Benoît Arnulf, avec les représentants de Sida Info service et de la Mutualité française, partenaires des Ouvreurs
On nous l’avait bien dit : ce 19 avril allait être un grand jour. Belle affiche au Ray : le Gym contre le LOSC en demi-finale de la coupe de France.
Des pages dans Nice-Matin pendant toute la semaine qui a précédé l’événement, des pages encore aujourd’hui pour saluer l’équipe et le douzième homme, à savoir l’extraordinaire public des supporters niçois. Et il est vrai que rarement un match a autant fait l’unanimité. Malgré la défaite (2-0), tous les présents s’accordent à dire que la soirée fut mémorable dans le petit stade promis à une démolition prochaine, mais avec un public si nombreux que tous se mettent à rêver pour lui du futur grand stade, à la hauteur des ambitions d’une équipe qui pourrait alors remonter dans la première partie du classement…
A la même heure, impondérable d’un calendrier qui ne peut être que prévu des mois plus tôt, avait lieu l’inauguration de la troisième édition du Festival cinématographique gay et lesbien « In&Out ». La soirée nous a montré à quel point cette manifestation programmée par l’association « les Ouvreurs » avait pris, en très peu de temps, ses marques.
Après la projection de quelques petits bijoux (teaser, court métrage), le film du jour de Renate Costa, 108, Cuchillo de Palo, a fait l’unanimité. La réalisatrice retrace l’histoire de son oncle, Rodolfo, qui, dans le Paraguay des années 80, fit partie de la liste des « 108 » homosexuels arrêtés et torturés sous la dictature de Stroessner. Elle le fait, sur le mode intime, en interrogeant les membres de sa famille, particulièrement son père, le frère de Rodolfo. Son enquête se heurte aux non-dits sur la vie de cet oncle si différent du reste de la famille, une famille à l’image de cette société encore aujourd’hui empreinte d’une homophobie ordinaire, même si, ici ou là, des révélations se font jour, parfois.
Dans sa présentation du festival, Benoît Arnulf, le directeur artistique de la manifestation, a tenu à remercier les différentes collectivités sans le soutien financier desquelles In&Out ne pourrait avoir lieu. Mais il n’a pu que regretter l’absence totale d’élus. Seule présente, Joëlle Vacca, conseillère générale suppléante, qui représentait Patrick Mottard, retenu par des obligations professionnelles. Tous ceux qui avaient prévu de venir ont finalement préféré le foot.
Alors oui, il fallait être au Ray hier soir. Mais je n’y étais pas. Et je n’ai pas regretté le choix qui a conduit mes pas au MAMAC pour le lancement de ces neuf jours de cinéma. Un prélude au festival de Cannes qui s’annonce…
Dans la société du spectacle, le foot a tendance à devenir l’alpha et l’omega de toutes les choses de ce monde et c’est parfois dommage !
Le film que vous nous décrivez (108, Cuchillo de Palo), pourrait-il avoir toute sa place au Festival non gay et non lesbien, au Festival « In&In », de Cannes ?
Si oui… It’s a long way yet…. °~*
Cordialement,
Le travail de Benoit, de Sébastien et de leurs camarades est proprement stupéfiant avec d’aussi faibles moyens… Je suis fier d’être un de leurs amis !
Eh oui, il n’y a pas que le foot…c’est aussi ça, la diversité…et pour s’ouvrir aux autres, il faut se sentir déjà bien « entre soi », avoir du plaisir à partager les mêmes pensées, les mêmes idéaux, se sentir plus fort pour affronter les peurs, les humiliations, les railleries, qui polluent aujourd’hui encore le « bien vivre ensemble », et engendre inévitablement le communautarisme de quelque nature qu’il soit…alors n’hésitez pas à venir dans un festival de film LGTB pour faire connaissance…et voir « quand la revendication produit de l’art » (Céline SCIAMMA) et ensuite pouvoir partager.
Je vous recommande la séance du RIALTO de ce soir avec un excellent film de Céline SCIAMMA, intelligence et finesse sont au programme, vous pourrez partager avec la réalisatrice.
Il y a Cannes, mais Nice aussi…
En plus, Nice ils ont perdus, comme d’hab quoi !
Et je suis fière d’aider les Ouvreurs, bravo !!!
Et surtout le festival se poursuit, hier à la Villa Arson aujourd’hui au Mamac, demain au Rialto. Profitez de ce beau week-end bien pluvieux pour vous y rendre, c’est passionnant : film, doc, débats
et apero conviviaux … Rencontres, passerelles, liens et sens tout cela avec beaucoup d’intelligence …
Ce festival est un bonheur! Une telle diversité et créativité, c’est rare. J’ai été particulièrement émue par un court de vincent Dieutre (qui dialoque avec la maman et la putain de Jean Eustache), et qui porte au delà du beau nom qui est le sien: Exercice d’admiration, le monologue final de Veronica aux nues. C’est aussi vital que de retrouver l’espace d’un soir un vrai moment de liberté dans une société encore (pour ne as dire de plus en plus) bridée. Tous les amoureux du cinéma et de la liberté s’y retrouveront comme chez eux!
Toute l’équipe des Ouvreurs se joint à moi pour vous remercier de votre soutien et de vos merveilleux commentaires. In&Out 2011 a rassemblé 3068 personnes sur 9 jours de projections et nous sommes très fier de ce beau résultat. Chaque année nous apprenons plus et nous recevons beaucoup. A l’année prochaine donc.