
Estrosi-Pradal : les choses sont rentrées dans l’ordre…
Ce matin était réuni un conseil municipal sur un ordre du jour unique : l’élection – one more time – de Christian Estrosi comme maire et celle, corrélative, de Philippe Pradal comme 1er adjoint. On revient donc au point de départ. Dormez tranquilles braves gens !
En cette circonstance, les groupes politiques ont pris la parole. Voici l’intervention que j’ai faite, au nom du groupe Radical et Divers Gauche pour expliquer notre non participation au vote.
« Je me suis franchement posé la question – avec Marc Concas – de l’utilité de notre présence ce matin pour ce énième changement de cap de la mandature en cours.
On pouvait en effet, et légitimement, estimer plus important que notre assemblée délibère sur le fond des dossiers municipaux les plus urgents après la trêve obligée de l’élection présidentielle plutôt que d’être mobilisés pour assister à l’élection du 1er adjoint comme maire après avoir assisté il y a quelque mois à l’élection du maire comme 1er adjoint.
Mais nous avons le respect du mandat confié par nos électeurs. Elus pour six ans dans cette assemblée, nous avons estimé que notre présence était une ardente obligation même quand elle nous conduit, comme ce matin, à être réduits, qu’on le veuille ou non, au rôle de spectateurs…
Pour justifier ce nouveau revirement, vous avez une fois de plus – l’argument est en effet récurrent – argué de votre attachement prioritaire à la ville de Nice.
Eh bien, au risque de vous surprendre, cette fois j’ai plutôt tendance à vous croire. Car il semble que la concurrence devienne rude sur ces terres où vous étiez autrefois incontesté. En effet, comme on le dit dans les contes pour enfants, « Quand le chat n’est pas là, les souris dansent ». Chacun aura compris…
Bref, cette décision purement tactique (même si je crois en la sincérité de votre propos, parce que je le partage, relativement au terrible attentat du 14 juillet) dont la soudaineté a surpris tout le monde – y compris et surtout vos propres amis – ne justifie pas de notre part de commentaire particulier et c’est pourquoi nous n’avons pas participé au vote.
Qu’il me soit permis de faire toutefois deux remarques.
– La première : les électeurs de PACA doivent plutôt se sentir floués. Il y a moins de deux ans, on leur avait vendu l’élection régionale comme la mère de toutes les batailles et aujourd’hui vous-même, Marion Maréchal Le Pen et Christophe Castaner (encore que lui ait – peut-être – des excuses), les trois principales têtes de liste ont ou bien abandonné l’hémicycle de Marseille ou bien – ce qui est votre cas – les responsabilités qu’ils y exerçaient. Je souhaite bien du courage aux futures têtes de liste pour les prochaines régionales. Ce n’est pas ainsi que l’on rendra ses lettres de noblesse à la démocratie représentative et qu’on fera reculer le populisme. Vous dites vouloir lutter contre le Front National : ce n’est pas en désertant l’arène régionale au milieu du combat que vous y contribuerez.
Ma deuxième remarque sera plus personnelle. Je garderai de cette période avec Monsieur Pradal, l’image d’un maire digne (je pense notamment à la tribune publiée dans la presse après les attentats), d’un maire disponible et d’une certaine sobriété dans ses discours. Cela étant dit, bien sûr, dans le respect de nos différences. Mais rien n’est définitif avec vous. Et il n’est pas impossible – il est même probable – qu’à l’occasion d’une de ces figures de samba municipale auxquelles vous nous avez habitués, Monsieur Pradal redevienne un jour ou l’autre le premier magistrat.
En attendant, de façon républicaine, je ne peux que vous souhaiter, Monsieur le maire, dans l’intérêt de nos concitoyens, la plus grande réussite dans les actions que vous entreprendrez au nom de l’intérêt général.»