand soir ? Tant mieux ! Même si je connais moins les programmes des autres candidats, je sais qu’ils existent et j’ai pu prendre connaissance de leurs propositions les plus importantes. Si l’on souhaite vraiment s’informer, on y parvient : en ce domaine, à notre époque, quand on veut, on peut !

Un seul candidat semble trouver grâce aux yeux d’une certaine partie de l’opinion (même si dans sa très grande majorité, elle est encore loin de vouloir voter pour lui), c’est Jean-Luc Mélenchon. En effet, il pose de vrais problèmes, ces problèmes dont tout le monde dit qu’il faut en parler. Il n’est pas le seul à le faire, mais il a la voix qui porte. Donne-t-il pour autant les bonnes réponses ? Je suis loin d’en être convaincue : s’il est en capacité de faire rêver, ce n’est pas seulement parce qu’il a l’étoffe d’un tribun qui nous ramène quelques dizaines d’années en arrière, c’est parce qu’il dit ce qu’une partie de l’électorat a envie d’entendre. Qui, payé au SMIC, ne souhaiterait pas voir porter celui-ci à 1700 € ? Qui, avec les années qui passent, ne souhaiterait pas pouvoir partir à la retraite à 60 ans ? Qui, engoncé dans ses difficultés, ne serait pas enclin de faire des technocrates européens les boucs émissaires de tous ses maux ? Si Mélenchon peut faire rêver, c’est parce que, quoi qu’il en dise, il est suffisamment réaliste pour savoir qu’il n’aura pas à appliquer son projet politique. Par contre, il sait aussi que plus son résultat sera élevé, plus il sera en mesure de faire pression sur le candidat socialiste. Pour le programme, sans doute, mais aussi pour les élections législatives qui vont suivre et dont on ne souligne pas suffisamment l’importance.

C’est là une grande différence avec un François Bayrou qui, pour sa part, refuse de se positionner seulement en candidat : ses propositions sont aussi celles du Président de la République qu’il ne sera pas en mesure d’être (si l’on en croit les sondages). C’est peut-être à son honneur, mais son positionnement quelque peu dogmatique, dans un centre qui ne penche ni à droite ni à gauche et que la majorité des Français se refuse à soutenir, risque de priver le MoDem des quelques parlementaires qui lui permettrait de ne pas disparaître pendant tout un quinquennat.

Ce billet m’a conduit sans doute un peu plus loin que je n’en avais l’intention. C’était au départ un simple coup de gueule face à la morosité ambiante vis-à-vis d’une campagne présidentielle qui n’emballerait personne. Pour y revenir, et même s’il n’y a pas de raison d’exonérer l’ensemble des candidats de toute responsabilité, même si les médias jouent un rôle volontairement réducteur, je crois, quels qu’en soient les motifs, qu’il y a aussi une certaine paresse intellectuelle chez un trop grand nombre d’électeurs. J’en suis convaincue : quand on veut s’informer, on le peut. La démocratie ça se mérite.

P.S. Par souci de pluralisme, j’ai essayé, pour composer la photo en tête de ce billet, de récupérer une image du programme de Nicolas Sarkozy : sur son site, je n’ai même pas trouvé de programme. Peut-être n’en a-t-il pas ?

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