C’est sans doute l’une des plus belles routes des Etats-Unis, et l’une des rares qui flirte souvent avec la mer. Surtout au sud de Monterey, où nous avons passé la nuit après avoir quitté San Francisco.
Les souvenirs que j’avais de la route n° 1, la Highway 1, sont anciens. Ils remontent à mon premier voyage sur la côte Ouest en compagnie d’Edith et René, les parents de Patrick, et ils ont gardé une assez grande précision.
Aujourd’hui comme hier, j’appréhende la région de Monterey à travers les personnages de Steinbeck qui hantent encore les rues de la petite cité, notamment dans le quartier de Cannery Row. Ce n’est manifestement pas le cas de la plupart des touristes faisant la queue pour pénétrer dans l’aquarium (très réputé, il faut bien dire) qui passent, sans lui jeter le moindre regard, devant la maison-laboratoire de Doc. Pourtant la ville s’est enfin décidée à rendre hommage à l’oeuvre du prix Nobel en érigeant un monument où se côtoient les principales figures de Rue de la sardine et Tendre jeudi.
Malgré quelques inévitables évolutions (progrès ?), Monterey n’a pas fondamentalement changé depuis 1979 (les amateurs nostalgiques du JWE peuvent aller faire un petit tour par là) et c’est avec une certaine satisfaction que j’y ai retrouvé mes marques, car, si j’aime découvrir de nouveaux horizons, j’adore le sentiment d’être lié à un lieu que j’ai déjà visité : c’est un peu chez moi.
Après quelques miles d’une jolie scenic route (Pacific Grove) où de drôles d’oiseaux massés sur les rochers constituent l’attraction principale, on arrive à Carmel. Carmel-by-the-Sea et ses galeries d’art, ses luxueuses villas d’un goût parfois incertain (mais ne dit-on pas que tous les goûts sont dans la nature ? peut-être dans la culture aussi…), son écrin de verdure dominé par des grands pins, ses petites plages de sable blanc au milieu des rochers, ses surfeurs, ses touristes plutôt BCBG.
Même si ces derniers ne sont pas vraiment envahissants, c’est avec plaisir qu’on reprend la Highway 1, une route sauvage qui longe une mer tantôt bleue, tantôt grise (le plus souvent), selon que le soleil perce ou pas, mais toujours avec beaucoup de brume qui donne à l’ensemble un aspect ouaté l’empêchant – mais est-ce vraiment un mal ? – d’être trop grandiose. On cherche des baleines, on en voit une ou deux au loin. On rencontre surtout ces disgracieux éléphants de mer qui, pour un peu, lorsqu’ils se déplacent dans le sable, me feraient penser aux vers de Dune !
C’est beau, relativement tranquille. D’où vient alors ce léger sentiment de déception dont je ne peux me défaire ? Sans doute de la manière dont on «fait» cette route, appelée aussi la Pacific Coast Highway. On ne peut s’arrêter qu’aux emplacements prévus pour ça (il y en a beaucoup et ils permettent de découvrir de larges panoramas). Comme tout le monde, on regarde, on prend sa photo (on se contente de regarder si on a oublié de recharger la batterie de son appareil…), on remonte dans sa voiture, jusqu’au prochain emplacement. Au début, on s’arrête de partout, puis peu à peu, on «oublie» quelques view points. Le côté programmé de la chose me gêne, il manque une atmosphère. Il est aussi probable que ma cheville et son attelle n’arrangent rien.
En passant plus loin par Santa Barbara (mais où est donc passée Pamela Anderson ?), Malibu (où Patrick ne pourra résister à l’appel de la mer), Santa Monica, Long Beach, Newport beach, la route nous conduit, sous la pluie (bonjour la Californie !) et au ralenti vu la circulation, presque jusqu’à San Diego.
Le ciel est devenu plus clément, la température plus conforme «aux normales saisonnières». Demain est un autre jour.
J’aime, mais dis donc il y a un air de fond dans le style blues Californien ou un moment de la série Ça te Barbera!
Évidemment en Bourgogne nous ne connaissons pas ou peu cette nostalgie. Nous vous observons tous deux derrière nos machines, il te faut t’atteller à … vaincre le côté obscur de la Force…. 🙂 Bises de la fin d’après midi à la calme matinée!
Alain, on est prié de ne pas se moquer 😉
Jolies les fotos des animaux sauvages, pas de lapins en alu dans le secteur ?Mauvaise blague, j’espère que tu ne souffres pas trop pour marcher.
Noooon ! Pas de lapins du tout. Et je préfère te prévenir, mon sens de l’humour s’est un peu émoussé ces temps-ci 😉
Pamela Anderson à Malibu, mais pas à Santa Barbara, semble-t-il.
Damned, en effet ! C’est donc pour cela que je ne l’ai pas rencontrée !
Tenter de rencontrer Pamela ailleurs qu’à Malibu çà te barbera… Bon, je vais pas tarder à sortir!
Belles photos, toujours.
J’ai toujours été admiratif, fasciné et intrigué par les voyageurs organisés. Nous avons un couple d’amis dont le mari orchestre les vacances comme son job de comptable, et tout est au quart d’heure et au km près…
Bon, pour moi cette démarche c’est mission impossible et en voyage, je frise l’allergie à savoir la veille où je serai le lendemain. Je suis plutôt du genre « blowing in the wind »… De plus, savoir que j’ai un train à prendre me stress 24h à l’avance et me perturbe le sommeil.
Sinon, à me lancer dans l’imprévu, je passe certainement à côté de ce qui est inscrit dans le guide du routard, mais ainsi, je découvre ce qui est noté nulle part. Bref, pour le voyage, j’ai toute une éducation à faire!
Un peu d’organisation c’est pas mal. Mais point trop n’en faut. C’est pour ça que nous aimons bien voyager en voiture. Ainsi, par exemple, nous avions prévu de passer deux nuits à Los Angeles et nous les avons finalement passées l’une à Monterey, l’autre à Santa Barbara… Du coup, tant pis pour LA : nous l’avons seulement traversé.
Si le monde était paisible, et si le temps m’était donné, c’est en voiture que je voyagerais! La sensation de partir avec le véhicule prêt, l’abandon du quotidien, est un délice. L’avion me laisse la sensation d’être un chewing gum dans une catapulte. …