Petit retour sur les vacances, histoire de mieux faire passer la rentrée.
Vers la fin de notre périple balkanique, nous nous sommes dirigés vers la Moldavie dont la capitale, déjà, nous avait réservé une agréable surprise. En voyageurs bien informés, nous savions qu’il y avait deux régions un peu à part dans ce pourtant petit pays : la Transnitrie, au nord-est, et la Gagaouzie au sud. La première, russophone, pas question d’y mettre les pieds tant les problèmes y sont nombreux et les dangers réels. Par contre, la Gagaouzie, turcophone, qui, à défaut d’une indépendance incertaine qui n’aurait pu être obtenue sans conflit, a accepté judicieusement un statut d’autonomie au sein de la maison moldave, nous ouvrait largement les bras.
Et c’est tout excités – la magie d’un nom peut produire cet effet – que nous avons quitté Chisinau pour Comrat, la capitale de la région. Parfois, dans les voyages, la chance est au rendez-vous : ce fut le cas ce jour-là puisque la ville était en fête. Les difficultés de communication ne nous ont pas permis de savoir ce que l’on célébrait. Mais peu importe. Les fanions et banderoles sur la grand-place ressemblaient, de loin, à ceux que l’on trouve sur les places de nos villages le 14 juillet. A l’arrivée, quelques « détails » différaient cependant : le drapeau national bien sûr, auquel venait se joindre, très populaire, le drapeau russe (et pan pour la maison moldave…) et même la photo de Poutine dans la vitrine du kiosque à tabac, l’église orthodoxe (car ces turcophones ne sont pas musulmans mais chrétiens), les danses folkloriques dignes d’un film de Kusturica, la rue principale portant toujours le nom de Lénine (et pan pour la perestroïka), les discours patriotiques du Président (ou du maire ?)… Et puis ce contraste, partout, entre modernité et tradition.
De nombreux stands des différents villages, devant lesquels paradaient les notables locaux de la contrée, présentaient leurs productions artisanales. Parmi eux, il y en avait un présentant les crus des différents terroirs de cette région viticole. Du coup, nous avons voulu acheter quelques bouteilles, amusés à l’idée de proposer à nos futurs convives niçois un vin aussi « exotique ». La chose, en apparence simple – il y avait un stand proposant à la vente tous les crus locaux – s’est avérée extrêmement complexe. Sans que nous ayons compris de quoi il retournait, à peine avions-nous formulé notre demande, que tout le monde s’est mis à parler en même temps avec force gestes, nous oubliant complètement. Après une dizaine de minutes durant lesquelles nous avons essayé en vain de montrer que nous étions encore là, nous nous sommes décidés à partir, un peu contrits. Nous nous sommes vengés le soir même en buvant du vin moldave ! Et nous nous demandons encore aujourd’hui ce qui a bien pu déclencher une telle passion…
Ambiance bien restituée. Confirmation avec les belles photos.
Le contraste dont tu parles est flagrant. Surtout avec la juxtaposition de deux photos : Les deux jeunes filles et les deux femmes avec les landaus.
Pour le vin, peut-être ont-ils pensé à épargner vos amis niçois.
La photo des deux jeunes filles, Claudio, a été mise spécialement à ton intention : elle me fait irrésistiblement penser à certains clichés de ton blog…
Elles sont jolies les « gagaouzoises » !
J’ai lu bien sûr mais je me suis attardé sur deux clichés.
La 8 et la 9! Pour des photos qui ne font « qu’illustrer les notes », c’est plus que réussi! J’ai bien fait de cliquer.