Quel élève n’a pas eu envie, un jour, de se trouver de l’autre côté, c’est-à-dire dans la peau d’un professeur ?
Eh bien, les collégiens de Valéri ont pu, grâce à l’imagination de leurs enseignants et pour le temps d’une soirée, réaliser ce rêve. C’est ainsi qu’ils se sont retrouvés derrière le pupitre, face à des élèves qui n’étaient autres que… leurs professeurs !
C’était là le thème du spectacle qui était présenté par les enseignants et la chorale du collège : « Si on inversait les rôles… »
L’idée en elle-même était déjà prometteuse et je savourais par avance le plaisir de revoir certains profs, rencontrés au sein du Conseil d’administration de Valéri pendant mes six années de mandat de conseillère générale, retombés pour la circonstance en adolescence. Des ados, certes, caricaturés, comme il se doit dans une comédie, mais toujours avec beaucoup de drôlerie et de tendresse.
Quant aux élèves, c’est avec un plaisir non dissimulé qu’ils ont revêtu l’habit de leurs enseignants, ne laissant rien échapper – mais là encore avec gentillesse – de leurs petits travers.
Le plus remarquable est que ce spectacle était présenté sous forme de comédie musicale, à partir d’un texte original écrit par des profs (Mmes Sacreste, Armand et Pujo, MM. Crousillac et Tonnot…), entrecoupé de chansons souvent interprétées par des duos prof-élève (ah ! la jolie prestation de Johnny le tombeur – alias M. Tramoni – et de Lea), suffisamment connues pour être reprises en cœur par un public conquis dès les premières notes de musique. C’est ainsi qu’on fredonna des morceaux de Sanseverino (Mal ô mains, Swing du nul), de Pierre Vassiliu (Qui c’est celui-là ?) ou encore d’Elvis (Jailhouse rock)…
Le conseiller général du 5e canton m’accompagnait et ne put s’empêcher de trépigner sur son siège quand Madame Carena et Marthe se lancèrent dans une interprétation particulièrement réussie d’une chanson d’Anaïs qu’il affectionne (Mon cœur, mon amour).
Très beau moment que celui où Mme Sacreste, en compagnie de trois élèves chanta Les rimes féminines (Juliette Noureddine) pendant que défilaient sur un écran les portraits des personnalités féminines évoquées dans la chanson, avant de terminer par le déploiement d’une banderole revisitant le triptyque de notre république « Liberté-Egalité-Parité ».
Le public était venu nombreux au Forum Nice Nord pour assister à cette représentation et son enthousiasme ne fut jamais pris en défaut, avec un pic d’ovations lorsque Lucien Roux, Monsieur le Principal himself, fit son apparition sur la scène, dans le rôle d’un élève souvent absent et qu’il se mit à chanter avec le jeune Anthony et beaucoup de conviction Fever.
Encore une fois, après « Les voix du monde » en 2009, les professeurs de musique Laetizia Armand et Jean-Baptiste Tonnot n’ont pas ménagé leurs efforts pour parvenir à ce résultat. La chorale de Valéri, présente pendant les deux heures de spectacle au fond de la scène, avec ses quelques quatre-vingt collégiens, est sans doute l’une des plus belles chorales amateurs que j’ai eu l’occasion d’entendre dans notre ville. Sur des partitions aussi difficile que Clap yo hand (Gershwin), ils furent tellement bons que le morceau fut repris en fin de séance.
Qui dit comédie musicale dit aussi danse : tous, élèves et peut-être surtout professeurs, s’en sont donné à cœur joie. Entraînés par une Mme Dupré en grande forme, ils avaient l’air de beaucoup s’amuser et leur enthousiasme était communicatif.
Il est des signes qui ne trompent pas. Bien sûr tout le collège s’était mobilisé pour cette soirée de fête. Il avait bien fallu réaliser les décors (bravo à M. Russiano, par ailleurs impayable en élève Bécassin !), s’occuper du son et de l’éclairage. La jeune et talentueuse Zahra, fille de deux employés du collège, avait réalisé l’affiche. Et les parents étaient nombreux à s’être déplacés. Mais, au-delà, on a vu d’anciens élèves devenus lycéens participer au spectacle, d’anciens membres de la communauté éducative y assister, des collègues musiciens d’autres établissements venir ajouter leur talent…
Cet attachement de tout un public à Valéri témoigne, par la place qu’il tient en chacun de ceux qui étaient là, de sa valeur. La valeur de l’engagement de celles et ceux qui le font vivre dans un quotidien qui n’est pas toujours facile mais qui n’est pas encore parvenu à les désespérer et qui méritent notre reconnaissance et notre admiration.
C’est fort logiquement que, lorsque les artistes quittèrent la scène pour faire un tour d’honneur dans la salle, tout le public se leva, rythmant la musique de ses mains, avant de finir dans un tonnerre d’applaudissements.
Des élèves qui veulent se mettre à la place des professeurs, c’est plutot bon signe pour l’avenir et cela prouve que l’on représente encore quelquechose à leurs yeux.
Merci et bravo à toi Domique pour la minutie et la précision de tes reportages.
Peut-être as-tu déjà lu ce billet de mon Luc, Dominique. A tout hasard, je le pose ici : http://l-illustretheatre.hautetfort.com/archive/2011/06/19/une-idee-un-peu-folle.html
lire « ami Luc ». Désolé.
Merci pour le lien Claudio : je n’avais pas encore lu ce billet. Je le transmets immédiatement au Principal de Valéri qui fera vraisemblablement suivre.
Il doit y avoir une nouvelle représentation ce samedi 25 juin lors de la Fête du collège, sans doute en début d’après-midi.
[…] collège de l’avenue Saint-Lambert, samedi, en plus de la reprise du spectacle donné au Forum Nice Nord quelques jours plus tôt et de la traditionnelle remise des prix aux collégiens les plus […]
[…] avec les élèves, pour la fin de l’année. Je prends le pari qu’il n’aura rien à envier à celui des années précédentes […]
[…] chaque année (voir mes billets du 6 juin 2009 et du 15 juin 2011), impulsé par les infatigables et imaginatifs profs de musique Laetizia Armand et Jean-Baptiste […]