Suite à un commentaire que j’avais écrit sur le blog de Patrick à l’occasion d’un de ses billets consacré à son 10 mai 81, j’ai été contactée par une journaliste de France 5 en train de préparer la prochaine émission de C’est notre histoire, qui passera en janvier sur le thème de « Mitterrand et la vague rose ». Elle m’a demandé si je pouvais faire un enregistrement vidéo racontant la façon dont j’avais vécu la soirée de cette élection.
J’ai bien sûr accepté et mon témoignage se trouve maintenant, en compagnie de quelques autres (j’ai d’ailleurs eu le plaisir d’y trouver une connaissance amie qui intervient régulièrement sur ce blog…), sur le site de la chaîne qui invite les internautes à animer la rubrique dans l’attente de l’émission.
Vous avez ici la primeur de cette vidéo.
Bravo Dominique.
A part la couleur du « costume » il n’y a rien de commun entre nos vidéos. Le professionnalisme, la qualité, le matériel, le sourire… (Mais qu’est ce que j’ai galéré !)
Quelques cours de communication sembleraient bien venus. Mais on est tellement conditionnés par la télévision pro, que ce n’est pas mal du tout. Un petit peu moins de gestes et de sourires qui semblent forcés, alors qu’ils ne sont que naturels. Mais ce n’est que mon opinion, l’essentiel étant la sincérité du témoignage !
Tu as raison, Claudio, sur la galère. En fait ce n’est pas évident de parler comme ça devant une caméra, sans question, donc sans interruption. Je n’ai pourtant pas eu trop de difficultés, sinon que, comme nous étions à l’extérieur, des gens sont passés parfois en plein milieu et qu’il a fallu tout reprendre…
Honorin, les gestes et les mouvements du visage, je n’y peux rien : je suis une méditerranéenne ! Et comme vous le dites, l’essentiel (ici en tout cas) n’est pas dans la forme mais dans ce qu’on raconte. Et comme mon but n’est pas de « construire » une carrière politique et qu’en plus j’ai passé l’âge, je n’ai pas la moindre intention de prendre des cours de com…
Bravo et merci Dominique pour ce récit plein de bons souvenirs et d’une précision étonnante même si moi je ne les ai pas vécu à Nice à cette époque. Le 10 mai 1981 restera à jamais une date importante pour le peuple de gauche. Espérons que 2012 nous donne autant de joie et d’espérance. J’en doute…
Pas mal cette référence aux peurs de certains en 1981, elle accompagnait d’ailleurs certaines illusions sur ce qu’on attendait et espérait à l’époque….
Emmanuel espère pour 2012, et doute….
En 81 le président élu, avait déjà essuyé deux échecs, et était le candidat naturel de la gauche non communiste, et avait bati de très loin son succès et sa crédibilité.
Aujourd’hui, malgré l’accentuation de la présidentialisation de la vie politique, le PS n’a pas de leader naturel, amuse le militant de base avec des primaires bidons, et désignera peut être son candidat au lendemain du 1er tour….
Au niveau local deux députés en 81 aujourd’hui…..
JE pouvais pas,ne pas laisser un petit message a la suite de ta vidéo.En effet, l enregistrement se passe en face de chez moi..Et surtout tu parles du 10 Mai 1981…Ce fut,une journée incroyable,une soirée inoubliable…Les habitants de Las Planas n y croyaient pas..François Mitterrand président.Ce jour là,il c est passé une chose fantastique….Tout le monde s embrassait,voisins,amis,ennemis..La joie était tellement grande….Une émotion pareille ne se produit qu une fois,et franchement je regrette ces moments là…Quand a la couleur de ta robe,aux mouvements de tes bras….qu importe…tu n es pas une statue..et puis c est ta façon d etre…Encore merci d avoir si bien fait revivre une soirée exceptionnelle…Attendons 2012…..Peut etre que!!!.Amitiés..
Alors ça Helyette, c’est génial ! Je ne savais pas que tu habitais là à cette période !
