Hervé est mon étudiant en Master. Il est par ailleurs animateur de radio sur Fréquence K (103.4 FM). Préparant une émission à propos des femmes et du 8 mars, il m’a demandé une interview à la fois en tant que femme politique et enseignante à l’Université.
C’est son complice Maxime qui s’est chargé de la réaliser. Je me suis prêtée à l’exercice bien volontiers, même si, à titre personnel, être une femme ne m’a jamais posé beaucoup de problèmes dans les activités que j’ai eu l’occasion d’entreprendre.
J’ai ainsi pu m’exprimer sur la situation de la femme dans l’entreprise, en politique et, plus particulièrement dans les fonctions de direction. Les inégalités sont connues et elles perdurent même si de lents progrès peuvent être enregistrés ici ou là.
Je suis toujours un peu gênée de parler de la situation de la femme occidentale tant ce qui se passe ailleurs dans le monde a des conséquences sans commune mesure avec ce que nous vivons ici. Qu’il s’agisse de la femme niée dans son humanité dans certains pays musulmans, de la femme mutilée dans de nombreuses cultures africaines, de la femme asservie et violée à l’occasion de conflits armés, c’est là que le combat doit être mené. La meilleure façon de le faire, pour chacun d’entre nous, est d’en parler. Pour ne pas les oublier.
Je trouve que les féministes françaises, à chaque 8 mars, n’en parlent pas assez. Bien sûr, il faut aussi se préoccuper de ce qui se passe chez nous, il faut dire que les femmes, davantage diplômées pourtant que les hommes, doivent pouvoir accéder à toutes les responsabilités sans être inévitablement suspectées de disponibilité insuffisante pour faire leur travail, il faut développer le soutien aux femmes battues, il faut envoyer Marine Le Pen se faire voir quand elle évoque la possibilité de ne plus rembourser l’avortement. Mais pourquoi se limiter à ça ?
C’est parce que je n’ai pas voulu oublier les femmes qui souffrent ailleurs dans le monde que j’ai quand même tenu à rappeler, en fin d’interview, ce que vivent ces femmes-là et à quel point les aider, par tous les moyens possibles, est indispensable.
L’émission devrait passer sur Fréquence K ce soir 9 mars vers 21 heures.
Je suis de votre avis, notre sort est très enviable vu de l’extérieur de l’hexagone même s’il faut toujours le défendre.
La souffrance s’univesalise de plus en plus. les gens sans defense sont les plus vulnerables. les femmes en font partie.
C’est juste, mais c’est AU QUOTIDIEN, là, ici chez nous aussi, qu’il convient aussi de se battre à chaque fois qu’un femme n’est pas reconnue comme une personne à part entière, parce qu’elle est femme, qu’elle met au monde les enfants, qu’elle a la force pour assurer un travail à l’extérieur tout en garantissant un peu de bien être aux siens dans son foyer, qu’elle ne supporte pas qu’on la blesse au sens propre comme au sens figuré, qu’elle a des désirs de paix, de partage et de joie,
C’est tous les jours, pas à pas qu’il convient de lutter contre la hargne, la morgue de certains hommes – parfois hélas de plus en plus jeunes, envers les jeunes filles – probablement destabiliser qu’ils sont par cette force vitale qui nous est propre et qu’ils ressentent comme une menace ?
En France, nos acquis, de haute lutte, ne sont pas aussi assurés que cela…ne l’oublions pas. Le seul avantage – certes qui n’est pas des moindres – c’est que nous pouvons le dire dans les urnes. Et il y a encore beaucoup à faire. Et je suis sûre que nos avancées serviront d’une manière ou d’une autre à toutes nos compagnes qui ont encore un très long chemin à parcourir. Nous en sommes TOUTES responsables.
C’est certain Alice. Mais, ne pas ne serait-ce qu’évoquer la question, à l’occasion du 8 mars, je trouve cela très regrettable.
Tu as écrit sur Pascale Sarolea. Lorsque nous avions 20 ans et jusqu’après la naissance de nos enfants, nous étions ce que nous appelions « meilleures amies ». Nous militions ensemble La gauche crée des liens indéfectibles. Et puis elle est partie vers le sud et je suis restée à Paris. Je n’ai appris sa mort que dernièrement en allant sur Internet. Cela fait pourtant 8 ans ,il ne faut jamais perdre de vue ses amies. Aujourd’hui à Paris, dans la manif, j’ai repense à tous les premiers mai passés avec elle, aux débats de tendance. Nous étions fières de notre jeunesse militante. Il est deux heures du matin, je préfère écrire le sommeil ne vient pas. Vivement le 6 mai
Catherine, merci de ton message. Je l’ai copié sous le billet de la veille consacré à Pascale.