Samedi dernier, ce fut une double première pour moi en mairie de Nice. D’une part, je célébrais deux mariages, d’autre part, je mariais deux amis dans des conditions bien particulières.
Le second mariage, chronologiquement parlant, était celui d’Hélène, une de mes anciennes étudiantes en droit, dont je connaissais bien par ailleurs la maman que j’avais eu l’occasion de rencontrer dans le cadre de mon mandat de conseillère générale de ce qui était alors le 7e canton (Cimiez, Rimiez, Gairaut) de 2005 à 2011. Elle épousait Frédéric, un vrai globe-trotter professionnel, et les deux jeunes gens me semblent bien partis pour une vie radieuse. Et c’est ainsi que j’ai pu terminer le discours préparé à leur intention :
« Je me suis rappelée la chanson – la belle chanson – d’Elisa Tovati qui, un peu par hasard, fut le fond sonore de votre premier engagement, en 2011. Eh bien, cette chanson dit tout : à l’avenir, écoutez-la attentivement.
Un mariage, un couple (ça c’est moi qui l’ajoute)
Il lui faut du temps
Des insomnies
Des engueulades
Des retrouvailles à la bougie.
Il lui faut du vent,
Un peu de pluie
De longues balades.
Un mariage, un couple
Il lui faut aussi
Un jean usé que l’on partage
Deux trois secrets d’enfants pas sages
Il lui faut l’envie
De rendez-vous
Un très grand lit
Sans rien autour.
Hélène, Frédéric, je vous souhaite ces longues balades, ce jean usé, les secrets d’enfants pas sages, les rendez-vous et le très grand lit sans rien autour.
Bon voyage ! »
L’autre mariage, concernait deux amis proches, Joëlle Vacca et Gérard Corboli, des amis rencontrés séparément il y a bien longtemps dans le cadre de l’action politique (et qui pourtant le sont restés !). Ce qui m’a permis de commencer mon discours ainsi :
« S’il m’est déjà arrivé de marier un ami ou une amie, je n’avais, jusqu’à aujourd’hui, jamais marié un ami et une amie ensemble. Je me trouve donc vis-à-vis de vous dans une situation bien singulière : je vous connais tous les deux depuis plus longtemps que vous ne vous connaissez l’un l’autre. J’ai ainsi pu apprécier les personnes ô combien attachantes que vous êtes individuellement, avant de m’enthousiasmer pour le couple que vous formez aujourd’hui ».
Autre particularisme de la cérémonie : Joëlle, aux origines sardes revendiquées, avait souhaité que son cousin Sergio, maire en Sardaigne, puisse symboliquement procéder au mariage en Italien. C’est ainsi qu’avant l’échange officiel des consentements, en français, ces derniers furent amicalement recueillis par mon collègue sarde. Tout se passa très bien, sous les couleurs européennes de l’Italie et de la France, avec une assistance émue et des mariés visiblement heureux de s’engager.
Pour rester dans l’ambiance et connaissant le goût de Joëlle pour les Murales, des peintures murales nées dans les années 1960 que l’on retrouve dans de nombreuses localités de Sardaigne et qui, après avoir dénoncé à l’origine la disparition du monde rural sarde (Padre padrone ?), se sont universalisées pour devenir un appel à la solidarité avec les peuples opprimés, je pouvais terminer ainsi mon discours :
« Joëlle, Gérard, votre mariage je ne l’imagine pas replié sur lui-même, égoïste, avec des rêves tout petits. Je l’imagine plutôt comme une promenade joyeuse au milieu de vos Murales intimes qui conjugueront votre bonheur de couple avec cette ouverture au monde et à la justice qui vous va si bien. Bonne balade à tous les deux ! »
Si on pouvait clore là la cérémonie, la journée était loin d’être terminée. Après l’apéritif pris en face de l’Hôtel de Ville, une délicieuse soirée nous attendait à Castagniers pour une petite fête ressemblant si bien aux mariés du jour : gaie et chaleureuse.
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