Quant à 2012, même si la gauche gagnait (avec quel candidat ? avec quel programme ?), je ne crois pas qu’on pourrait retrouver l’atmosphère de ce qu’a été 1981…
Salut Dominique,
Je ne résiste pas à te raconter mon souvenir perso du 10 mai 81 : j’étais moi aussi dans un bureau de vote mais très différent du tien : il s’agissait du minuscule bureau de vote de Laghet, qui est une salle annexe de la mairie située juste à côté du monastère (et où sont inscrits, naturellement tous les religieux du monastère). Donc, déjà, quand on arrive, il faut se faire sa place, tout à fait littéralement. Or, si on ne connait pas la situation spécifique de Laghet, on a du mal à comprendre la situation quand on débarque « d’en bas » : il y a encore beaucoup d’agriculteurs, et on est un nouveau venu, un étranger, même si on vit depuis 40 ans à La Trinité : imagine le scandale quand tu oses demander une pièce d’identité : c’est considéré comme une insulte grave, tu peux imaginer le tableau. (Il y a comme un nuage particulier au-dessus de Laghet qui explique sans doute le particularisme de ses habitants : j’ai vu plus tard, en tant qu’élue, des réunions d’information qui pouvait se terminer à coup de chaise sur un contradicteur dans la salle). Bref, à tour de rôle, tout le monde a fait son purgatoire là haut et c’était mon tour.
Donc, après une journée passée à tenter d’arrondir les angles tout en faisant respecter la légalité républicaine, arrive le dépouillement à la clôture du vote : et, là, pas la moindre clameur de joie, je peux te le garantir mais un contexte très tendu, particulièrement pour moi alors que les bulletins Giscard dominaient nettement, je tentais de faire bonne figure mais le cœur n’y était pas. C’est alors que du public m’est arrivé le résultat de la part d’un vague sympathisant de la dernière heure, opportuniste comme ceux que tu décris, qui me souffle à part : « ce n’est pas grave, de toutes façons vous avez gagné ». J’avoue lui en avoir été longtemps reconnaissante (même si par la suite, il s’est rattrapé dans une campagne assez odieuse). Je ressentis alors une émotion très forte, teintée, dois-je le dire, d’angoisse : en descendant les virages de Laghet à La Trinité, j’écoutais la radio et je me disais : qu’allons-nous faire de cette victoire ? Allons-nous être à la hauteur de toutes ces attentes ? Bref, malgré ma joie et la virée en ville ensuite avec les copains et les autres, j’avais le sentiment étrange que l’on avait ouvert la boite de Pandore, tant paraissait installée définitivement la droite. Il faut dire aussi que c’était la première fois qu’on gagnait une élection depuis que je m’intéressais de près à la politique. C’est donc un souvenir heureux, teinté de nostalgie et de beaucoup d’émotion mais hélas, l’histoire n’allait pas tarder à me donner raison : malgré des avancées incontestables, de nombreuses maladresses montrèrent vite que la gauche au pouvoir après tant d’années ne pouvait que décevoir, tant était grande l’attente dans le pays, attente illustrée par les gens qui dansaient sous la pluie place de la concorde en criant : « Mitterrand, du soleil » !
Merci Jaky pour ce témoignage. Je dois dire que je préfère avoir été à ma place qu’à la tienne pour le bureau de vote !
J’ai souris en t’entendant citer le nom du futur député des AM car ce soir du 10 mai, je me souviens bien de lui. J’en ai évoqué le souvenir en commentaire du billet de ton intro.
Sinon, on sent toute l’émotion et la joie de raconter et tant pis pour le professionnalisme, le naturel est tellement mieux. Une vidéo qui fait du bien!
Merci Louis-Paul.
Je ne comprends pas bien où tu as mis le commentaire dont tu parles : le billet sur le blog de Patrick ?
Au fait, désolée d’avoir raté PhotoMenton cette année : un peu bousculée ces temps-ci… J’espère que tout s’est bien passé.
Oui sur le blogue de Patrick mais c’est vrai qu’il y avait de nombreux commentaites.
PhotoMenton: Oui, très bien malgré le temps….3000 visiteurs et surtout un chèque de 12 000 euros pour HAMAP.
J’ai croisé plusieurs fois François Mitterrand dès mon jeune âge, mon père était alors un élu local socialiste auprès du député et ami Guy Vadepied. C’est d’ailleurs chez lui où je me trouvais ce fameux mois de Mai 81. Je me souviens de tout ces gens plein d’espoir, en pleure, je me souviens de la musique qui passait en boucle (« le chiffon rouge » et « tout va changer ce soir » de Michel Fugain), Je me souvient du bisou reçu par Edith Cresson qui n’imaginait pas le calvaire qui l’attendait. Et je me souvient aussi d’un bon nombre de voitures au toit enfoncé … Que reste-il de tout cela …
ça fait déjà presque 30 ans et le capitalisme se porte à merveille, toujours pour les même. Qu’est ce qui à bien pût se passer …
[…] avait pu voir ma vidéo parue il y a quelques mois sur le site de La Cinq, la chaîne télé ayant elle-même pris contact […]