Pendant la campagne électorale, c’était le leitmotiv : Nicolas Sarkozy était un Président actif armé d’un volontarisme sans faille, un réformateur inlassable qui avait le talent de faire bouger les lignes…
Certains sondages révèlent aujourd’hui une certaine nostalgie de cette hyperactivité face à la nonchalance supposée du pouvoir actuel.
Pourtant, il n’y a pas un jour sans que l’on s’aperçoive que le Président rugissant n’était qu’un tigre de papier. Ainsi, en moins de dix jours, on a été obligé de reconnaître l’inutilité des jurys en correctionnelle (« justice du peuple » très médiatisée en son temps), l’injustice du délit de racolage passif (protection des centres villes de la prostitution, idée défendue à grand renfort de coups de menton), et, aujourd’hui, dans la même loi-phare de 18 mars 2003 (loi pour la sécurité intérieure, LSI), l’inanité de la répression pénale des squats dans les halls d’immeubles.
Une fois de plus, on allait voir ce qu’on allait voir (vous vous souvenez, c’était l’époque du « karcher »). Eh bien… on n’a rien vu. Au final, c’est à peine une centaine de condamnations (souvent symboliques) par an pour occupation illicite des halls d’immeubles qui est prononcée car la loi – et tous les juristes sérieux l’avaient prévu à l’époque – était quasiment inapplicable.
Ainsi, malgré « l’efficacité » du sarkozisme, le problème reste en l’état et des dizaines de milliers de personnes continuent à vivre l’enfer dans leur quartier notamment à cause de ce phénomène…
Haaaaaa: la loi sur le racolage passif: la loi Y a pas de problème, y’s’pace rien sous mes fenêtres (et ce qui se passe ailleurs je m’en contrefout).
Le passage de la loi sur la sécurité reste pour moi le moment où j’ai été convaincu pour de bon que la Chiraquie en voie de conversion sarkozyenne ne voulait pas lutter contre l’insécurité (parce que ça coûte cher, parce que les meilleures politiques demandent des années à avoir des effets visibles et donc ne rapportent aucun dividende électoral à court terme) et voyait celle-ci non comme un problème à régler mais comme un filon d’artifices rhétoriques, un moyen de « couilloner la plèbe » à coup de formules incantatoires.
Heureusement que TATA CHRISTIANE est arrivée.