Malgré l’heure matinale, le soleil d’automne couvre presque entièrement la petite place de Gairaut, juste devant l’église. Les bénévoles du comité de quartier s’affairent autour des derniers préparatifs de la course pédestre annuelle… la 26e me soufflera Monsieur Astraudo père avec un brin de nostalgie dans la voix.
Une fois de plus, j’ai répondu présente comme élue – la plus grande partie de Gairaut est située sur le 7e canton – et comme supportrice. Il s’agit, en effet, de soutenir Patrick mais aussi Clotilde et Laurent, les Bonnie & Clyde des compétitions pédestres azuréennes.
En attendant le départ, Patrick trottine avec une certaine fébrilité : il est vrai qu’ici, je lui mets toujours un peu la pression ! Tant qu’à faire et à courir, je préfère que ce soit ici, pour « ma » course (!), qu’il accomplisse des « exploits »… Laurent, lui, affiche la décontraction d’un Yannick Noah avant un match de beach volley. Quant à Clotilde, elle a le regard déterminé de celle qui n’est pas là pour admirer le paysage toscan de Gairaut, mais pour ventiler et disperser la concurrence façon puzzle !
Eh bien, la supportrice sera comblée car tout ce petit monde va réaliser une bien belle course. Avec 1 heure et 7 minutes, Laurent peut commencer à penser à Londres ou à Rio. Trois minutes plus tard, ce sont Patrick et Clo qui sortent du dernier virage quasiment ex-aequo. Après enquête et interviews d’après course, on comprend que ce résultat n’est pas le fruit d’une entraide réciproque mais l’effet aléatoire d’un terrible « tirage de bourre » ! Mais comme chacun a battu d’une dizaine de minutes son résultat de l’an dernier, la bonne humeur est générale.
Cela étant, de l’avis général (en tout cas du mien…), le meilleur de la course de Gairaut c’est l’after. La foule des concurrents, rejoints par les familles, les amis et les habitants du quartier, l’euphorie après l’effort, le mélange des générations et des couleurs font de ce rassemblement une sorte de jamboree inattendu et exubérant qui transpire le bonheur d’être ensemble. J’en profite pour échanger quelques mots avec les uns et les autres, pour retrouver des copains (Jef est en grande forme) et mon opticien préféré (il vient de me faire de superbes lunettes !), Yves Guyonvarc’h, arrivé parmi les premiers.
Il y a, bien sûr, la remise des prix avec les collègues élus de la Mairie et du Conseil général (la Région n’étant présente que par des coupes orphelines puisqu’il n’y avait personne pour les remettre…) et avec, aux commandes, Pierre Astraudo (avec qui j’ai eu le plaisir de faire le repérage de la boucle de la découverte Rimiez-Gairaut), l’organisateur sportif de la manifestation qui n’a pas hésité à mouiller le maillot en terminant la course parmi les meilleurs. Comme l’an dernier, j’ai le plaisir de remettre l’une des coupes à mon ancien congénère (des temps – hélas lointains – où je gagnais moi aussi quelques épreuves en athlétisme), Jean-Max Rolland.
A propos de récompenses, la fatalité va malheureusement frapper notre petit groupe : Clotilde s’aperçoit, à la lecture des résultats, qu’elle a manqué le podium des V1… pour dix secondes. J’ai bien peur qu’elle offre un visage un peu fermé à ses collègues chercheurs demain matin quand ils lui demanderont « Alors ? ça s’est bien passé ? ». Cela ne l’a toutefois pas empêchée de récupérer sa photo, comme les autres concurrents, auprès des photographes « officiels » qui ont mitraillé les coureurs à leur passage sur le canal de Gairaut (excellente initiative que cette nouveauté).
Quand le président Auda, avec sa bonne humeur habituelle, nous donne rendez-vous pour l’année prochaine, il y a déjà plus d’une heure que tous les concurrents sont arrivés et, manifestement, la cohorte joyeuse et bigarrée n’a pas envie de se disperser. Et le buffet, d’ailleurs délicieux, ne peut être la cause de cette prolongation car il y a bien longtemps qu’il a été pris d’assaut.
Juste un petit sourire pour finir. Le correspondant de Nice-Matin, à l’évidence plus habitué au sport qu’à la politique locale, va curieusement questionner Patrick : « Votre femme, elle est élue ici… mais pourtant, à Gairaut, il y a plutôt des gens aisés ? » Etonnant, non ?
C’était bien, même pas de courbatures, l’avantage des courses courtes!
Non, je ne fais pas la tête, c’est juste mon fiston qui m’a dit que j’exagérais quand même, d’avoir raté la coupe qu’il me réclamait pour 10 secondes…
Quant à Patrick, je ne lui cause plus. Il y a 3 secondes de trop entre nous. La prochaine fois, ce sera une lutte jusqu’au KO. Qu’il ne s’imagine pas que je vais lâcher l’affaire.
(pour les photos, l’excellente initiative venait surtout….de leur prix défiant toute concurrence!!!! Moi qui ne les prends jamais, pour ce prix là, pas d’hésitation à avoir! D’ailleurs il a été débordé par l’affluence)
Si le but du billet était d’attaquer le moral de futurs concurrents marathoniens en toute petite minuscule forme, c’est réussi. 😉
J’espère à l’année prochaine sur cette sympathique course.
Mais non Claudio. Tout le monde sait bien qu’un marathon n’a rien à voir avec ce genre de course. En plus, la préparation n’est pas la même. Sûr qu’ils feront moins les malins avec 30 kilomètres de plus !
Ce fut ma première participation , ce ne sera pas la dernière. Je ferai mieux la prochaine fois en m’entraînant encore plus sur le canal. Course difficile dans un très beau cadre.
Bravo aux organisateurs
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