Deux jours avant notre retour avait lieu le terrible attentat de Barcelone. Difficile dans ces conditions de faire comme s’il ne s’était rien passé. J’ai donc eu bien du mal à reprendre mes comptes rendus de voyage. Il me fallait pourtant boucler cet épisode estival et j’ai décidé de le faire en ajoutant quelques observations à celles que j’avais déjà eu l’occasion d’exprimer, illustrées de photos inédites.
Avant toute chose, je tiens à remercier celles et ceux qui m’ont fait l’amabilité de me suivre sur les routes scandinaves. C’est un véritable bonheur que d’avoir partagé ces moments avec vous.
Je crois que je vous avais laissés à Jokkmokk, en Suède. Nous avons pu nous promener dans le parc bordant le joli lac qui faisait face à notre hôtel, un parc agrémenté de quelques sculptures où j’ai partagé un repas avec des convives inédits après avoir dîné d’un ragoût de renne – beaucoup moins symbolique celui-là. C’est aussi l’endroit où Patrick a sympathisé avec un chien de traîneau pourtant très peu amène à mon endroit.
Notre avancée vers la Norvège nous a conduits à l’étrange ville minière de Kiruna (voir sur le blog de Patrick un billet que je partage volontiers). Le ciel, bien sombre ce jour-là, ajoutait quelque peu à la détresse du lieu et la pluie qui s’est mise à tomber nous a fait pousser la porte d’un pub où mon compagnon s’est initié – sans grand succès – à la langue suédoise. Il faut dire qu’elle est bien compliquée pour nous, comme l’ensemble des langues scandinaves, et qu’il n’avait pas forcément choisi le livre adéquat dans les rayonnages remplis d’ouvrages de l’établissement… Je vous laisse en juger !
La plus belle route suédoise est la dernière que nous avons empruntée avant de quitter le pays.
Avec Narvik, première étape norvégienne, nous sommes entrés de plein pied dans une région où les souvenirs de la 2e guerre mondiale sont forcément très présents. Mais Narvik est surtout un port par lequel transite le minerai de fer en provenance pour l’essentiel de Kiruna, port qui présente l’intérêt d’être libre de glace toute l’année.
Pendant les jours qui ont suivi, nous avons continué à nous arrêter dans des ports agréables tels que Tromsö. Force est cependant de constater le goût architectural assez surprenant des Norvégiens s’agissant de la construction ou de l’habillage de certains bâtiments (qu’ils semblent partager d’ailleurs avec l’ensemble des Scandinaves…) comme on peut le voir sur la troisième photo ci-dessous.
À Hammerfest, le principal intérêt touristique est censé être la borne du point le plus au nord de l’arc géodésique de Struve (la plus longue mesure exacte d’un segment de méridien) qu’on a eu pourtant bien du mal à trouver. Je vous renvoie à Wikipedia pour savoir plus précisément de quoi il retourne : je n’y ai pas compris grand-chose, sinon que j’ai constaté avec une certaine fierté que j’étais déjà allée dans la plupart des lieux figurant à proximité de cet arc qui traverse dix pays (Helsinki, Tartu en Estonie, Vilnius, la capitale de la Lituanie, Minsk en Biélorussie – et objet d’une « travel anecdote » mottardienne pas vraiment à mon avantage… – Chisinau, la capitale moldave…).
Après, ce fut le cap Nord. J’ai déjà eu l’opportunité de vous en parler, alors simplement quelques photos pour témoigner de la paix des lieux, malgré les touristes, dès qu’on s’éloigne un peu et de la forte présence de nos amis les rennes. Nous n’avons pu résister à l’envie de laisser une trace de notre passage en réalisant une toute petite pyramide de pierres, loin du site où une telle pratique est vivement déconseillée (il y en aurait trop).
Pendant notre séjour dans l’île (désormais reliée au continent par un pont et un tunnel sous la mer), nous avions loué un chalet à proximité du gros village de pêcheurs de Skarsvag où le poisson sèche sur des cadres triangulaires en bois (le stockfisch n’est pas qu’une spécialité niçoise !) et où les touristes ne se rendent guère…
Après, il a fallu, non sans regrets, entamer la descente vers le Sud. Cela m’a fait réaliser que nous étions plus proches de la fin de notre voyage que de son début. Mais heureusement, il nous restait plein de choses à voir. En effet, plutôt que de prendre le même chemin qu’à l’aller (Suède, Allemagne) avec ses routes un peu fastidieuses, nous avons décidé sur un coup de tête de changer d’itinéraire et de rentrer par la Finlande, les pays baltes et la Pologne. Si ce choix fut judicieux quant aux étapes qu’il nous aura permis de faire, il le fut moins concernant les difficultés de la circulation : entre les travaux et les accidents (dans les pays baltes et en Pologne, la citoyenneté au volant n’est pas vraiment la même que dans les pays scandinaves…), cela nous a pris plus de temps que prévu… et le temps nous était compté.
