Les dernières corrections sont terminées : je suis fin prête pour les délibérations qui se tiendront la semaine prochaine. Ce soir, je n’ai pas manqué le rendez-vous du vendredi à notre permanence de l’avenue Cyrille Besset où j’ai pu faire le point sur les dossiers en cours avec Fabien, le collaborateur de notre groupe « Radical et divers gauche » au Conseil municipal après avoir participé à un débat animé sur le projet de loi El Khomri et l’opportunité du recours à l’article 49.3 de la Constitution. Je peux donc en toute bonne conscience poursuivre les projections cannoises. Après les premières scènes des films d’hier, voici celles des films du jour… en attendant demain.
Ma Loute
Gros plan sur des moules agglutinées sur des rochers. Des mains les ramassent. Le plan s’élargit et on découvre progressivement les six membres d’une famille comprenant trois enfants et un jeune homme. Tous s’attellent à la tâche. Une fois leurs sacs pleins, ils les embarquent sur un charreton qu’ils poussent dans les dunes de cette plage du Nord. Ils sont assez bruts de décoffrage, plus « Affreux, sales et méchants » que « Petite maison dans la prairie ». Une automobile les croise remplie de personnages exubérants, de femmes et de jeunes filles aux robes longues et chapeaux enrubannés. Nés de l’imagination de Bruno Dumont, les destins de ces Groseille et Le Quesnoy du début du 20e siècle vont se confondre pour le meilleur et surtout pour le pire.
I, Daniel Blake
L’écran est noir et le restera pendant toute la séquence. Une voix de femme interroge manifestement sur la base d’un questionnaire de santé. Une voix d’homme lui répond, de plus en plus impatiemment, car ces questions n’ont rien à voir avec les ennuis de santé qui l’ont conduit à faire une demande d’aide sociale, les médecins ayant décidé qu’il ne pouvait plus travailler sans mettre sa vie en péril. Il est cardiaque et le questionnaire type est complètement à côté de la plaque. Il finira par la remarque suivante (je cite en substance) : « c’est au cœur que j’ai des problèmes, et vous m’interrogez sur mon cul qui lui se porte comme un charme ! » L’écran noir laisse la place à un gros plan sur un homme proche de la soixantaine. Lui, c’est Daniel Blake (le héros du dernier film de Ken Loach) et ses ennuis avec l’administration ne font que commencer.
Votre commentaire