Je n’ai jamais été une militante acharnée de la parité en politique pour la simple raison que je n’ai jamais eu le sentiment qu’être une femme ait été à l’origine d’une quelconque discrimination, me concernant du moins. Tout au plus, y a-t-il pu avoir quelques sourires entendus et pas toujours bienveillants, de ceux que ça arrangeait de faire semblant de croire que je n’étais « que » la femme de… Et finalement, ils n’étaient pas si nombreux que ça. Sans doute suis-je assez sûre de moi pour n’avoir jamais développé un quelconque complexe de ce point de vue.
Force est pourtant de constater que l’émergence des femmes en politique est encore loin d’être une évidence dans les mentalités. Nous venons d’en avoir spectaculairement la preuve avec l’élection des président(e)s des conseils départementaux. Seulement dix femmes pour 98 conseils, c’est peu (une prime toutefois pour la région du Languedoc-Roussillon qui compte deux femmes présidentes pour 5 départements, en Lozère et dans les Pyrénées-Orientales).
Il est vrai qu’il y a toujours de bonnes raisons pour désigner un homme, notamment celle présentée comme ayant la force de l’évidence, tirée de l’expérience de celui qui était là avant. Certes… Autant je peux comprendre que les partis politiques puissent avoir des réticences quand il s’agit de présenter des candidats moins connus (et donc des candidates) que les élus sortants et ayant peut-être moins de chances de l’emporter, autant la désignation du responsable d’une assemblée dont les votes sont en général bien maîtrisés emporte peu ma conviction.
Quand il s’agit d’une élection, l’exigence de la loi est indispensable pour mettre tout le monde au même niveau. Et, grâce à elle, des femmes ont enfin pu émerger dans les conseils municipaux, les conseils régionaux, au Sénat. Quand on a affaire à un scrutin majoritaire, la parité est plus difficile à mettre en œuvre et les seules sanctions possibles sont financières, ce qui émeut assez peu les grands partis politiques. Preuve en est que le nombre de femmes à l’Assemblée Nationale dépasse à peine le quart de l’ensemble des députés. Quant aux conseils généraux défunts, ils étaient la lanterne rouge de la parité avec seulement 13,9% de conseillères. La loi qui les a remplacés par les conseils départementaux a peut-être des défauts mais, avec l’élection de binômes, elle a permis la parité dans ces assemblées.
On ne sait quel sera l’avenir des conseils départementaux (vont-ils perdurer au-delà de 2020 ?), mais nous ne sommes pas près de voir à leur tête autant de femmes que d’hommes. C’est en tout cas l’enseignement qu’on peut tirer quand on constate que seulement 16% des maires sont des femmes et qu’une seule femme sur 22 est présidente de région. Elles doivent pourtant avoir acquis une certaine expérience depuis…
Alors, et pour en revenir à mon propos de départ, même si je n’ai pas été une grande combattante de la parité en politique, je ne peux que constater que la loi a été une composante indispensable pour faire progresser concrètement les revendications des femmes. Ce déterminisme législatif, même si on peut le regretter, a permis de corriger les déséquilibres économiques, culturels et sociaux.
Manifestement, l’égalité entre les sexes est loin d’être entrée dans les mœurs, surtout dans celles des hommes politiques… Ce ne sera qu’à ce moment-là que la loi deviendra inutile. Cessante causa legis, cessat lex (ça c’est pour ma copine Delphine).
Non seulement l’égalité des sexes n’est pas entrée dans les mœurs mais, à certains égards, cela régresse.
Il ne faut pas se relâcher… 😦
D’ou l’utilité de maintenir l’enseignement du latin au collège et au lycée ! Au moins pour comprendre le titre de ton article ! Carpe diem
Oh que oui! C’est tellement plus tranchant et mieux balancé que l’équivalent en français… Pourtant, que j’aime le français! Mais le latin s’impose vraiment dans certains « cas » -voui, il y a un jeu de mots mais très subtil…Trop?! Bon, bon, je vais bêler ailleurs 😉
A moi, le sang me bout dans les veines, quand j’entends ces messieurs justifier le choix d’un candidat et pas d’une candidate…
Mais « à (les) regarder (et à les entendre), ils s’habitueront. »
(Dis Dominique, tu sais que c’est mon truc ? Pas un cours sans que je place du latin ou du grec, quel que soit le niveau, quel que soit le public..Petit acte de résistance….)
Et il faudrait commencer par s’occuper des affligeants stéréotypes de bonne ménagère – bonne mère – bonne épouse, bref bonne à tout faire véhiculés à longueur de journée dans la publicité, notamment à la télé. Mais là, on s’attaquerait au noyau dur du système mercantile. Ne comptons pas, pour cela, sur ceux qui en profitent aussi…