Le 10 janvier, nous présentions avec Patrick Mottard nos voeux. L’occasion incontournable de partager la traditionnelle galette. Mais avant, nous avons dit quelques mots. Pour ma part, je me suis concentrée sur la politique municipale niçoise et métropolitaine. Voici la première partie de mon intervention.
Pour une élue, le rendez-vous des vœux est avant tout l’occasion de faire le point sur notre activité d’une façon globale. Un petit bilan et un peu de perspectives.
Avec ma double casquette de conseillère municipale et de conseillère métropolitaine, ce qui est vraiment marquant cette année, si je regarde dans le rétroviseur, c’est l’aggravation d’un déficit démocratique que je dénonce depuis un certain temps déjà mais qui, là, devient insupportable.
En effet, les compétences de la Ville de Nice sont de plus en plus « exfiltrées » vers la Métropole. Dernier en date, il y a quelques semaines, l’Office du tourisme qui est devenu métropolitain (il s’agissait là, comme c’est souvent le cas d’ailleurs, de l’application d’une mesure nationale). En soi, ce n’est pas forcément une mauvaise chose que de mutualiser des activités municipales dans un pays qui a le record du monde du nombre de communes. Mais en fait, ce transfert aboutit à un véritable déni de démocratie.
Si, au Conseil municipal de Nice, les dossiers sont débattus par des élus qui doivent leur légitimité à une élection directe, ces dossiers sont de moins en moins importants. Par contre, à la Métropole où sont présentés les dossiers majeurs liés à l’aménagement, aux transports, au développement économique, à l’environnement, au logement (j’en passe et des meilleures), le Conseil est une chambre d’enregistrement (sans parler des réunions de Bureau, non publiques) de décisions prises par une technocratie au service de maires caporalisés par Christian Estrosi. Nous sommes une poignée d’élus, tous niçois, à essayer de faire vivre le débat démocratique mais c’est très difficile face à une majorité regroupant aussi bien les maires LR que les maires communistes.
Si au niveau national une réforme n’est pas entreprise pour que les élus communautaires soient vraiment des élus au suffrage universel direct, c’est la fin programmée de la démocratie locale. Surtout quand, comme le Maire de Nice-Président de la Métropole, on est un spécialiste de l’enfumage. Cette année, il s’est surpassé en créant un impôt foncier à un taux de 6,4% à la Métropole avant d’accorder une petite ristourne comme maire de Nice. Du coup, les habitants de notre ville arrivent dans tous les classements nationaux en première position pour l’augmentation de la taxe foncière en 2018 (20%, une paille !). Pourtant, le maire ne cesse de se vanter d’avoir baissé les impôts… De qui se moque-t-on ? De qui se moque-t-il ? Christian Estrosi c’est le Dr Jekyll à la Ville et Mister Hyde à la Métropole ! Mais il est vrai, comme je le rappelais précédemment, qu’on vote pour le Maire et pas pour le Président de la Métropole…
Autre problème de démocratie, et là le Maire de Nice est en parfaite harmonie avec le Président de Nice Côte d’Azur : une action politique qui privilégie systématiquement la communication par rapport au fond et au débat. Les plans et différentes mesures sont ainsi fréquemment annoncés à la presse avant les votes en Conseil. Cela n’émeut pas beaucoup la majorité godillot. Par contre, pour nous, opposants pourtant responsables et constructifs, c’est tout simplement insupportable. Sans compter qu’on ne cesse d’apporter des modifications aux dates de réunion des conseils et des différentes instances auxquelles nous participons. Ainsi, fin décembre, était convoqué le Conseil d’administration de la Régie Parc d’Azur dont je fais partie. Quelques jours avant la date prévue celle-ci est changée. Le jour venu je me présente à l’heure (14 h). Avant que notre réunion ne commence – en retard – j’apprends qu’il y aura une suspension de séance à 14 h 20 pour que les élus de la majorité puissent se rendre à une inauguration et, comme je m’inquiétais de la durée de cette suspension, on m’a rassurée en me disant que ce ne serait pas long car de toute façon, nous devions terminer à 15 h puisqu’une autre réunion devait avoir lieu à cette heure-là dans la même salle. Excédée, j’ai pris mes cliques et mes claques et je suis partie : comment pouvait-on, en quelques minutes, expédier une réunion qui contenait une dizaine de délibérations dont l’une était consacrée au Budget primitif de la Régie des parcs de stationnement ???
(À suivre)
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