Prévenue la veille dans le plus grand secret par les copains d’une association, je suis, dès 9 h, devant la « Maison blanche » du 14 boulevard Carabacel. Il s’agit d’accompagner une quinzaine de familles sans logement venues investir un grand immeuble de quatre étages inoccupé depuis plus d’un an (ancien foyer éducatif). Patrick Mottard, en direct de Mouans-Sartoux, suit tous les détails de l’opération.
A l’évidence, l’action est illégale.
Militante progressiste, je la cautionne par solidarité, par humanité.
Juriste, j’estime qu’elle s’apparente à cet « état de nécessité » qui a fait qu’un jour de mars 1898, un juge de la République – « le bon juge Magnaud » – estima qu’une jeune fille-mère, qui devait nourrir son enfant et qui n’avait pas mangé depuis deux jours, n’était pas une délinquante pour avoir volé un pain et la relaxa, considérant que « le juge peut et doit interpréter humainement les inflexibles prescriptions de la loi« .
A l’issue de la journée, je ne peux m’empêcher de me demander quelle est cette ville où des familles s’entassent dans des taudis exigus quand des immeubles entiers restent vides.
Il ne s’agit pas de contester la propriété, mais de revendiquer la dignité.
Tu as (vous avez tous) bien fait.
Tout à fait dacord Clotilde.
Et j’ai aimé cette référence touchante au juge… qui vient me mettre du baume au coeur parce qu’en on vient parfois à étudier des décisions écoeurantes qui remettent parfois en cause un instannt l’envie de continuer à faire du droit…
merci !! 🙂
[…] Il s’agit de l’affaire Ménard que j’ai déjà eu l’occasion d’évoquer sur ce blog dans un billet en date du 7 octobre 2007. […]