En mai 2008, à l’occasion d’un de mes séjours dans les Pyrénées Orientales, j’avais écrit un billet sur le camp Joffre intitulé « Le camp de Rivesaltes et la Retirada« , illustré par des photos prises sur place.
Voici ce qui était écrit sur un panneau d’information, lors de ce passage, à l’entrée du camp :
Une plaine entre étangs et montagnes à quelques kilomètres de Perpignan, au bord de l’autoroute.
Depuis combien de temps et pour combien de temps encore
ces baraquements, ces vestiges, ces restes de barbelés sont-ils encore là ?
Faut-il nettoyer les lieux, la mémoire ?
Est-il possible de traverser cette plaine sans se poser de question ?
En faire un lieu où il ne se sera jamais rien passé ?
Camp militaire, camp de transit pour les réfugiés espagnols, centre d’hébergement surveillé,
centre régional de rassemblement des Israélites, camp de dépôt de matériel allemand,
camp d’internement pour prisonniers de guerre allemands et collaborateurs,
camp de regroupement des Harkis et de leur famille, centre de transit pour les troupes du contingent.
Lieu où les destins d’enfants, de femmes et d’hommes se sont croisés,
au gré d’événements tragiques entre 1938 et 1970,
le camp de Rivesaltes est un témoin des années noires du XXème siècle.
Ce site est singulier par sa spécificité historique, ses dimensions,
son état de conservation qui permet encore de voir et ressentir ce qu’était un camp.
C’est pourquoi, dans une démarche de responsabilité citoyenne, le Conseil Général des Pyrénées-Orientales a décidé d’ériger un mémorial en lieu et place de l’ancien îlot F (42 hectares) du camp Joffre de Rivesaltes, dont le site est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.
Ce mémorial deviendra un espace de référence de l’histoire de l’internement eu France depuis la Seconde Guerre mondiale.
Ce sera une sorte « d’aide mémoire » inscrit dans le temps humain permettant, aux générations actuelles et à venir, une prise de conscience, un travail de mémoire pour mieux comprendre et ne pas oublier.
Dans ce lieu de mémoire qui vit se succéder Républicains espagnols, Juifs, Tziganes, Harkis, devait donc être érigé un mémorial. Il semblerait que cette décision soit remise en cause. Une pétition a été lancée par l’association « Trajectoires » pour éviter que ce qui reste du camp ne disparaisse et que le projet ne soit abandonné. Le site serait en train de devenir un camp d’entraînement militaire. Les informations sur la question sont pour l’instant parcellaires mais une forte mobilisation, au delà de la Catalogne, aiderait l’association dans son combat pour faire vivre le site.
C’est bien plus facile de faire la leçon aux Turcs sur leur rapport à l’histoire que de faire en France le devoir de mémoire.
L’Histoire, c’est toujours celle des vainqueurs que l’on enseigne…
On oublie souvent que les Républicains qui fuyaient l’Espagne franquiste étaient internés par la République française, que de mauvais souvenirs…
[…] Commentaires « Le mémorial du camp Joffre de Rivesaltes menacé […]
Qu en est il aujourd’ hui?
De quel projet s agit il qui viserait à menacer ce site
une pétition circule à ce sujet mais sans éléments de faits
Pas de problème pour se mobiliser quand et si des infos sourcees seront données
merci et merci pour votre vigilance ,indispensable si on veut être reactifs à bon escient
[…] Comme chaque année, en février, le pays catalan français commémore quelques uns des épisodes les plus douloureux de la Retirada (voir mes billets du 5 mai 2008 et du 26 décembre 2011). […]