L’étape grecque fut charmante. Mes souvenirs de Thessalonique étaient trop anciens pour que je puisse faire des comparaisons quant à l’évolution de la ville des dernières décennies, ce fut donc une bonne surprise de trouver une cité dynamique en plein essor en l’absence d’une activité touristique envahissante. Le quartier du port notamment, où nous étions installés pour deux jours, est promis à un bel avenir avec quelque chose qui n’est pas loin de ressembler à une réhabilitation de docks.
Mais la bougeotte nous a repris et c’est avec enthousiasme que nous avons abordé la journée d’hier avec la Turquie en ligne de mire. Une fois passée la frontière – ce qui ne fut pas une mince affaire puisque nous y avons passé presque trois heures sans comprendre pourquoi – le paysage s’est profondément transformé : nous sommes passés des vertes montagnes qui s’étaient imposées dans la Macédoine grecque à d’immenses plaines agricoles hélas couvertes, ici aussi, de tournesols brûlés par la sècheresse sur des centaines d’hectares.
Nous avons été rattrapés sur la route par un violent orage (qui avait provoqué un accident spectaculaire) qui eut le bon goût de cesser avant notre arrivée à Edirne. Je n’avais plus vraiment en mémoire ce que j’y avais vu lors d’un précédent passage encore plus ancien que celui de Thessalonique. J’avais seulement le (mauvais) souvenir d’une montée dans un minaret dont j’étais ressortie avec les jambes tétanisées.
Évidemment, il faisait déjà nuit lorsque nous avons trouvé notre hôtel (il faudrait vraiment qu’on arrête de choisir des établissements dans les vieilles villes, ce serait plus simple…) et que nous décidâmes de sortir dîner. Si l’expérience culinaire s’avéra plutôt décevante, l’environnement était très dépaysant dans ce quartier plutôt traditionnel. Pour être franche, je me suis un temps demandé ce que nous étions venus faire ici et cette perplexité ne m’avait pas quittée au moment de m’endormir.
Il ne faut jamais se fier à une première impression (heureusement que je n’ai pas écrit mon billet hier soir). Depuis nous avons passé la journée dans une ville étonnante qui, si elle déborde de mosquées (et d’appels à la prière un peu envahissants des muezzins), est très vivante avec une population à l’allure européenne plutôt jeune – il y a beaucoup d’enfants – malgré la présence incontournable (comme dans les pays des Balkans) des hommes, le plus souvent âgés, semblant rêver assis aux terrasses des cafés.
Edirne est en pleine restauration pour sauvegarder un patrimoine exceptionnel qui ne se limite pas aux mosquées. Il y a notamment un grand nombre de maisons en bois, avec un soubassement de pierre, qui ont bien besoin d’être réhabilitées. Ce que manifestement la municipalité a décidé de faire, vu l’ampleur des travaux un peu partout.
Cerise sur le baklava : nous avons fait une pause cet après-midi à l’ombre réparatrice des arbres dans un café au bord… de la Marytza (Meriç en turc). La Bulgarie n’a pas le monopole du passage de la rivière chantée par notre Sylvie nationale puisqu’elle passe aussi en Grèce et en Turquie. Qu’on se le dise !









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