L’élection présidentielle à peine passée, tous les regards se portent maintenant sur les législatives.
En effet, dans notre système institutionnel, c’est de la majorité élue à l’Assemblée nationale que sera issu le gouvernement chargé de déterminer la politique de notre pays. Quand cette majorité est la même que celle du Président de la République, ce dernier dispose des moyens nécessaires pour mettre en œuvre le projet qu’il a porté pendant la campagne électorale. Par contre, si une majorité différente de la sienne est élue, on se trouve en situation de cohabitation et ses pouvoirs sont plus que limités en matière de politique intérieure.
Les Français ayant choisi le changement, il est logique qu’ils donnent au Président élu les moyens de sa politique. A défaut, l’élection de François Hollande serait un simple coup d’épée dans l’eau. Peut-on imaginer que le nouveau Président de la République se retrouve avec un Copé comme Premier ministre ? L’UMP essaie de faire passer l’idée que sa victoire aux législatives permettrait d’assurer un contre-pouvoir à la toute puissance de la gauche détentrice de l’ensemble des autres pouvoirs. Sauf qu’il ne s’agirait pas là d’un contre-pouvoir mais du pouvoir tout court puisque c’est à l’Assemblée nationale que se font les réformes. Une majorité de droite aux législatives ne ferait qu’assurer la continuité de l’ère Sarkozy empêchant François Hollande de faire ce pour quoi il a été élu. Gageons que nos concitoyens ne se laisseront pas berner.
Dans ce contexte, la gauche peut-elle faire élire des députés dans les Alpes-Maritimes ? Le premier secrétaire fédéral du PS 06 semble le penser en évoquant hier dans la presse locale la possibilité de gagner jusqu’à trois circonscriptions sur les neuf que compte notre département.
Cela me semble bien compliqué, même avec une hypothétique vague rose. Sur la base de ses résultats obtenus au 2e tour dans le 06, la gauche ne peut espérer envoyer aucun député au palais Bourbon. Dans les meilleures circonscriptions pour elles, elle ne dépasse pas les 40 %… Notre ville et notre département ont donné à Nicolas Sarkozy ses meilleurs résultats. Même si la gauche progresse un peu par rapport à 2007, ce n’est pas davantage que dans la moyenne du pays (et même un peu moins pour le département). Cf. le tableau ci-dessous.
Il faut donc se tourner vers le premier tour pour voir quelles conditions lui permettraient de réaliser ce tour de passe-passe.
– Conditions pour être présent second tour
. Si le candidat de gauche est deuxième, pas de problème, il sera au second tour (sauf élection du candidat de droite dès le premier tour…). Ce n’est pas évident quand on voit qu’à la présidentielle, le candidat de gauche le mieux placé arrive systématiquement troisième après l’UMP et le FN.
. Dans ce cas-là (3e position), il faudra, pour qu’il puisse se maintenir au second tour, qu’il obtienne les voix de 12,5 % des électeurs inscrits sur les listes électorales, ce qui, compte tenu de la participation prévisible, suppose de faire au moins 20 % des suffrages exprimés (et même davantage si la participation est aussi faible qu’en 2007).
Dans un cas comme dans l’autre (2e ou 3e), le candidat de gauche, pour mettre toutes les chances de son côté, devra être un candidat d’union. A défaut, le risque est grand de le voir éliminé dès le premier tour, laissant les électeurs maralpins face à un choix qu’ils n’ont eu que trop souvent à faire entre la droite et l’extrême droite.
– Conditions pour l’emporter au second tour
Dans l’hypothèse d’un duel avec le candidat UMP, toute victoire semble exclue. Deux hypothèses demeurent alors.
. Un duel gauche – FN (c’est ainsi qu’André Aschiéri avait été élu député en 1997 dans la 9e circonscription), ce qui suppose une droite divisée éliminée dès le premier tour. Ce cas de figure peut se présenter dans certaines circonscriptions.
. Une triangulaire gauche – droite – FN. Et là encore, ce n’est pas gagné : il faut se souvenir que par le passé, quand il y a eu des triangulaires, elles ont toujours été remportées par la droite. Pour se donner le maximum de chances, la gauche a tout intérêt à présenter des candidats qui apportent un plus par rapport au score de leur propre camp. C’est indispensable face à des candidats de droite qui bénéficient, depuis de nombreuses années, d’une forte implantation sur ces territoires.
Le PS, en tant que parti dominant de la gauche, a donc une double responsabilité : 1) faire l’union en laissant de l’espace aux autres partis de son camp ; 2) présenter des candidats crédibles face à des élus de droite bien implantés.

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