Jeudi dernier, je recevais, à l’occasion de ma permanence municipale, une représentante des habitants du bâtiment de l’Artistique 27, boulevard Dubouchage, bâtiment qui abrite par ailleurs le Théâtre de la Photographie et de l’Image. Celle-ci me faisait part de leurs inquiétudes suite à un certain nombre de désordres constatés dans leur bel immeuble en début de semaine, alors que le tunnelier de la ligne 2 du tram (engin qui creuse le tunnel pour le passage en souterrain) avait dépassé la future station du square Durandy et venait de passer à proximité pour rejoindre l’avenue Jean Médecin puis le boulevard Victor Hugo.
C’est ainsi que des fissures importantes avaient pu être constatées tant sur la façade de l’immeuble que sur le côté donnant sur la rue Alberti, qu’il en allait de même à l’intérieur de certains appartements et qu’on avait du mal à ouvrir des portes palières, signes d’un mouvement des murs. Leur syndic avait fait poser des « pansements » sur les failles pour pouvoir suivre leur évolution éventuelle et un huissier s’était rendu sur les lieux (il n’avait pas été autorisé à pénétrer à l’intérieur du TPI). Par ailleurs, le personnel travaillant sur le chantier avait étayé les palmiers se trouvant devant l’immeuble, autre signe qui ne pouvait manquer d’interpeller les riverains. Ces derniers ayant les plus grandes difficultés à obtenir des informations de la part de l’administration métropolitaine et s’inquiétant à juste titre pour l’avenir, mon interlocutrice me demandait si je pouvais essayer d’en apprendre davantage et d’informer les médias de la situation.
Ayant essayé en vain d’obtenir des informations auprès de « la mission tramway » (personne ne semblait au courant de quoi que ce soit…) et après une visite sur les lieux, je décidais d’alerter le maire de Nice en lui faisant parvenir un courrier dès le vendredi soir (voir la lettre ci-dessous) et j’en informais la presse. Monsieur Pradal fut beaucoup plus réactif puisque le lendemain à la première heure son directeur de cabinet me téléphonait : les dégradations étaient bien réelles et des recherches étaient en cours pour en connaître l’origine exacte. Selon lui, c’était la première fois que le passage du tunnelier aurait de telles conséquences aux abords du chantier. Il m’a fait part de son étonnement dans la mesure où le tunnel passait sous le boulevard Dubouchage et était donc relativement éloigné des habitations (le trottoir est assez large sur le boulevard). Cette dernière affirmation n’était pas tout à fait exacte dans la mesure où, d’après le tracé du plan de la ligne 2 (affiché dans les points Infotram), le tunnel venant du square Durandy passe sous l’hôtel Ellington voisin (où des désordres ont également été constatés) et se trouve encore très proche des habitations au niveau du n° 27 du boulevard.
Le dimanche en soirée, j’étais à nouveau contactée par les habitants qui m’apprenaient que vers 20 heures une eau chargée de boue grise était remontée du sous-sol du trottoir créant une vaste flaque devant le TPI (voir la photo ci-dessus). Ce mercredi, après une longue journée de cours à la fac, j’avais donc rendez-vous avec eux et une journaliste de Nice-Matin pour faire le point sur la situation. Et ce n’était guère brillant : de nouvelles fissures ont pu être constatées et l’inquiétude monte dans la mesure où les informations qui leur sont données sont plus que parcellaires. Il faudrait que les responsables de la Ville et de la Métropole fassent preuve d’un minimum de transparence (ce que réclament les habitants) et, qu’à tout le moins, les travaux soient suspendus en attendant les résultats de l’enquête menée. Mon collègue Marc Concas, dont le cabinet est tout proche, nous a rejoints et a rappelé le recours qu’il avait intenté contre la ligne 2 du tram suite aux risques prévisibles que ferait courir le chantier aux bâtiments de la ville situés sur le parcours. Ce recours n’avait pas été couronné de succès. Aujourd’hui, on pourrait se demander légitimement pourquoi…
[…] Sa mobilisation a permis (un peu) plus de transparence sur la réalisation des travaux suite aux différents désordres qui ont pu être relevés sur le chantier et dont ont eu à se plaindre les […]