En Finlande, ce fut la longue et belle traversée au milieu des forêts et des lacs, et de ces fleurs blanches qui ressemblent à du coton…
… avec des étapes à Inari dans un agréable hôtel tenu par des Samis, très présents dans la ville (voir le blog de Patrick) mais, en même temps, très peu identifiables, au bord d’une rivière magnifique (il y avait d’ailleurs dans l’hôtel un écran sur lequel on pouvait voir en direct le ballet des poissons – abondants – dans l’eau de la rivière), et à Rovaniemi, LA ville du père Noël… mais aussi des trolls et autres elfes, et capitale de la Laponie finlandaise.
Notre dernière étape finlandaise fut pour Jyväskylä, où nous avons dû rentrer précipitamment de notre restau italien – un des rares établissements ouverts en ce dimanche soir – sous une pluie battante. Ce qui n’empêcha en rien Gump de se faire une petite sortie le lendemain matin…
Nous avons décidé de ne pas nous arrêter à Helsinki (je n’étais pas pressée de retrouver les grandes villes). Nous nous sommes donc contentés d’y prendre le ferry pour passer la nuit en Estonie.
Le retour à Tallinn, sept ans après notre précédente visite m’a enchantée (voir mon précédent billet). Après un petit arrêt au bord de la Baltique en Lettonie, c’est à Vilnius que nous avons posé nos valises pour la nuit, en retrouvant les mêmes sensations dans la capitale lituanienne qu’à Tallinn. Un brin de nostalgie aidant, nous sommes retournés devant notre ancien hôtel d’il y a sept ans. Nous avons en prime découvert une spécialité culinaire nationale dont j’ai oublié le nom – grosse pomme de terre farcie à la consistance surprenante que nous avons illico affublée du surnom de « gros gnocchi » – sur laquelle nous avons porté un jugement contrasté…
La journée de traversée de la Pologne fut assez fatigante à cause des nombreux travaux mais notre arrêt du soir nous a bien récompensés. C’est un peu au hasard que nous avions choisi Łódź, la troisième ville de Pologne, rarement signalée sur les guides touristiques. Cette ville qui a beaucoup souffert pendant la 2e guerre mondiale était au début du 20e siècle le plus important centre textile d’Europe. Elle n’a pas échappé à la crise mais une très belle réhabilitation des anciennes usines a donné lieu à la création d’un centre culturel et de loisirs magnifique, Manufaktura. C’est une coïncidence qui nous a menés là, notre hôtel étant partie prenante de cet aménagement du quartier.
Une dernière étape en Allemagne, un passage à Chamonix pour aller chercher Edith, ma belle-mère, dont le séjour prenait fin, et c’était le retour à Nice… et les images en boucle de Barcelone, Barcelone où nous séjournons souvent, où nous étions encore avec des amis en février dernier. Y en a marre…
Pour en terminer avec ce beau voyage, il me restera à vous citer, en vrac, un certain nombre de petites choses que nous avons pu noter. Ce sera pour un jour prochain car j’ai déjà été bien longue et la lecture de ce billet a pu vous sembler quelque peu fastidieuse. Il faut m’en excuser : c’est que ce que j’écris sur ce blog concernant nos déplacements fait aussi office pour moi de carnets de voyage que j’ouvre à l’occasion, quand le besoin de m’évader me prend.
Merci à vous.
..et durant ce périple septentrional. …quelques petites anecdotes croustillantes ? 😈
À Vilnius, vous avez eu raison de goûter le plat national qui s’appelle « cepelinai ». Le Petit Futé précise qu’il s’agit d’une boulette gélatineuse de purée de pommes de terre cuites à la vapeur, fourrée à la viande et accompagnée d’une sauce à base d’oignons et de lardons. Parfois, les « cepelinai » sont fourrés au fromage ou aux champignons et servis avec de la crème.
C’est également un plaisir d’avoir suivi votre périple.
C’est bien ça !
Excellent ! Une fin de voyage qui donne faim de voyage !