Légende :
— limite des territoires
— limite des conseils de quartiers
Les fonds de couleurs différentes représentent les cantons
Cela faisait longtemps que je souhaitais, en tant que conseillère générale, participer aux réunions des Conseils de quartiers intégrant le territoire du 7e canton. C’est enfin possible aujourd’hui, le maire ayant accepté que soient invités les conseillers généraux qui ne sont pas conseillers municipaux (mais ils ne participent pas aux votes…).
Je ne suis pas déçue : mon canton comprend des quartiers relevant de pas moins de quatre conseils ! (*)
Créés par une loi du 27 février 2002 (loi Vaillant), les conseils de quartiers (à ne pas confondre avec les comités de quartiers qui relèvent de l’initiative des particuliers) doivent être mis en place obligatoirement dans les communes de plus de 80 000 habitants. Ils sont censés être un relais entre les populations concernées et la mairie.
A Nice, leur composition est tripartite : on y trouve les élus municipaux (5), les représentants des comités de quartier (7) et des personnalités choisies par le maire (7), qui, par ailleurs, désigne le président (un conseiller municipal) et le vice-président (dans l’un des deux autres collèges). L’adjoint délégué de territoire en est membre de droit. Le maire a gardé la haute main sur les nominations…
J’aimerais avoir tort, mais il me semble qu’en matière de démocratie participative, le lièvre des bonnes intentions et du volontarisme politique, que le maire et la majorité municipale avaient lâché tout de suite après les élections (en créant le Conseil Communal Consultatif et en incluant les conseillers généraux dans les conseils de quartiers par exemple), est en train d’être rattrapé par la bonne vieille tortue du conformisme prudent et de la méfiance routinière. En fait, malgré les annonces, il ne semble pas y avoir de bouleversements par rapport à la période antérieure…
C’est un peu l’impression globale que je retire de la mise en place (très tardive) des quatre conseils auxquels je participe. Cela dit, le dynamisme de nombreux membres de ces conseils peut faire mentir ce qui n’est après tout qu’une première impression.
Que puis-je dire sur ces quatre baptêmes auxquels j’étais présente ? L’ordre du jour, simplement organisationnel, était bien sûr toujours le même : information sur le président et le vice-président, constitution du bureau (en plus du président et du vice-président, un secrétaire et 3 membres élus), désignation du « référent développement durable », choix des commissions thématiques dans lesquelles les membres s’inscrivent pour travailler. Quant au déroulement, il a varié en fonction de la personnalité des présidents et de l’ensemble des membres.
J’ai commencé par le conseil n° 7 (territoire « Rives du Paillon ») dont je n’aurais jamais cru qu’il pouvait inclure une partie du territoire du 7e canton : Saint Pons – Pasteur (dont la présidente est Florence Barale). Je n’ai d’ailleurs toujours pas bien saisi de quelle partie infime il pouvait bien s’agir, vers Rimiez, vraisemblablement à proximité de l’autoroute… Quoi qu’il en soit, je connais bien ce territoire, puisque j’ai habité du côté de Florès pendant une dizaine d’années et j’ai d’ailleurs eu le plaisir de retrouver, comme vice-président, un ancien voisin avec qui nous entretenions des relations amicales, Francis Nicolaï. S’il fut le premier à se réunir, ce conseil a aussi été celui qui a duré le plus longtemps (presque quatre heures en mairie centrale). En effet, y fut présenté, longuement, le projet de prolongement de la ligne 1 du tram qui intéresse directement Pasteur. Ambiance un peu dissipée, parfois bougonne, mais des participants qui donnent l’impression de vouloir faire bouger les choses. Je me suis inscrite dans la commission « Jeunesse » , proposée par Faouzi Lachelak, élu secrétaire. Je ne le regrette pas : c’est le seul conseil de quartier où ce thème de réflexion a été retenu.
Changement de décor avec le conseil n° 5 : Rimiez-Gairaut (territoire « Trois collines »). Nous sommes là entre gens « de bonne compagnie », sous la présidence de Gérard Baudoux qui, avec l’aisance qu’on lui connaît, expédie assez vite l’ensemble des formalités. Tout le monde se connaît ou presque. On pourrait quasiment organiser une réunion des anciens de la fac de droit puisque, outre le Président, je retrouve Martine Ouaknine, l’ancienne Présidente du CRIF, aujourd’hui adjointe : nous sommes tous les trois de la même promo, mais déjà pas vraiment du même bord à l’époque… Si mes souvenirs sont bons (j’ai laissé mes notes au CG…), c’est Michel Auda, président du comité de quartier de Gairaut, qui a été nommé vice-président du conseil. Parmi les personnalités désignées, je retrouve un commerçant de Vernier qui habite Gairaut et le patron de l’auberge La Gaîté, en haut de l’avenue Cap de Croix. Je fais également la connaissance du directeur de la clinique Saint Georges. Deux commissions sont créées, très généralistes : circulation (et transport, stationnement, déplacements…) et qualité de la vie. Je choisis la seconde : nous y sommes nombreux !
