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Pendant des mois, on nous a bassinés avec l’expérience internationale du Président sortant. La mise en scène de sa prétendue complicité avec Angela Merkel et Barack Obama était devenue un grand standard des journaux télévisés.
Hollande, par contre, était inconnu voire méprisé par les chancelleries qui croisaient les doigts devant l’arrivée d’un tel incapable à l’Elysée.
Quelques jours après son élection, on voit au contraire un François Hollande sans complexe face à Merkel et affichant une relation plus que cordiale avec Obama. Sur le fond, ses propositions de relance sont devenues le dernier tube à la mode des institutions internationales et des gouvernements étrangers.
Bien sûr, il ne s’agit pas de tomber dans la démonstration inverse. François Hollande n’est pas plus un super héros que ne l’était Sarkozy. Mais il est tout simplement le Président de la France et, comme tel, il compte immédiatement sur la scène internationale.
Une preuve de plus que le quinquennat précédent était avant tout celui de la Com…
On a trop tendance à prendre le citoyen moyen pour un Einstein ou un super héro, et les hommes politiques pour des imbéciles ; un premier secrétaire du PS français pendant plus d’une décennie ne peut pas être une truffe : c’est l’un des principaux partis de gauche au monde, lié à tous ses collègues, et il est anglophone notre Flanby en plus …
« L’expérience » est l’une des plus grosses arnaques rhétoriques qui soit:
« Comment Truchmuche peut-elle oser revendiquer un poste de parlementaire alors qu’elle n’a jamais été qu’une petite élue locale »
« Bidule prétend à un ministère régalien? Mais il n’a jamais fait quoi que ce soit d’autre que de siéger à la commission des affaires sociales: c’est pas sérieux, voyons »
« Mais comment Chose peut-il s’imaginer qu’il peut être chef d’état alors qu’il n’a jamais été ministre? »
Si on appliquait cette doxa de « l’expérience » jusqu’à sa conclusion logique, on finirait par se retrouver avec une classe politique complètement sclérosée où les vieux notables inutiles seraient maintenus en place au nom de leur « expérience » et où il serait impossible de voir émerger de nouvelles têtes à l’exception de celles cooptés par lesdits vieux notables se cherchant un héritier à la veille de leur retraite.
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De plus, il y a une chose que la com sarkozyste voulait nous faire oublier: c’est que Sarkozy était un énooooooooorme boulet pour Merkel et Obama:
Outre-Rhin, Merkel voulait plus d’intégration européenne, mais elle était coincé entre les fétichistes de l’austérité issus de son camp et un Sarko devenu tellement dépendant de l’électorat chauvin qu’après avoir pris des grands accents européens pendant la période 2005-2008 s’était mis à freiner des quatre fers pour pas trop énerver les frontistes. Le résultat des courses, c’est le « pacte de stabilité », une construction légale baroque censée faire avancer l’intégration européenne (via une politique budgétaire commune) mais tournée de manière à ne déplaire ni aux ultra-libéraux allemands (donc on y rajoute une discipline budgétaire drastique obligatoire) ni aux chauvins français (donc pas de grand budget fédéral européen).
Outre-Atlantique, Obama est coincé depuis 2010 par un parti républicain qui a décidé de saboter l’état fédéral afin d’affaiblir l’économie et les chances de réélection de « l’Athé-Musulman-Kenyan-anti-colonialiste-socialisto-fasciste ». Le résultat c’est que l’économie américaine ne peut plus (comme ce fut le cas durant la présidence de gauchistes notoires comme Nixon, Reagan, Junior) repartir à coup d’investissements publiques pour cause de blocage du parti des gosses de riches à la chambre des représentants, ce qui la rend d’autant plus tributaire de l’état de santé de l’Union Européenne: Union mis à mal par l’austérité.
C’est en présidant que l’on devient Président !
Je trouve ce jeu du week-end beaucoup moins drôle que les précédents 😦
Claudio, je comprends ! Aussi, dans quelques minutes un nouveau jeu du week-end et je crois qu’il ne va pas être facile…
T’as raison Emmanuel. C’est aussi en président qu’on devient camembert.
Je vois que l’ami Bernard est en grande forme !