La procédure des primaires avait ouvert de nouveaux horizons au PS et à la gauche en matière de démocratie et de transparence, sans nuire à l’efficacité (au contraire), la victoire de François Hollande peut en témoigner.
L’incroyable épisode de la désignation du Premier secrétaire sur fond de lutte des clans et de répartition des postes – « la gauche » du parti se trouvant bien servie en échange de sa renonciation à présenter une contribution au Congrès – est donc un sacré retour en arrière.
La procédure qui consiste à faire du chef de file de la motion arrivée en tête du vote des adhérents le futur Premier secrétaire n’est pas, selon moi, critiquable en soi. Mais elle ne peut être validée que si ce chef de file s’impose naturellement, comme principal inspirateur de la ligne défendue dans le texte présenté. Force est de constater qu’avec Harlem Désir, on est loin du compte. Il en aurait d’ailleurs été de même pour n’importe qui d’autre tant la motion majoritaire, dite « de rassemblement », portera la marque de Martine Aubry.
Du coup, au lieu d’effacer le triste spectacle du festival de bourrage d’urnes qui avait présidé, lors du précédent congrès, à la désignation de Martine Aubry après un duel surréaliste avec Ségolène Royal, la nouvelle procédure fait figure de rechute.
Dans ces conditions, on peut se demander à quoi sert encore le PS. Et il n’est pas iconoclaste de se demander si François Hollande ne se pose pas la même question…