Troisième conseil, le n° 13 : Borriglione – Saint Maurice – Le Ray – Gorbella (territoire « Nord Centre Nice »). La présidente, la sympathique et dynamique Maty Diouf, nous prévient d’emblée : c’est une première pour elle, il faudra être indulgent… En fait, cela se passera plutôt bien, avec en embuscade l’adjointe au territoire, Catherine Moreau. Petite maladresse au départ : une participante a cru bon de se présenter en faisant état de son militantisme électoral auprès de MMM et de Christian Estrosi. Ce n’est pas la tradition dans les conseils de quartier que d’évoquer ce genre de chose, mais ça a le mérite d’être clair. La même se verra confier un peu plus tard la double charge de secrétaire du bureau et de référent développement durable (l’intéressée n’ayant pourtant pas revendiqué elle-même cette dernière responsabilité, reconnaissant ne pas être spécialiste de ces questions). Légère tension lors des votes de désignation, la conseillère municipale d’opposition Mari-Luz Nicaise ayant demandé un vote à bulletins secrets (ce qui est de droit s’agissant d’un vote sur des personnes). Là encore, un peu à l’étroit dans la Maioun dei quartié de la rue Ernest Lairolle, nous nous connaissons presque tous, pour avoir déjà travaillé ensemble : les présidents des comités de quartier concernés, Mireille Bartolucci, l’indispensable responsable de l’animation au sein du comité de quartier Saint Maurice… Patrick Mottard fait également partie de ce conseil mais il n’a pu être présent car la programmation des réunions a prévu, le même soir, un autre conseil sur le territoire du 5e canton. Je m’inscris dans une commission qui va – entre autres – réfléchir à l’aménagement du site du stade du Ray.
Ce soir, mercredi 6 mai, j’assistais à mon dernier conseil de quartier, le n° 4 : Cimiez, présidé par Véronica Vecchioni, qui se tenait au Conservatoire (comme celui de Rimiez-Gairaut). Pour elle aussi c’était une première. Elle était assistée de Bernard Baudin, délégué au territoire « Trois collines ». Je retrouve tous les responsables du comité de quartier de Cimiez, Brancolar, Scudéri, Commandant Gérome. Leur président, Claude Lubrano, devient vice-président du Conseil, et Pierre Rocher, du comité Valrose-Jeanne d’Arc, référent développement durable. Je propose la création d’une commission « Valorisation du patrimoine » dans laquelle nous allons travailler ensemble (nous avons déjà quelques idées sur la question…). L’un des participants ayant regretté, à juste titre, le caractère tardif de cette première réunion, Mme Vecchioni le rassure : nous serons les premiers pour le travail en commission…
Difficile de dire, après cette quadruple expérience, si ces conseils joueront vraiment un rôle. Le risque essentiel est de confondre leur action avec celle des comités de quartier (un feu tricolore ici, une amélioration du trottoir là…) ce qui serait pour le moins réducteur. Il faudra sans doute beaucoup de volontarisme de part et d’autre pour aboutir à quelque chose de réellement efficace. La plupart des membres paraissent assez impliqués. La mairie leur donnera-t-elle les moyens de leurs ambitions ? Je ne tiens pas pour l’heure à faire des procès d’intention, mais je regrette que peu de réunions plénières des conseils soient prévues (deux plus une en séance publique par an).
L’un des (rares) sujets de satisfaction de l’opposition municipale lors de la création des conseils de quartier était la présence d’un élu de « Changer d’ère » dans chacun d’entre eux. Dommage qu’ils n’aient été présents que dans deux des quatre auxquels j’ai participé…
(*) Le découpage entre les différentes circonscriptions de la ville est, dans les faits, extrêmement complexe et peu lisible pour les administrés. Ainsi se trouvent superposés 8 Territoires (pour la politique municipale de proximité), 17 Conseils de quartiers (1 à 3 conseils par territoire), et les 14 cantons dans lesquels sont élus les conseillers généraux. Nice Autrement, lors des dernières élections municipales, avait proposé de faire correspondre les conseils de quartiers aux circonscriptions des cantons, ce qui aurait simplifié un peu les choses…