Wonderstruck, Todd Haynes (USA)
Un enfant effrayé court dans une forêt enneigée poursuivi par un loup. Son T-shirt orange est la seule tache qui ressort dans cet univers noir et blanc. L’enfant se réveille en criant dans sa chambre : il vient de faire un cauchemar. Un placard nous apprend que nous sommes en 1977, dans le Minnesota.
Le film nous permettra d’évoluer tour à tour dans l’univers de cette année-là ainsi que dans celui de 1927 qui voit se dérouler une histoire parallèle. La reconstitution des décors de ces deux époques est sans doute la plus grande réussite du film.
Voir la critique sur le blog de Patrick Mottard.
Faute d’amour (Nelyubov), Andrey Zvyagintsev (Russie)
Le film s’ouvre avec un gros plan sur un arbre aux branches nues sur fond de ciel blanc. La musique inquiétante et assourdissante s’interrompt brutalement. Le plan s’élargit : nous sommes dans un parc enneigé, les arbres se reflètent dans l’eau d’un lac où passent des canards. Sur le plan suivant, on découvre un bâtiment qui doit dater de l’époque soviétique avec un drapeau russe sur la façade. Progressivement des adolescents en sortent, de plus en plus nombreux. Parmi eux, un jeune garçon s’éloigne, seul. Vêtu d’un anorak rouge, il porte un bonnet noir. Il traverse le parc.
L’ambiance est glaciale et pas seulement à cause de la neige. Le film s’annonce dur. Il tiendra ses promesses…
PRIX DU JURY (ajouté le 28/05)
Voir la critique sur le blog de Patrick Mottard.
Jupiter’s moon, Kornél Mundruczo (Hongrie)
Un texte défile sur l’écran qui évoque les soixante-sept lunes de Jupiter parmi lesquelles Europe.
Le film s’ouvre sur des caisses dans lesquelles sont entassées des poules qu’on devine à travers des barreaux. À côté, des migrants épuisés. Ils sont dans un camion qui roule dans la nuit. Personne ne parle, mais il y a beaucoup de bruit : le caquètement des poules, les pleurs d’une enfant… Un homme passe son bras sur les épaules d’un plus jeune et le serre contre lui. On devine qu’il s’agit de son fils et qu’il veut le rassurer. Le camion freine brutalement. On retrouve les passagers avançant rapidement dans une forêt telles des ombres ombres dans le brouillard.
Cette scène d’un grand réalisme comme celles, dramatiques, qui suivront, ne nous prépare pas à ce que sera finalement ce film, une fable sur les dérives autoritaires de notre époque dans une Hongrie qu’on n’a guère envie de connaître.
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