6 août 2016
Nous avons quitté il y a trois jours la North West Coastal Highway (route n° 1) pour pénétrer encore plus dans le bush par la route 136 qui doit nous conduire en pays minier, la région du Pilbara.
Après quelques balades dans le Karijini National Park (Luc et Patrick en ont profité pour se baigner sous une cascade dans la Dales Gorge), nous avons rejoint la Great Northern Highway qui nous a permis de retrouver la côte à Port Hedland. Nous avons fait ces 300 kilomètres avec pour seule compagnie celle des road trains à quatre remorques (60 mètres !) remplis du fer qui sera embarqué sur des minéraliers. Pourtant une grande partie du minerai arrive au port par des convois ferroviaires qui n’en finissent plus (des centaines de wagons remplis de fer). D’ailleurs, pour pouvoir les regarder passer dans des conditions confortables, les autorités de Port Hedland ont aménagé un espace avec toutes les commodités : bancs, table et l’incontournable matériel pour BBQ. Ce dernier est omniprésent en Australie : quand vous arrivez quelque part, parfois même dans les endroits les plus reculés, vous trouvez de quoi faire griller votre steak : il suffit d’aller chercher du bois alentours pour faire le feu. Heureusement, notre route n’a pas croisé celle d’un train à l’un des nombreux passages à niveau autour de la ville : on y serait encore !
À l’exception de cette spécificité, Port Hedland ne présente qu’un intérêt relatif. Nous avons cependant pu nous poser dans un camping à peu près correctement entretenu et aménagé (avec soi-disant du wifi…). Les autres campings que nous avons fréquentés jusque-là ne péchaient pas par excès de coquetterie. On y trouve des tas de machines, de constructions ou d’objets, si possible rouillés, ne servant plus à rien auxquels on laisse finir leur vie sur place. Il faut dire qu’on ne voit pas trop où on pourrait les mettre : en Australie Occidentale, la plupart des endroits où on peut s’arrêter pour dormir se trouvent dans des roadhouses, des établissements qui fleurissent tous les 2 ou 300 kilomètres au bord de la route avec station service, mini restauration (quelques pies à la viande, des boissons fraîches…), et (parfois) camping. C’est la seule vie que l’on rencontre sur ces routes : un univers parfois digne de Mad Max !
C’est pourquoi nous préférons, quand c’est possible, faire du camping sauvage comme au bord de la Yannarie river, une rivière sans eau (voir sur le blog de Patrick, Le bush australien et Crocodile Gumpee). C’est là que Luc, ressemblant de plus en plus à MacGyver, a réussi à faire griller notre repas du soir sur une pierre préalablement chauffée dans un feu de bois d’eucalyptus (nous sommes beaucoup moins bien équipés que les Australiens que nous croisons sur la route). La soirée s’est terminée en écoutant de la musique et devisant autour du feu. Quand il a fini par s’éteindre, la nuit sans lune, même sous un ciel parsemé d’étoiles, étant particulièrement noire, nous avons allumé les phares d’un van. Sans doute trop longtemps : le lendemain, la batterie était à plat…
Batterie à plat…Je reconnais là votre sens pratique. Je suis certain que Luc avait la solution quelque part dans son van.
Bien vu : il avait des pinces…
De vrais aventuriers et la chance d’avoir Luc pour la cuisine !